Le parc national de Yellowstone, essentiellement situé au Wyoming, est un nom qui fait rêver. En tout cas, il nous a fait rêver durant des années, et c'est avec une attente démesurée que nous sommes arrivés sur place durant cet été 2014. Après quelques jours passés sur place, un bilan s'est vite imposé : c'est certainement un des endroits les plus incroyables que nous ayons eu la chance de découvrir lors de tous nos voyages ! Et il est même difficile d'attaquer un article sur ce parc tant la tâche est immense, à la mesure de cette démesure, de ce Temple de la nature, premier parc national au monde, dès 1872 ! Yellowstone, c'est un supervolcan sommeillant sous une immense caldeira, des forêts, torrents, profondes vallées et cascades spectaculaires, une faune incroyable avec des oiseaux, des bisons, des grizzlis et des loups (nous avons eu la chance de tous les voir), et, bien entendu, la "marque de fabrique" du parc, liée à l'activité volcanique sous-jacente : les innombrables geysers et sources multicolores... Yellowstone possède plus des 2/3 de tous les geysers de la planète !!
Il faut donc prévoir du temps pour appréhender les 9000 km² (plus grand que la Corse) de cet environnement unique au monde. Vous n'y serez bien entendu pas seul, et il faudra réserver les campings bien à l'avance. Mais une chose est certaine : vous reviendrez changé de Yellowstone, qui restera un des meilleurs souvenirs non seulement d'un voyage dans l'ouest américain, mais aussi de toute une vie.
Yellowstone, ce sont des couleurs incroyables, celles des multiples espèces de bactéries qui vivent dans des conditions extrêmes au bord des sources thermales. Chaque espèce donne une couleur particulière, et bien souvent, on observe des cercles concentriques au bord de ces sources, tout simplement parce que les bactéries vivent à une température bien précise. La photo ci-dessus montre la palette de couleurs insensée d'une des plus célèbres sources : le Grand Prismatic. Il n'y a pas à dire, c'est un parc qui sans cesse vous interroge sur le passé de la Terre. Regarder Yellowstone, c'est plonger aux origines de la vie, lorsque les bactéries furent les premières à s'aventurer hors de l'eau.
Alors prêts ? Embarquez pour une découverte en profondeur de Yellowstone, ce parc des "pierres jaunes", selon la signification de son nom.
Géologie du parc
J'ai souvent l'habitude de commencer les articles de ce blog, lorsqu'il s'agit d'un parc américain tout du moins, par un peu de géologie, car c'est souvent elle qui permet d'expliquer les merveilles que l'on a sous les yeux. Bien évidemment, et peut-être plus qu'ailleurs, Yellowstone ne déroge pas à la règle. La géologie incroyable, et notamment la volcanologie, sont les premiers acteurs du parc. Regardons d'un peu plus près ce qui fait la caractéristique de cet espace remarquable.
L'intégralité du parc est située sur un haut plateau de 2400 m d'altitude en moyenne (prévoyez la polaire en camping même en plein coeur de l'été...). Il y a quelques chaînes de montagnes de part et d'autre, qui constituent les Rocheuses moyennes. Du fait de la hauteur du plateau, vous n'aurez pas l'impression de voir de hautes montagnes, mais plutôt de vastes collines. Néanmoins, c'est trompeur, et le parc est couvert de neige une grande partie de l'année. Trois grands canyons ont creusé leur lit dans le tuf volcanique au cours des 650 000 dernières années : le Grand canyon est le plus spectaculaire, avec des cascades à couper le souffle !
C'est surtout le volcanisme qui a marqué la région, et qui continue aujourd'hui en alimentant les innombrables geysers.
Yellowstone est aujourd'hui situé sur un point chaud bien connu, qui a laissé derrière lui de nombreuses traces volcaniques que les géologues sont capables de dater (voir carte ci-contre). Un point chaud est une zone de formation de magma située dans le manteau de la Terre, et qui est fixe. A la surface, les plaques se déplacent. On prend souvent l'allusion d'un chalumeau qui transpercerait une plaque que l'on ferait coulisser. On reconnait les traces d'un point chaud à l'alignement de volcans formés à la surface. Yellowstone est donc le dernier en date de ces volcans, et plus on va vers l'ouest, plus on remonte dans le passé (par exemple auxCraters of the Moon, dans l'Idaho). Le volcan de Yellowstone remonte à 600 000 ans, et la caldeira formée est la plus grande de l'hémisphère nord. On le qualifie souvent de "supervolcan" en raison de l'importance de ses éruptions passées. Sous les pieds des visiteurs (et des loups ;-) se trouve une immense chambre magmatique de 60 km de longueur, 5 km sous la surface seulement ! L'éruption d'il y a 650 000 ans, qui a créé la caldeira, était gigantesque, 1000 fois supérieure à celle du Mont Saint-Helens selon les volcanologues ! A cette époque, les quantités astronomiques de cendres rejetées dans l'atmosphère ont contribué à un abaissement de la température de la Terre, et à l'extinction de certaines espèces d'Amérique du Nord.
Sachant qu'environ 600 000 ans se sont déroulés entre deux éruptions successives, et que la dernière remonte à 600 000 ans... on comprend pourquoi l'avenir du supervolcan de Yellowstone inquiète au plus haut point les scientifiques ! Cette chambre magmatique explique aussi les champs de geysers que l'on trouve ici, mais on expliquera ce phénomène un peu plus loin.
