Le village d'Auvillar, labellisé "plus beaux villages de France", est une charmante étape du Tarn-et-Garonne, offrant une vue dégagée sur la Garonne et ses environs. Il s'est initialement développé le long de la rivière, en tant que port de péage qui existait depuis le XIIIème siècle (on y taxait les marchandises qui transitaient par bateau). C'est dans un second temps que la partie haute a vu le jour, autour d'un château d'abord, qui sera bien vite entouré de remparts. Les fortifications que l'on voit encore de nos jours, comme la très belle porte, sont un vestige de ces temps agités de luttes contre les Anglais. Surtout, on vient pour y admirer un très beau témoignage de son riche passé commercial : la halle aux grains, vaste et circulaire.
Au coeur du village, la belle halle aux grains est un témoignage du passé d'Auvillar, lorsque les commerçants se pressaient dans les ruelles.
Le nom de cette petite ville est issu de l'époque gallo-romaine, quand elle était appelée "Alta Villa", la haute ville, installée au sommet d'un éperon rocheux. L'oppidum a souvent été saccagé au fil des siècles, et notamment lors de l'invasion normande. Elle connaîtra toutes les batailles, de la Croisade contre les Albigeois en passant par la Guerre de Cent ans. "Auvillar" signifie donc la "ville haute".
La Tour de l'Horloge marque l'entrée dans la vieille ville. Elle fut édifiée sous le règne de Louis XIV, au XVIIème siècle, en lieu et place d'une ancienne porte fortifiée avec pont-levis. Notez l'alternance des couches de pierres et de briques. Le porche est surmonté de trois étages séparés par des cordaux. Le toit est surmonté d'une cage en fer accueillant une cloche.
Mais Auvillar, une fois la porte franchie, laisse découvrir son vrai trésor, au bout d'une ruelle bordée de vieilles maisons : sa halle aux grains. Le village, commerçant, accueillait un marché hebdomadaire, ainsi que deux foires annuelles qui duraient chacune huit jours. Cette halle, bien que relativement récente (1824), étonne par son architecture circulaire. Elle fut construite sur une halle plus ancienne et plus modeste. Au centre, on y a installé un pigeonnier.
La halle circulaire, avec le pigeonnier central. Elle accueille encore aujourd'hui un marché hebdomadaire. A l'intérieur, les céréales étaient chacune rangées à leur place, et on les pesait avant de les vendre. 20 colonnes toscanes en font le tour.
Beau passage voûté longeant la place principale triangulaire.
Vue de la place principale triangulaire, avec des jolies maisons anciennes. Notez sur la gauche la statue d'un pèlerin, qui rappelle qu'Auvillar est située sur un des chemins de Saint-Jacques de Compostelle venant du Puy, la Via Podiensis.
Parmi toutes les céréales que l'on pouvait trouver, la plupart ne nous sont pas inconnues : maïs, blé, seigle, sarrasin, orge, avoine... d'autres sont plus mystérieuses, comme le méteil, qui était un mélange de plusieurs variétés. Enfin, des emplacements étaient destinés aux taxes, comme le "champart", la part du champ que chaque paysan devait redonner au seigneur local...
Emplacement de l'orge...
et du millet...
Ruelle principale depuis la porte de l'Horloge.
Dernière vue de la place et de sa halle.
Du château au sommet de la colline, il ne reste plus rien qu'une place dominant les fortifications côté rivière : ce sera l'occasion de profiter d'un beau point de vue sur la région et sa Garonne qui s'étire lentement.
Quant au patrimoine religieux, l'église de Saint-Pierre vaut le coup d'oeil. Un premier édifice avait été érigé dès le XIIème siècle, avant d'être remanié au XIVème. C'était une abbatiale dépendant de l'abbaye de Moissac. La nef, vaste, est très belle. Quant au clocher extérieur, il a une forme à nulle autre pareille, détruit et quasiment effondré avant d'avoir été restauré à partir des pans de murs laissés en place. Curieux...
L'impressionnante nef de l'église d'Auvillar : on voit son importance en tant que que prieuré bénédictin. J'adore le style roman épuré. Au fond, le retable du maître-autel est du XVIIème siècle ; sur la gauche, la chaire vient de l'ancien couvent des Dominicains et remonte au XVIIIème.
Le curieux clocher, édifié au XIXème siècle au sommet de deux anciens murs de l'ancienne tour carrée, détruite lors de la longue histoire mouvementée d'Auvillar. En forme de tétraèdre, il est accompagné de deux clochetons, également des rajouts.
Vue de la nef.
Façade extérieure de l'église avec son clocher reconstitué à droite.
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France - Auvillar, un balcon sur la Garonne
Reviewed by RENOULT
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16 novembre
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