Rotifères et Tardigrades
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Rotifères et Tardigrades
Rotifera
Il s'agit d'un embranchement de petits animaux aquatiques, mesurant de quelques micromètres à 3 mm, se présentant souvent sous la forme d'une trompette cylindrique ou sphérique. Autour de leur bouche se trouvent deux couronnes de cils (qui ont donné leur nom à l'embranchement, rotifères signifiant "porteur de roue"), leur permettant d'amener la nourriture à leur système digestif. Leur corps est séparé en trois parties : une tête (l'appareil rotateur), un tronc et un pied terminé par deux orteils. L'appareil rotateur fonctionne avec les deux couronnes de cils qui tourbillonnent dans le sens contraire pour faire entrer l'eau et les particules de nourriture en suspension. Parfois aussi, ces cils permettent la locomotion.
Au fond du pharynx se trouve un appareil masticateur caractéristique : le mastax, servant à broyer les aliments.
Le pied postérieur, enfin, possède souvent une glande adhésive qui permet à l'animal de se maintenir sur le substrat.
Au niveau de la respiration, il n'y a pas d'appareil respiratoire : le dioxygène diffuse à travers les parois du tissu.
Les rotifères vivent essentiellement en eaux douces, même si certaines espèces se trouvent dans l'eau salée. Ils constituent pour beaucoup d'autres animaux une source importante de nourriture dans les écosystèmes aquatiques.
Rotifera Eurotatoria Bdelloidea Philodinida
Sous-classe de 450 espèces. Trois parties : bouche, tronc, pied. Locomotion rampante la plupart du temps.
Les Bdélloïdés sont des animaux surprenants à plus d'un titre. La plupart des espèces de cette classe sont en effet capables de survivre aux conditions les plus extrêmes ! Ils peuvent arrêter totalement leur métabolisme en attendant que des conditions meilleures reviennent. Leur tolérance à la dessiccation est exceptionnelle. De plus, ils sont capables de réparer leur ADN y compris après une forte irradiation.
Enfin, dernière particularité et non des moindres : il semble que tous les individus de cette classe, et ce depuis 35 millions d'années, se reproduisent par parthénogénèse : aucune trace de mâle n'a à ce jour été découverte ce qui, depuis cette découverte dans années 1960, a largement remis en question l'idée que seul un brassage génétique permettait à une espèce de perdurer dans le temps... Ils ont néanmoins une grande diversité génétique en absorbant l'ADN d'autres organismes comme des bactéries ou des champignons ! Bref, un groupe absolument fascinant.
Rotifera Eurotatoria Bdelloidea Philodinida Philodinidae
On voit bien sur la capture vidéo ci-dessous le déplacement du tronc de l'animal pour se nourrir, autour d'un pied à ventouse fixé sur le substrat. Le mouvement génère un mouvement d'eau qui amène la nourriture à la bouche.
Rotifera Eurotatoria Monogononta Pseudotrocha Ploima
Les animaux de cet ordre sont propulsés par le disque cilié uniquement. Ils ont par ailleurs une queue fourchue plus ou moins rétractile.
Rotifera Eurotatoria Monogononta Pseudotrocha Ploima Asplanchnidae
Les membres de cette famille sont des prédateurs d'autres rotifères, et sont capables de cannibaliser des spécimens plus petits. Des récepteurs chimiques placés sur la couronne de cils déterminent si l'organisme passant à proximité peut être ingéré ou non.
La vidéo ci-dessous montre un Asplancha sp. se nourrissant.
Rotifera Eurotatoria Monogononta Pseudotrocha Ploima Brachionidae
Famille variée de 13 genres environ. On peut les trouver dans tous types d'eaux, car la plupart des espèces sont euryhalines, c'est-à-dire qu'elles supportent une grande variété de salinité.
Sur la vidéo ci-dessous, on voit bien le rotifère en pleine séance de nourrissage, la couronne ciliaire brassant l'eau et provoquant un déplacement des aliments vers la bouche. Le pied rétractile sort de temps à autre. A l'intérieur, on voit tout le système digestif. Il s'agit d'une femelle puisque deux oeufs sont attachés à son pied (haut de l'image).
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Tardigrada
Les Tardigrades, ou "marcheurs lents", sont un embranchement de micro-animaux à huit pattes, que l'on trouve absolument partout sur le globe, des boues volcaniques aux forêts tropicales en passant par les glaces de l'Antarctique. Depuis leur découverte, ils n'ont cessé de fasciner les scientifiques et le grand public. Surnommés "oursons d'eau", les tardigrades sont en effet des animaux de l'extrême, capables de résister à tout : températures très hautes (150°C) ou très basses (-273°C), pressions extrêmes, privation d'air, résistance aux radiations, à la déshydratation et à la famine... Ils ont même résisté à une exposition dans l'espace extra-atmosphérique et les scientifiques estiment qu'ils pourraient survivre à toute extinction de masse mondiale.
Ce ne sont néanmoins pas des animaux extrêmophiles, car ils ne sont pas adaptés à vivre sous de telles conditions (comme des bactéries par exemple qui vivent dans des geysers et ne pourraient vivre nulle part ailleurs). Ils peuvent en revanche résister à toutes ces conditions, notamment en suspendant leur métabolisme qui ne fonctionne plus qu'à 0,01% de la normale : c'est la cryptiobiose. Leur corps se ratatine pour ne plus conserver qu'1 % d'eau par rapport à la normale, et ils peuvent se passer de nourriture durant 30 ans.
Ce sont des animaux très anciens, dont les ancêtres remontent au Cambrien, il y a plus de 500 millions d'années.
Les 1300 espèces connues partagent des caractéristiques communes : leur taille est d'environ 0,5 mm, ce qui les rend visibles à l'oeil nu avec un bon éclairage, ils sont courts avec quatre paires de pattes, chacune se terminant par des griffes ou des disques d'aspiration. Ils habitent dans les mousses (il est facile d'en trouver en humidifiant un morceau de mousse et en le pressant au-dessus d'une lame à microscope) et les lichens et se nourrissent de cellules végétales, d'algues et de petits invertébrés.
Le corps des tardigrades est recouvert d'une cuticule de chitine qui mue périodiquement. Les trois premières paires de pattes servent à la locomotion et sont dirigées vers l'avant tandis que la dernière paire, dirigée vers l'arrière, leur sert à saisir le substrat. A l'intérieur du corps, aucun organe respiratoire, les échanges gazeux pouvant se faire n'importe où à travers la cuticule. Leur bouche contient un stylet qui leur permet de transpercer les cellules végétales ou leurs petites proies. Les aliments passent ensuite dans l'intestin puis sont évacués par le rectum (parfois uniquement en même temps que la cuticule lors de la mue). De nombreuses espèces possèdent des yeux et des soies sensorielles sur le corps. Il existe des mâles, moins fréquents, et des femelles, plus grandes, mais certaines espèces pratiquent la parthénogénèse.
Tardigrada Eutardigrada Parachela
Les Eutardigrades sont une classe de tardigrades sans appendices latéraux. Ils sont surtout liés à l'eau douce, rarement salée, et sont capables de vivre dans des milieux très secs. La classe comprend environ 700 espèces.
L'ordre des Parachela existe depuis au moins 72 millions d'années.
La vidéo ci-dessous montre le déplacement d'un tardigrade de l'ordre des Parachela, avec ses trois premières paires de pattes pour la locomotion. Notez les griffes que l'on distingue bien.
Rotifères et Tardigrades
Reviewed by RENOULT
on
15 décembre
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