Pour l'heure, retenons simplement que nous sommes dans un volcan potentiellement destructeur, et que tout le paysage que l'on admire aujourd'hui est né de ce volcanisme actif.
La rivière Madison coule dans la partie Ouest du parc. Nous sommes à 2400 mètres d'altitude. En arrière-plan, le paysage typique du parc, avec ses collines couvertes de forêts très dégradées suite aux immenses incendies qui ont par le passé décimé Yellowstone. Les américains laissent brûler ces grands feux quand ils sont d'origine naturelle, car le feu permet à l'écosystème de se régénérer.
Géographie du parc
Alors à quoi ressemble ce parc, concrètement ?
Grosso modo, tout ce qu'il y a à voir de spectaculaire à Yellowstone se trouve en bord des routes, et, comme tout parc américain, c'est extrêmement bien organisé. De nombreux circuits permettent de s'approcher de très près des bassins, geysers et cascades, et les Visitor Centers vous indiquent les heures approximatives d'éruption des plus célèbres geysers (certains sont imprédictibles, d'autres réglés comme des horloges, on verra ça plus loin...). Un immense parcours en 8 permet de voir la quasi-totalité des attractions naturelles. Il faut bien entendu prévoir plusieurs jours et s'arrêter dans l'un des nombreux campings du coin.
Pour cette page, nous avons découpé le parcours en 7 étapes-clefs, que nous allons vous faire découvrir au fur et à mesure. Les chiffres en rouge sont indiqués sur la carte.
1- Madison Junction, avec quelques beaux bassins, cascade de Gibbon et Artist Paint Pot.
2 - Norris Basin, un des plus impressionnants secteurs !
4 - Mammoth Hot Spring : les fameuses terrasses blanches
5 - le top du top : des geysers partout, des bassins... le Grand Prismatic, Old Faithful, un concentré du meilleur de Yellowstone. Prévoir deux jours, c'est d'une beauté...
6 - West Thumb basin : de magnifiques bassins en bordure de l'immense lac Yellowstone. Très beau.
7 - Canyon Junction : le grand canyon dans les pierres jaunes, et deux cascades à couper le souffle !
Sans oublier la faune, avec bisons, loups et ours, à qui l'on consacrera une dernière partie.
Bon, on a vu un peu le background géologique, avant de partir à la découverte de ces trésors attardons-nous un peu sur son histoire, car c'est tout de même le premier parc national à avoir été créé au monde !
Ce sont des trappeurs français du XVIIIème siècle qui ont appelé l'endroit "Yellow Stone", la pierre jaune, certainement en lien avec les roches jaunes qui bordent notamment le Grand Canyon. Bien évidemment, les amérindiens sont installés ici depuis longtemps, 11 000 d'après les flèches retrouvées par les archéologues. C'est au XIXème siècle que des pionniers américains, dont John Colter, de l'expédition Lewis et Clark, s'aventurent dans ce qui sera plus tard le parc, pour y chasser et récupérer des fourrures. Il revient de son expédition blessé (les combats contre les indigènes sont rudes) mais surtout impressionné par les sources de soufre qu'il a pu rencontrer. Personne ne le croit vraiment à l'époque. Yellowstone n'est encore qu'un mythe... Il faudra attendre 1869 pour voir une véritable expédition d'exploration d'un mois. Les aventuriers évoquent dès le départ, c'est important, la nécessité de protéger ces espaces pour les montrer au plus grand nombre. En 1872, le président Grant signe l'accord : le premier parc national au monde est ainsi créé !
Le bison est un animal mythique des grands espaces du nord-ouest américain. Il a bien failli disparaître suite à une extermination totale. Heureusement, la création du parc a permis d'enrayer le déclin, et c'est aujourd'hui, comme pour le loup (nous y reviendrons) une belle histoire.
1 - Madison Junction
Si vous arrivez par l'ouest, comme ce fut notre cas, c'est par ici que vous débuterez votre tour ! Prenez le temps d'admirer la rivière Madison, serpentant parmi les collines. Très vite, vous arriverez devant une première source, Terrace Springs. Ca bouillonne sec, non pas à cause de la température de l'eau, qui ne sort qu'à 60°C, mais à cause de la présence de gaz sortant du sol, particulièrement du CO².
Vue de Terrace Springs, ci-dessus et les deux photos de dessous.
Un peu plus loin, ce sont des cascades qui vous attendent, Gibbon Falls. Situées sur la rivière du même nom, à quelques kilomètres en amont de la confluence avec la rivière Firehole, elles mesurent 26 mètres de hauteur et offrent un chouette spectacle, non loin de la route de la boucle principale. Avant l'arrivée des pionniers au XIXème siècle, cette barrière naturelle empêchait tout poisson de remonter plus en amont. Des truites arc-en-ciel furent plus tard introduites au-dessus.
