Etats-Unis - la réserve faunique de Mississipi Sandhill Crane

Il s'agit d'une petite réserve très chouette, dans le sud de l'Etat de Mississipi. Comme son nom l'indique, son ambition est de protéger une petite population d'une espèce d'oiseaux très menacée dans le pays : la grue du Canada (Grus canadensis), plus particulièrement la sous-espèce pulla, que l'on ne trouve nulle part ailleurs dans la nature. Il en resterait une centaine, dont 20 couples nicheurs. La cause principale et la perte de l'habitat et la destruction des savanes semi-ouvertes, leur terrain de prédilection, en zones boisées pour le commerce.

Une boucle permet, en moins d'une heure, de découvrir, outre les grues si l'on a de la chance, différents écosystèmes, avec de nombreuses plantes, dont plusieurs espèces de carnivores.

Sommaire

histoire de la réserve ici
faune : les grues ici
flore : les plantes carnivores ici

Histoire

Cette réserve, créée en 1975 et dont l'accès est gratuit, protège donc un écosystème important, fait d'une vaste prairie parsemée de pins, dont le sol, argileux et imperméable, est gorgé d'eau et particulièrement acide. C'est cette acidité qui explique que l'on retrouve ici beaucoup d'orchidées et de plantes carnivores. Ce mélange de pins et de prairie humide est très riche, avec environ 30 plantes par mètre carré ! Des espèces très rares y ont été resensées. Il reste aujourd'hui, dans le pourtour du golfe du Mexique, moins de 5% de la superficie originelle de cette savane humide.

Paysage typique de la savane à pins, avec l'eau omniprésente sur ce sol imperméable.

Faune

L'oiseau emblématique, qui a donné son nom au refuge, est donc la grue du Canada. La sous-espèce que l'on trouve ici est d'une rareté absolue, avec une centaines d'individus uniquement présents dans la réserve et les quelques terrains privés alentour. Cette population n'était que de 30 lors de la création de la réserve dans les années 1970.

Les grues du Mississipi (Grus canadensis pulla) sont de grands oiseaux omnivores qui habitaient jadis toute la côte du golfe du sud de la Louisiane à la Floride. On reconnait aisément les adultes, outre leur grande taille, par leur calotte rouge vif et leurs joues blanches.

Il existe quinze espèces de grues dans le monde, présentes sur tous les continents excepté l'Amérique du Sud et l'Antarctique. Si beaucoup sont migratrices, ce n'est pas le cas de celle qui vit ici dans la réserve ; c'est un oiseau sédentaire. Par rapport aux autres sous-espèces de la grue du Canada, celle du Mississipi a des nuances de gris plus prononcées, ce qui fait mieux ressortir les joues blanches. C'est durant l'hiver que les couples se forment, avec de nombreuses parades, et les deux individus resteront unis toute leur vie. Les oeufs seront pondus au début du printemps, le mâle et la femelle participant à l'incubation. Les jeunes grues pourront voler au bout de deux mois.

Deux individus s'éloignent, bien camouflés dans les hautes herbes de la prairie humide. Les grues de cette sous-espèce ne sont plus qu'une centaine dans la nature !

Flore

Parmi les plantes les plus spectaculaires que l'on peut trouver dans la réserve figurent sans aucun doutes les plantes carnivores, qui tirent leur énergie des insectes qu'elles capturent. Les Sarracénies, originaires du sud-est des USA et du Canada, ont dveloppé un piège dit "passif", car l'urne créée ne bouge pas, la plante "attend" simplement qu'une victime ne glisse à l'intérieur glissant pour être digérée ensuite dans le suc qui est au fond. D'autres plantes carnivores ont des mécanismes actifs, comme les fameuses droseras ou bien les dionées avec leurs mâchoires qui se referment sur leur proie.

Quelques pieds de Sarracenia alata.

La sarracenia attire les insectes en leur proposant du nectar. En cas de mauvais pas néanmoins, il ne pourra pas faire marche arrière car de petits poils rigides sont disséminés sur la paroi et orientés vers le bas. Les enzymes n'ont plus qu'à faire le travail et dissoudre le repas.