La magnifique basilique de Paray-le-Monial peut donner un bon aperçu de ce à quoi pouvait ressembler l'abbaye de Cluny du temps de sa splendeur. Si le premier édifice remonte au Xème siècle, il n'en reste plus rien et plusieurs édifices se sont succédé au fil des siècles. C'est véritablement au XIXème siècle que Paray-le-Monial devient un des hauts lieux de pèlerinage en France lorsque le pape Pie IX élève l'édifice au rang de basilique mineure. Vous serez sans aucun doute éblouis par la puissance et la luminosité de sa nef.
Vue d'ensemble de la basilique et des bâtiments conventuels ; on remarque la haute tour octogonale du transept avec sa rangée d'arcatures aveugles posée sur un socle carré. La partie supérieure, elle, fut reconstruite au XIXème.
Il faut admirer la basilique depuis le cours d'eau qui passe devant, la Bourbince, l'ensemble a fière allure. Dès le XIIème siècle, le prieuré attenant accueillait une trentaine de moines, sous l'ordre de Cluny. Comme tant d'édifices de cette époque, l'abbaye connut les vicissitudes des incendies et d'autres désastres. Bon gré mal gré, ces moines ont toujours continué leur office jusqu'en 1791, au lendemain de la Révolution.
Le plus beau portail est celui donnant sur le cloître (Sud - voir photo en-dessous). On devine les vestiges polychromes de la décoration. Au-dessus du linteau, huit médaillons mettent en scène des végétaux et des monstres, comme des gorgones.
La tour des Chapelains est le seul vestige du château abbatial des abbés de Cluny (début XVème).
Portail sud, roman, donnant sur le cloître.
Façade au style dépouillé avec les deux clochers romans.
Vue depuis le cloître sur le clocher octogonal.
Lorsque l'on regarde l'ensemble basilical depuis l'extérieur, on ne peut qu'être marqué par la sévérité des formes, qui renvoie à l'architecture germanique des Xème et XIème siècles : murs nus, baies étroites qui repoussent les vitraux en profondeur. Les deux tours de la façade datent du XIème siècle pour celle de droite avec ses simples baies géminées et du XIIème pour celle de gauche, aux baies plus travaillées. On pénètre dans la nef par un narthex du XIème également.
Accolés à la basilique se trouvaient les bâtiments conventuels. Le prieuré fut entièrement reconstruit à partir du XVIIème siècle dans un style des plus classiques. L'entrée, surmontée d'un fronton triangulaire, conduit au cloître. Le vaste bâtiment fut racheté par la ville après la Révolution pour en faire des écoles.
Le grand cloître fut reconstruit au XVIIIème siècle. Il ne reste malheureusement rien des anciens bâtiments romans.
Ensemble des édifices avec les bâtiments conventuels sur la droite.
Détail du chapiteau du portail sud, d'époque romane.
Entrons maintenant à l'intérieur. La nef est spectaculaire. Les hautes arcades, à arc brisé, occupent les deux tiers de l'élévation totale, le dernier tiers étant dédié à une rangée de fenêtres hautes, ce qui est inspiré de Cluny. Le chiffre trois est omniprésent : trois travées, trois baies par travée, trois piliers dans chaque travée... le 3 peut renvoyer à la Trinité ou au modèle architectural des trois portes de la Jérusalem céleste.
Vue d'ensemble de la nef, lumineuse.
Le transept a exactement la même hauteur que la nef ; une vaste coupole occupe l'emplacement de la croisée. Un grand Christ en gloire, dit Pantocrator, domine le choeur, assis au milieu des quatre évangélistes. La fresque date du XIVème siècle.
L'abside est composée de neuf arcatures surmontées d'une série de fenêtres hautes. Quant à la fresque dans le cul-de-four, ce n'est qu'à la suite de travaux de restauration dans les années 1930 qu'elle fut découverte.
Un des vitraux.
Mur pignon donnant sur le narthex.
Autre vue de la nef.
Détail de deux chapiteaux romans parmi les 365 que compte l'édifice.
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France - la basilique du Sacré-Coeur de Paray-le-Monial
Reviewed by RENOULT
on
19 novembre
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