Gibbon Falls, avec sa forme particulière en trapèze
Poursuivons la route vers le bassin Norris. L'étape suivante est une superbe source de couleur bleue : Beryl Spring. Ce n'est pas un geyser. Son nom vient de cette superbe couleur justement, qui rappelle une pierre précieuse, le béryl. La source produit également de l'or en concentration assez élevée, ce qui est un des rares cas à Yellowstone. A deux mètres derrière le bassin, il y a une belle fumerolle qui peut, quand elle est en forme, cacher l'oeil bleu...
Beryl Spring et sa fumerolle
La véritable zone d'intérêt de la zone, c'est Artist Paintpot, un ensemble de petits bassins avec des couleurs étonnantes. Mention spéciale à celui de boue glougloutante, pas si fréquent dans le parc. C'est une zone étonnante, la plus visitée du bassin de Gibbon. Il faut compter un kilomètre de marche pour faire le tour, sur un sentier très aisé qui vous conduira à la découverte de l'ensemble des activités géothermiques. Il y a deux zones distinctes : une au niveau du sol avec les bassins les plus colorés, une autre sur des terrasses, avec les bassins de boue. A noter que dans cette zone, peu de bassins ont un nom officiel, seulement des numéros.
Rien ne vaut une vue d'ensemble pour comprendre pourquoi la zone s'appelle "la palette d'artiste" : il y a des couleurs partout ! une merveille impressionniste !
Deux petites sources chaudes à la couleur bleutée.
Détail des bassins de boue. Ils peuvent s'assécher totalement en été.
Autre couleur, le rouge, due à la présence d'hématite.
Pour finir cette première section, voici, le long de la rivière Gibbon, Chocolate Pots, un ensemble de trois ou quatre gros évents au sommet de jolis monticules de couleur orangée, due à la précipitation d'oxyde de fer et de silice. Des microbiologistes ont étudié ces évents ferreux et ont trouvé une grande quantité d'espèces de bactéries extrêmophiles formant ces tapis orange.
Chocolate Pot, évoquant un gros pot de chocolat en bordure de la rivière Gibbon, dont on voit deux sections sur les photos ci-dessous
Formation d'un geyser
Avant de poursuivre notre visite par la section 2 (Norris Basin), l'une des plus denses de tout le parc, arrêtons-nous un peu sur les mécanismes conduisant à la formation d'un geyser, car nous allons bientôt en voir dans ce vaste bassin.
Qu'est-ce qu'un geyser ? et, surtout, quand se forme-t-il ? Le mot vient de l'islandais geysa, jaillir. Un geyser, c'est de l'eau et de la vapeur d'eau sous pression qui jaillissent de manière intermittente. Bon, c'est simple dit comme ça, mais les geysers sont finalement assez rares dans le monde, car il faut des conditions bien particulières : tout d'abord un volcan. Car tout geyser naît près d'une zone volcanique active, le magma étant la source d'énergie chauffant l'eau. Nous avons donc la chaleur. Il faut ensuite.. de l'eau bien entendu ! Une grande poche d'eau qui descende suffisamment profond (environ 2000 mètres) pour rentrer en contact avec une roche très chaude, ce qui va créer l'ébullition du liquide mis ainsi sous pression. Enfin un évent (petit tunnel) vertical conduit l'eau depuis la poche jusqu'à la surface. C'est de cet évent que le geyser jaillit. Cette tuyauterie est très fragile et si un évent se bouche ou change de forme (après une petite secousse sismique ou autre), le geyser peut très bien cesser de fonctionner. Mais il faut une dernière condition pour que tout fonctionne : cet évent doit être très étroit. En effet, l'eau chauffée par le contact du magma va remonter par convection puis se refroidir au fur et à mesure. Elle va donc s'arrêter et retomber. Sauf qu'en-dessous de cette eau, il y a de l'eau plus chaude qui continue à monter... L'eau du réservoir surchauffe, c'est à dire que sa température grimpe bien au-delà du seuil d'ébullition. Quand cette ébullition va débuter tout en bas de la colonne d'eau du geyser, les bulles formées vont bien devoir remonter vers la surface, ce qui provoque le débordement de l'eau de part et d'autre de l'évent. Il faut donc que la pression de l'eau reste constante dans toute la tuyauterie, tâche assurée par un matériau unique, la geysérite, qui se dépose sur les parois, la rendant étanche. Bref, ce n'est pas simple d'avoir un geyser !
Great Fountain Geyser à la tombée du jour : un geyser dans toute sa splendeur.
Il existe deux types de geysers : ceux sortant des flaques d'eau, souvent intenses et imprédictibles, donc difficiles à étudier. Ceux jaillissant du sommet de cône, composé d'un dépôt de silice et de geysérite. Certains, comme Old Faithful, sont très prédictibles et donc peuvent être admirés à heure fixe par les humains. Mais alors que sont toutes ces milliers de sources chaudes et multicolores que l'on trouve à Yellowstone ? Et bien ce sont presque des geysers, mais il leur manque l'étroitesse de la tuyauterie ! Quand je disais que c'était précis ! La pression ne peut donc pas s'accumuler. Quant aux couleurs, elles sont dues, nous l'avons vu plus haut, aux bactéries qui habitent sur les bords et qui prolifèrent dans ce milieu hostile. La source est un milieu moins cataclysmique qu'un geyser.
