Bastia, ville-phare de la Haute-Corse, tire son nom de la bastiglia, la forteresse des origines qui constitue toujours aujourd’hui son coeur. Au fil du temps, elle est passée d’une petite marine au pied de la montagne à une belle ville qui s’étend du pied du cap Corse aux premières plaines de la côte orientale. Côté monuments, on vient à Bastia pour flâner dans le magnifique centre, avec sa citadelle génoise et son riche héritage d’églises baroques. Nous commencerons la visite par la ville haute, ceinte de murailles, le quartier de Terra Nova. Ensuite, redescente vers le quartier Terra Vecchia, autour de son vieux port.
vue depuis la citadelle du vieux port dominé par l’église de Saint-Jean-Baptiste
la citadelle
La citadelle génoise entoure le coeur de la vieille ville, dominant la mer. La porte Louis XVI, ci-dessous à gauche, permet d’accéder à ce Bastia intramuros, plein de charme et de calme. Ces remparts furent achevés en 1480 et les maisons à l’intérieur (à droite) commencèrent dès lors à s’élever, suivant des ruelles disposées en damier.
Porte Louis XVI
Vers la citadelle.
L'élégant escalier longeant les jardins Romieu.
le palais des Gouverneurs, achevé en 1530 au coeur de la citadelle, est aujourd’hui le Musée de la ville
Vue sur la citadelle depuis l'entrée du palais des Gouverneurs.
Eglise Sainte-Croix
La petite chapelle Sainte-Croix est accolée à la cathédrale, dans la citadelle. C’est en réalité l’oratoire d’une confrérie, la plus ancienne de la ville (XVème siècle), parfait exemple de l’exubérant style rococo. Petite anecdote : le terrain sur lequel est bâti l’édifice appartient... au Saint-Siège, et en franchissant la porte, nous sommes projetés au Vatican ! La façade, (à gauche ci-dessous), sobre, ne laisse pas présager la richesse intérieure. A droite, la plus célèbre chapelle de la ville, aux beaux caissons renaissance, contient un étonnant christ noir. Réputé miraculeux, il fut trouvé lors d’une sortie en mer par deux pêcheurs bastiais en 1428 ! Durant la nuit qui suivit la découverte, et malgré plusieurs femmes qui veillaient la statue, cette dernière fut retrouvée, au petit matin, accrochée à un arbre, à l’emplacement même de l’oratoire. Cette confrérie de Sainte-Croix s’occupait de récupérer les enfants trouvés ou abandonnés.
Entrée de la chapelle.
Christ noir
nef de la chapelle, de plus pur style rococo
Cathédrale Sainte-Marie de l'Assomption
Terminée en 1570, la cathédrale Sainte-Marie connut par la suite de nombreux remaniements, puisqu’elle fut reconstruite au XVIIème siècle. La façade, datant de 1670, de style baroque, présente sur deux niveaux une alternance de pilastres surmontés de trois frontons marquant la séparation entre la nef centrale et les deux nefs latérales. Sous les frontons des côtés, deux statues de Saint Pierre et Saint Paul.
façade de la cathédrale
nef
Riche intérieur baroque de la cathédrale, avec sa triple nef décorée d’or et de marbre. La voûte centrale de 17 mètres de hauteur est en berceau, tandis que les deux latérales sont en arêtes. La décoration date des XVIIIème et XIXème siècles. Cette église joua le rôle de cathédrale lorsque les évêques de Mariana l'utilisèrent.
Vieux port et église Saint-Jean-Baptiste
Le vieux port de Bastia possède un charme fou, enserré de hautes maisons colorées, et dominé par le double clocher de l’église Saint-Jean-Baptiste.
Vue sur les deux jetées du vieux port.
Façade de l'église Saint-Jean-Baptiste.
Plus vaste église de Corse, de style néo-clasique, Saint-Jean-Baptiste fut érigée entre 1636 et 1666, à l'emplacement d'une ancienne chapelle. Les deux tours qui la rendent si caractéristique dans le paysage bastiais n'ont été rajoutées que tardivement, en 1813 pour celle de gauche et en 1864 pour celle de droite.
L’intérieur, richement peint, fut décoré quant aux voûtes par deux artistes florentins en 1870 : Olimpio Bandinelli pour le grand médaillon central et Oreste Malfanti pour les éléments en trompe l’oeil.
Côté de l’église vue depuis la place du Marché, avec sa jolie colonnade de style premier empire (1809).
Place Saint-Nicolas
La vaste place Saint-Nicolas, une des plus grandes de France avec ses 300 mètres de longueur sur 90 de large, est le coeur de la ville. En son centre (photo de droite) trône une statue étonnante de Napoléon représenté en empereur romain (1853 par le sculpteur florentin Bartolini).
place Saint-Nicolas
statue de Napoléon
Oratoire Saint-Roch
La confrérie de Saint-Roch date de la fin du XVIème siècle ; quant à l’édifice, il prit sa forme actuelle en 1604, bien que sa façade néo-classique soit bien plus ancienne, avec ses quatre colonnes d’ordre toscan soutenant un entablement surmonté d’un fronton. Le portail en marbre blanc est surmonté de la coquille des pèlerins.
L’intérieur marque par la surcharge de la décoration (il faut aimer...). Là encore, tout ne date pas de la même époque : pour le plus ancien, les stucs de la frise, de la corniche et des chapiteaux, c’est 1617. Le décor peint, s’il trouve ses origines au XVIIème siècle également, a été entièrement refait au XIXème. L’ensemble de la voûte en caissons repose sur la technique en trompe l’œil, caractéristique du baroque : au centre (photo de droite), elle se perce d’une pseudo coupole d’où s’échappent des nuages sombres. C’est Saint Roch entouré d’une douzaine d’anges qui y est représenté. La toile du retable, daté du XVIIème siècle, représente Saint Roch aux pieds de la Vierge. Des stalles du XVIIIème siècle garnissent tout le tour de la chapelle. Signalons enfin les murs entièrement recouverts de damas rouge, ancien usage ligure introduit dès le XVIème siècle à Bastia.
façade confrérie Saint-Roch
voûte de la confrérie
Confrérie Saint-Roch, Bastia
Chapelle de l'Immaculée Conception
Datée pour ses proportions actuelles de 1609, la façade et ses parements de marbre blanc date de 1859. Le grand portail central, lui, est plus ancien, 1704, et en marbre de Carrare. La merveille de l’Immaculée Conception, c’est son parvis en mosaïque de galets (que l’on voit au premier plan), une tradition génoise (cette mosaïque, refaite à plusieurs reprises depuis, est d’ailleurs mentionnée dès 1660). Au XVIIIème siècle, l’édifice a servi de salle de réunions politiques, puis, même, de salle d’hôpital militaire ! Elle aussi, comme Saint-Roch, est tapissée de damas rouge. Même les pilastres sont recouverts de velours de la fin du XVIème siècle. Les stalles sont du XVIIIème. Le décor peint de la voûte (photo de droite) débuta au XVIIème siècle pour être achevé au XIXème.
façade Immaculée Conception
voûte
chapelle de l'Immaculée Conception
Eglise Saint-Charles-Borromée
L’église Saint-Charles-Borromée est l’une des rares églises chrétiennes à ne pas offrir le droit d’asile, condition posée à l’époque par les génois pour autoriser sa construction. La façade baroque contraste avec l’extrême dépouillement de l’intérieur.
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