2 - Norris Basin
On attaque véritablement les choses sérieuses. Magnifique endroit avec plus de 180 sources ou geysers, constitué de deux boucles : Back Basin et Porcelain Basin. La première fait 2.4 km, et la seconde 0.8 km. Compter plusieurs heures si vous voulez bien profiter de l'incroyable diversité des lieux.
Cette zone tire son nom de Walter Norris, un ancien surintendant du parc. Les géologues estiment que le bassin de Norris, le plus septentrional de Yellowstone, en est également le plus ancien, avec une activité ininterrompue depuis 150 000 ans ! C'est donc une zone active, avec des températures élevées. On peut y trouver le plus haut geyser au monde, le Steamboat, mais il faut avoir beaucoup de chance pour observer ses sautes d'humeur, puisqu'il est totalement imprédictible. Avec autant de sources variées, alcalines neutres ou acides, ce n'est pas étonnant si les chercheurs en microbiologie ont depuis des années concentré leurs efforts ici, avec de stupéfiantes découvertes de bactéries capables de se nourrir de fer par exemple.
Signalons enfin que le bassin de Norris est connu pour ses périodes d'activité très contrastées : parfois tout est calme, parfois, la température augmente, les geysers se font plus fréquents, l'acidité des sources décuple etc... Plusieurs hypothèses sont avancées pour expliquer ces variations, comme la sismicité ou bien, en fin d'été, la diminution de la pression due à la baisse des nappes phréatiques.
Commençons notre tour par la boucle de Back Basin. La première merveille, une des plus spectaculaires de la zone, est Emerald Spring, dont la physionomie peut changer selon les saisons : parfois vert clair, il prend une teinte bien plus foncée quand la température augmente ; il peut aussi bouillonner et se transformer en geyser. Plus la couleur devient bleu foncé, comme ce fut le cas lors de notre passage, plus la banquette de soufre jaune sur les bords disparaît.
Emerald Spring
L'arrêt suivant est pour le plus haut geyser au monde, Steamboat. Il y a de fortes chances pour que vous soyez déçus du spectacle, car il fait partie des geysers imprédictibles : sa colonne d'eau peut atteindre 115 mètres, mais une ou deux fois par an seulement. Et encore n'est-ce pas certain. Il peut être totalement dormant durant des années, ou au contraire, comme en 2019, avoir 4 ou 6 éruptions dans l'été ! D'autres fois, le panache atteint 25 mètres.
Le geyser Steamboat.
Arrêt suivant, je demande Cistern Spring, une autre source turquoise, connectée au niveau du sous-sol au Steamboat Geyser, dont il est séparé de 100 mètres. L'eau est chauffée à environ 78 degrés, et la couleur jaune sur la droite est due à des dépôts soufrés.
Cistern Spring
Le geyser Echidnus a vu son activité beaucoup diminuer ces dernières années. Il était très actif avec des éruptions jusqu'à 25 mètres mais est plus ou moins tombé en sommeil depuis. Restent ses couleurs assez spectaculaires et variées.
geyser Echidnus
Crater Spring vaut le coup d'oeil (c'est riche Norris Basin !) et lui aussi peut changer fréquemment d'activité, passant d'une source calme et débordante à une frénésie sous forme de geyser.
Crater Spring
Le geyser Vixen propose toutes les 10 minutes une petite éruption sympa.
Geyser Vixen
Whirligig Geyser
Les couleurs dans le Porcelain Basin deviennent hallucinantes ! Toutes les eaux de ruissellement des geysers prennent des colorations car l'oxyde de fer rouge déposée par l'eau en sortant de l'évent est ensuite colonisée par des algues rouges thermophiles qui font des dépôts... d'un vert éclatant ! L'eau fortement acide maintient à l'extérieur une température oscillante entre 40 et 55 degrés. Certaines espèces d'archées viennent aussi se rajouter à la fête pour former des tapis orangés... Au final, une palette impressionnante, dont on vous laisse avoir un aperçu ci-dessous...
Black Pit
Colloidal Spring
Green Dragon
Lewis Mud Pot
Minute Geyser
Pearl Geyser
Scummy Pool
Veteran Geyser
3 - Tower Roosevelt Junction
Nous sommes cette fois-ci dans la partie nord-est du parc, et là, pas de manifestations volcaniques. Petite pause donc dans les couleurs et autres ébullitions infernales, place à des paysages de montagne, avec des fleurs et des cascades. C'est le domaine du Mont Washburn, un sommet dépassant les 3000 m, de la vallée de Lamar plus à l'Est où ont été, avec succès, réintroduits les loups du Parc. Plusieurs choses à voir comme Tower Fall, une jolie chute de 40 mètres de hauteur.
Paysage de montagne, colde Dunraven à 2700 mètres d'altitude. L'été, les pentes sont couvertes de fleurs sauvages.
Tower Fall, une halte incontournable sur la route.
Point de vue de Calcite Springs, avec Bumpus Butte sur la gauche, dominant la rivière Yellowstone au niveau des Narrows, le point le plus étroit de la rivière.
au pied du Mont Whasburn
Etendues sauvages
Imaginez des meutes de loups dans ce décor...
Un arbre pétrifié (voir en-dessous l'encart)
La région nord de Yellowstone possède de nombreux arbres pétrifiés, littéralement. Cela s'est passé bien avant la formation de la caldeira due au point chaud, à l'éocène exactement, il y a 50 millions d'années. Les arbres se sont transformés en pierre ! En fait, le bois a été converti en pierre lorsque les arbres furent ensevelis sous une couche de cendres volcaniques et d'intenses coulées de boue. Chaque élément organique du bois a été remplacé par des minéraux (quartz, pyrite) tout en conservant la structure anatomique de l'arbre. Le bois, bien au chaud sous sa couche de sédiment, est privé d'oxygène, donc ne peut pourrir. De l'eau de surface va ensuite imprégner les sédiments, pénétrer dans le bois pour transformer l'organique en inorganique. Les cellules du bois peuvent cristalliser. La plus grande concentration au monde se trouve en Arizona (USA) dans le parc national de... Petrified Forest...
4 - Mammoth Hot Spring
Les sources chaudes de Mammoth sont l'étape incontournable de la partie nord du parc. Ici, vous ne trouverez pas de geyser, pas la peine de chercher. Pourquoi ? Parce qu'il manque, dans la recette, deux ingrédients : de l'eau très chaude, et des roches imperméables pour une bonne tuyauterie, ce qui n'est pas possible ici avec le calcaire. Car à Mammoth Spring, c'est bien le calcaire qui règne en maître. Ici, on vient admirer des terrasses de travertin, comme à Pamukkalepar exemple, fameux site de Turquie.
Pour faire ces magnifiques terrasses, il faut de l'eau en profondeur qui vienne interagir avec une belle couche de calcaire (carbonate de calcium). L'eau dissout ce calcaire et le transporte en surface à travers des fissures. L'eau qui sort, saturée de calcium, le dépose en formant du travertin. Cette eau, précisons-le, est chaude. Alors pas aussi chaude que celle plus au sud, à l'intérieur de la caldeira et donc au-dessus de la poche magmatique, mais chaude quand même, car elle doit, en profondeur, venir de la caldeira par un jeu de failles. On a tout de même relevé des températures de 73 degrés à Mammoth !
Les terrasses de travertin de Mammoth Spring
Le calcaire c'est blanc ! ET du blanc étincelant, on en voit ici... mais pas uniquement. Il y a plusieurs couleurs à Mammoth. Encore une fois, comme expliqué plus haut, ce qui donne les autres teintes, ce sont des micro-organismes qui adorent ces conditions de vie dans la chaleur. Bactéries, algues et archées s'installent sur les dépôts. D'ailleurs, les terrasses actives sont colorées, celles qui sont toutes blanches sont inactives depuis peu, celles devenant grises depuis longtemps. Une terrasse "meurt" quand le travertin qui s'accumule depuis les profondeurs obstrue la plomberie, faisant aussi varier la quantité d'eau arrivant, mais aussi la température, la composition chimique etc... On estime que chaque jour, à Mammoth Spring, 5 millions de litres d'eau sont déversés, produisant deux tonnes de travertin !
Liberty Cap accueille les visiteurs : il ne s'agit pas d'une terrasse mais d'un ancien cône inactif qui surmontait une source, active jusqu'en 1871, après 2500 ans de bons et loyaux services. Peut-être que du travertin, comme nous venons de le voir, a obturé l'orifice ; ou bien alors le cône a-t-il atteint une telle hauteur que la pression pour faire monter l'eau était devenue insuffisante. Le cône tire son nom "liberté" de sa forme de bonnet phrygien, porté par les Révolutionnaires en France.
Marble Terrace
Mammoth Spring est donc une zone qui évolue rapidement : à certains endroits, 5 mm d'épaisseur peuvent être ajoutés chaque jour ! Soit presque 2 mètres par an... On peut donc revenir ici après quelques années et ne rien reconnaître... Certaines piscines ont un nom qui leur est attribué, mais elles disparaissent ensuite... On peut parfois retrouver une belle terrasse colorée totalement grise, et penser que Mammoth se meurt... C'est une erreur, car en réalité, les géologues sont catégoriques, le site est très très actif, et donc sans cesse changeant.
5 - Upper Midway et Lower Basin
On entre dans le dur... C'est la partie sud-ouest, la plus célèbre de la boucle en huit, l'endroit avec la plus grande concentration de sources et de geysers, le célébrissime Old Faithful, le non moins incroyable Grand Prismatic ou le Morning Glory Pool... autant de lieux qui vont laisseront un souvenir impérissable du joyau Yellowstone.
Trois vastes zones à découvrir, des centaines de point d'intérêts... prévoyez large niveau timing, car c'est d'une beauté à couper le souffle.
Commençons dans l'ordre, par Upper Basin. Nous sommes dans la vallée de la rivière Firehole qui a creusé son lit dans des coulées de rhyolite d'il y a 150 000 ans. De nombreux groupes de geysers se trouvent dans le coin, 22, soit 300 geysers, ce qui en fait la plus grande concentration au monde : plus de la moitié sur quelques kilomètres !
S'il faut bien commencer par un endroit, commençons par la star incontestée du parc : Old Faithful (le vieux fidèle). C'est le geyser le plus célèbre au monde. Pourquoi ? Et bien comme son nom l'indique, il est régulier. Fidèle aux horaires. Et ce depuis sa découverte en 1870 par les pionniers de l'expédition Washburn. Il est de ce fait très accessible, avec un immense parking et un amphithéâtre de plusieurs centaines de places pour attendre sa spectaculaire explosion (consulter les horaires au Visitor Center). L'intervalle de temps entre deux spectacles a tendance à augmenter avec le temps : de 60 minutes en 1870, on en est de nos jours à 92 minutes environ... La raison ? toujours pareil, un défaut dans la plomberie. Il y a quelques années, les géologues ont fait descendre une sonde dans le conduit du geyser et ont remarqué deux passages très étroits qui pourraient se boucher avec le temps, et donc stopper l'activité : à 7 mètres et à 21 mètres. Quant à sa hauteur moyenne, c'est 44 mètres pour une durée de 2 à 5 minutes. En tout cas, nul doute qu'il explosera durant votre visite...
Old Faithful dans ses oeuvres.
Allez c'est parti pour le reste, en images... et couleurs !
Biscuit Basin - partie ouest
Nous sommes quatre kilomètres en amont du groupe Old Faithful, le long de la rivière Firehole. Jolie boucle variée avec de nombreux points d'intérêt, comme Black Opal Pool (photo ci-dessous), un magnifique bassin bleu turquoise capable de fortes éruptions, mais peu fréquentes (la dernière remonte à 1953...).
Black Opal Pool
Les écoulements des sources sont souvent un lieu propice pour l'installation de micro-organismes
Sapphire Pool, dont la photo suit, fut en son temps le plus haut geyser du bassin, notamment après le tremblement de terre de 1959 lorsqu'il atteignit plus de 35 mètres. Il est depuis en sommeil, et on peut admirer sa couleur extraordinaire d'un bleu profond.
Sapphire Pool
Firehole Fall en amont de la rivière
nom de code Shun BBG 9, de couleur rouge vif
Sapphire Pool
Shell Geyser, en forme de palourde géante
Silver Globe
Avocat Spring
West Geyser, dont les éruptions sont très rares
Jewel Geyser, un métronome toutes les 8 minutes
Black Diamond Pool
Rivière Firehole et Cliff Geyser en arrière-plan
Black Sand Basin
Ce beau bassin est situé à 800 mètres au nord-ouest d'Old Faithful, et là encore, de belles sources à observer, comme Emerald ou Sunset.
Emerald Pool : c'est le plus connu du bassin ; ce n'est pas un geyser et la couleur vert-foncé indique une température suffisamment basse pour permettre l'installation de bactéries thermophiles jaunes sur les bords.
Sunset Lake : c'est également un geyser, avec de rares éruptions pouvant atteindre 6 mètres de hauteur ; semble endormi depuis 2003.
Groupe du Grand Prismatic
Le Grand Prismatic est l'icône de Yellowstone niveau sources. On ne compte plus le nombre de photos prises de lui depuis le ciel, avec cet oeil multicolore absolument incroyable ! Il y a un sentier côté Sud, certes abrupt, mais indispensable pour avoir une vue plongeante sur le site et profiter des couleurs depuis "le ciel". Le Prismatic lui même fait partie d'un ensemble appelé Excelsior groupe, du nom du beau geyser qui s'y trouve.
Grand Prismatic, l'incroyable source de 113 mètres de diamètre au plus large ! C'est la plus grande source d'eau chaude de Yellowstone, et la troisième au niveau mondial. On se croirait partout sauf sur Terre... 90 mètres de profondeur pour lui, ce qui fut mesuré en 1994 par un géologue du parc qui a navigué au centre du bassin avec une petite embarcation pour sonder le Prismatic...
Grand Prismatic vue de haut : incroyable non ? Il y a beaucoup moins de vapeur qu'à l'Excelsior tout proche, car la température de surface est plus basse, 70 °C. Il n'a jamais montré d'activité de geyser. On l'appelle Prismatic car, par un hasard incroyable de la nature, la succession des couleurs sur ses bords suit l'ordre de celles d'un arc-en-ciel, et donc d'un rayon de soleil dévié par un prisme. Autre coup de chance, l'écoulement de l'eau au-delà de la bordure de la source se fait d'une manière parfaitement égale sur les 360° du cercle... Les micro-organismes peuvent donc s'installer en cercles concentriques, en fonction de leur tolérance à la température. Au centre, l'eau, trop chaude, est stérile.
Grand Prismatic. La couleur dominante est l'orange, due à la bactérie Phormidium laminosum.
Le geyser Excelsior (miniature plus bas) est un immense cratère ovale de 90 mètres de large ! Il est super impressionnant, si néanmoins on peut l'apercevoir dans son ensemble, car il est très souvent recouvert de vapeur. Cela indique que la source est très chaude, près de la température d'ébullition (93 °C) et relâche chaque seconde 250 litres d'eau... Dans les années 1880, les éruptions de l'Excelsior faisaient partie des plus spectaculaires de tout le parc, grimpant à 90 mètres de hauteur. Malheureusement il n'a plus explosé depuis 1985. Encore une fois, Yellowstone évolue constamment.
Turquoise Pool
Opal Pool
Grand Prismatic
Excelsior Geyser et sa vapeur.
Biscuit Basin - partie Est
Splendides bassins qui se succèdent le long du chemin menant à Old Faithful depuis le nord. Le summum de la visite sera le Morning Glory Pool et ses couleurs insensées.
Sprite Pool, envoie par intermittence un peu d'eau
Mirror Pool : belle couleur bleu vif mais pas de geyser.
Gem Pool à l'arrière-plan, le bassin bien nommé avec sa couleur bleue intense. Au premier plan, Pinto Spring qui s'écoule dans Gem.
Morning Glory Pool : cette source est magnifique mais due à la bêtise humaine qui a changé sa composition ; en effet, des objets jetés par des visiteurs on pratiquement bloqué l'évent, stoppant l'apport d'eau chaude depuis les profondeurs. Du coup, la couleur bleue intense s'est progressivement muée en vert et l'anneau jaune, autrefois étroit, s'élargit considérablement.
Daisy Geyser : splendide geyser dont l'intervalle est de 2 à 3 heures, pour une hauteur moyenne de 23 mètres. Un chouette spectacle
Artemisia Geyser : intervalle de 9 à 34 heures pour une hauteur de 9m
Chain Lake Group
Grotto Geyser : éruption toutes les 6 à 8 heures, 10 m de hauteur
Chromatic Spring
Beauty Pool
non nommé
Rubber Pool
Heart Spring
Fountain Paintpot Basin
Autre petite boucle sympa, sur des passerelles en bois, avec des rencontres variées : des sources, des geysers et de la boue qui glougloute...
Silex Spring : très belle couleur, à de rares occasions peut devenir un geyser, mais la dernière éruption remonte à 2006.
Clepsydra Geyser, actif constamment ou presque !
Red Spouter
Firehole Loop
Firehole Spring, une des sources les plus colorées de Yellowstone, avec des glouglous permanents. Photogénique !
Black Warrior Springs
Surprise Pool
Assurément un des geysers les plus spectaculaires du parc, Great Fountain est magique ! Le panache, puissant, monte à 45 mètres, face au soleil couchant en été, d'où le grand nombre de visiteurs à chaque éruption.
Great Fountain Geyser
Quant à Castle Geyser, lui aussi il n'est pas mal non plus ! Il s'agit de l'un des plus massifs cônes de geysérite au monde, avec 6 mètres de circonférence à la base et 4 mètres de hauteur. Il aurait environ 1000 ans, ce qui est jeune. Avec ce cône, une éruption ressemble à un volcan miniature qui éjecterait une lave blanche... Magnifique !
Castle Geyser
6 - West Thumb Basin
Changement de décor pour cette nouvelle étape, au bord de l'immense lac de Yellowstone. Cette immense pièce d'eau de 350 km2, située à 2757 mètres d'altitude est le plus grand lac de montagne d'Amérique du Nord. Il occupe une partie de la vaste caldeira dont nous avons parlé plus haut. Son unique exutoire est la rivière Yellowstone, filant vers le nord.
Sur le bord ouest de ce lac, vous pourrez visiter un autre basin de geysers : West Thumb. Un beau circuit en huit vous permettra d'admirer de belles sources, avec un arrière-plan sur le lac. Quelques geysers aussi.
Seismograph Pool, en forme de lunettes.
Fishing Cone : il est souvent totalement recouvert par les eaux du lac dès la fonte des neiges fin printemps. On a connu au début du XXème siècle des éruptions de 12 mètres de hauteur mais aujourd'hui l'activité s'est considérablement ralentie. Son nom de "cône du pêcheur" vient d'un fait divers du XIXème siècle lorsque des pêcheurs de truites eurent l'idée de les faire griller directement sur l'évent bouillant.
Abyss Pool, de 16 mètres de profondeur, est un magnifique bassin donnant sur le lac. Elle est entrée en éruption pour la première fois en 1987 seulement, avec des jets de 30 mètres ! Depuis 1992 plus rien...
Black Pool : cette source noire était effectivement d'un vert foncé tirant vers le noir jusque dans les années 1990. Puis, une augmentation de l'activité, donc de la température, a provoqué une série de petites éruptions, tuant les bactéries thermophiles qui s'étaient installées, responsables de la couleur sombre. La piscine a alors pris cette couleur transparente bleue qu'on lui voit aujourd'hui.
Minulus Pools
Vue sur le lac
Abyss Pool et son écoulement peuplé de bactéries
Big Cone
7 - Canyon Junction
Retour plein Est du parc, avec une section très intéressante. Outre quelques arrêts pour des phénomènes géothermiques, c'est surtout le somptueux Canyon du Yellowstone que l'on vient admirer ici !
Ce canyon d'une quarantaine de kilomètres de longueur possède deux chutes très spectaculaires : Upper et Lower Falls, que l'on peut approcher de tout près. Un des grands spectacles du parc assurément ! Plusieurs points de vue ont été aménagés pour profiter du panorama, ainsi que quelques sentiers, dont le plus spectaculaire est Uncle's Tom Point, un escalier raide qui descend en bas des chutes. Sensations garanties !
Commençons au sud de Canyon Junction par la zone du Mud Volcano, ou volcan de boue. Il s'agit de bassins de boue très acides, avec en général une forte ébullition ou des jets permanents, même s'il n'y a plus d'activité de geyser depuis longtemps. Les microbiologistes se sont beaucoup intéressés à la zone et ont découvert dans certains bassins des bactéries surprenantes, comme Caldicellulosiruptor obsidiansis, qui, comme son nom l'indique, transforme la cellulose en sucres complexes. Ces bactéries pourraient être utilisées dans la fabrication de biocarburants.
Dragon's Mouth, la célèbre Bouche du Dragon, qui envoie de grandes quantités d'eau chaude dans sa grotte de 6 mètres de profondeur.
Mud Caldron possède un bain de boue avec de nombreuses bulles dues non à la température de l'eau mais au dioxyde de carbone qui remonte.
Mud Volcano
Sulphur Caldron et sa boue
Rappelons que la dernière immense éruption a eu lieu il y a 640 000 ans, vidant une grande partie de la chambre magmatique. Les cendres se sont déposées sur des centaines de kilomètres alentour. Le toit de la chambre magmatique s'est progressivement effondré, formant une immense caldeira de 75 km sur 45. Cette caldeira s'est ensuite remplie de sédiments et de lave, sur des dizaines de milliers d'années. Le canyon de Yellowstone que l'on admire de nos jours dans ces roches et dépôts a environ 150 000 ans. Il n'était pas profond à l'époque mais la rivière a facilement creusé le sol, très largement altéré et amolli par la constante activité hydrothermale. Aujourd'hui il fait 300 mètres au plus profond, et l'activité d'érosion se poursuit.
Upper Falls, les chutes hautes de 33 mètres de hauteur. Notez la puissance de l'eau !
Les chutes les plus spectaculaires sont les basses, les Lower Falls. D'une hauteur de 93 mètres, elles ont sans doute été formées parce que la rivière traverse à cet endroit des roches volcaniques plus dures, moins sujettes à l'érosion que celles plus en amont ramollies par la forte activité hydrothermale.
Lower Falls vues depuis le bas, après avoir descendu les raides escaliers de Uncle's Tom Point.
Les magnifiques couleurs bariolées des roches traversées par la rivière sont dues à l'altération par les sources hydrothermales de la rhyolite et des sédiments accumulés dans la vaste caldeira. Le canyon ne cesse d'être modelé par l'eau, le vent, les tremblements de terre et le volcanisme.
Faune
Voilà pour la géologie ! Ce n'est pas rien comme endroit, une autre planète !
Mais une visite de Yellowstone ne saurait être complète sans évoquer un peu la faune que vous pourrez croiser. De nombreux naturalistes ne viennent d'ailleurs ici que pour elle ! Et vous croiserez beaucoup de longues-vues et de téléobjectifs ! Car en plus de ses incroyables sources, geysers et cascades, le parc de Yellowstone, protégé depuis plus de 130 ans, est un sanctuaire pour la vie sauvage, abritant des espèces autrefois amenées par l'Homme au bord de l'extinction : on pense au loup, mais aussi au bison. Petit tour des espèces que vous rencontrerez, avec plus ou moins de chance...
Avec soixante espèces de mammifères, Yellowstone est le parc le plus riche des Etats-Unis. On vient généralement pour y voir les plus gros, mais il ne faut oublier tous les rongeurs par exemple, essentiels au bon maintien d'un écosystème sain.
Les bisons de Yellowstone constituent le plus grand troupeau sauvage du pays. Présents sur ces terres depuis la Préhistoire, ils ont bien failli disparaître à jamais, avec seulement 50 individus en 1902 !!! Heureusement, suite à de gros efforts de protection, la population a pu être sauvée et le chiffre est remonté à 4000 aujourd'hui, certes bien loin des millions qui peuplaient l'Ouest américain avant l'arrivée des pionniers.
Bison (Bison bison) dans une prairie.
Un beau troupeau
Perte de la fourrure d'hiver
Le deuxième animal emblématique est le loup. Ils ont été systématiquement chassés et exterminés si bien que dans les années 1930, ils avaient totalement disparu du parc. L'histoire de leur réintroduction, grâce au travail acharné de plusieurs hommes, est incroyable et constitue sans aucun doute une des plus belles histoires de sauvegarde d'une espèce. Tout est parti en 1994 avec la réintroduction d'une trentaine d'individus venus du Canada. Il en existe aujourd'hui environ 120 dans le parc même, 330 dans toute la région. Ils sont très difficiles à observer, car leur immense territoire est plutôt éloigné de la zone touristique, au niveau de l'Est, dans la vallée de Lamar. Nous avons eu la chance néanmoins d'en voir un un soir, de nuit, en rentrant au camping ! Il trottinait le long de la route et nous avons pu le voir plusieurs minutes... Magique !
Un loup de Yellowstone (Canis lupus occidentalis)
Troisième espèce mythique que tout le monde veut voir : le grizzli. Il est lui aussi en progression avec environ 500 individus. Cette magnifique sous-espèce de l'ours brun (Ursus arctos horribilis) peut se croiser partout dans le parc.
Un grizzli dans le soleil couchant, un spectacle impressionnant !
Un des 30 000 wapitis du parc (Cervus canadensis)
Urocitellus armatus
Charadrius vociferus - Pluvier kildir
Dendragapus obscurus - Tetras sombre
Cervus canadensis
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Etats-Unis, Yellowstone, le berceau de la vie
Reviewed by RENOULT
on
21 novembre
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