Corse - menhirs et dolmen de Cauria

Dans l'extrême sud de la Corse, sur le plateau de Cauria, non loin de Sartène, se trouvent plusieurs sites mégalithiques absolument remarquables, et qui, de surcroît, feront l'objet d'une petite rando dans un cadre enchanteur : ce sont les alignements de menhirs de Stantari et de Renaghju, ainsi que le dolmen de Funtanaccia. Ce peut être l'occasion de compléter la visite du plus célèbre Filitosa. 

Vue d'ensemble de l'alignement de Stantari, ou "pierres levées", un des symboles archéologiques de l'île de Beauté.

Sommaire

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Alignement de Stantari

Ce célèbre site, dont le nom en corse signifie "pierres dressées", fut visité dès le début du XIXème siècle par le grand écrivain Prosper Mérimée lors de son inventaire des monuments historiques de Corse. Mais il faudra attendre 1964 pour que Roger Grosjean dégage et reconstitue l'alignement tel qu'on le visite aujourd'hui. 

L'ensemble du site est composé d'une centaine de monolithes, la plupart des fragments encore enfouis sous le sol. Ils sont en granite, pierre abondante qui affleure dans le paysage alentour.

Les archéologues font remonter l'histoire de ces menhirs au néolithique, de 4000 à 1000 avant notre ère, avec une succession d'occupations diverses. Les onze menhirs que nous avons sous les yeux datent de la fin de l'Age de Bronze, et pourraient évoquer des personnages illustres, des chefs de clan...

Deux des onze font partie des plus emblématiques statues-menhirs de Corse. Leur figuration est double : anthropomorphique et phallique. Vers l'Est est représenté un individu armé d'un casque, d'une épée et d'une cuirasse, ainsi que d'une forme triangulaire qui pourrait être un cache-sexe. Tourné vers l'Ouest, un sexe en érection.

Trois autres menhirs sont ornés de représentations guerrières.

Pourquoi de tels alignements ? Ils sont toujours situés sur des voies de passages, à la croisée des chemins, bien en évidence. Ils ont sans doute plusieurs fonctions : sociale, commémorative, culturelle. Il s'agissait de marquer un territoire, de s'approprier un espace. 

Alignement de Renaghju

 Là encore, c'est Prosper Mérimée qui mentionne le site et c'est en 1975 seulement que tout est redressé. L'ensemble de ce site comprend pas moins de 170 monolithes, qui ont subi plusieurs phases de modifications ou destructions au fil des millénaires. En effet, l'endroit semble être occupé depuis le cinquième millénaire avant notre ère, les archéologues ayant trouvé juste à côté d'une source toute proche les traces d'un abri. Mais pas d'érection de monolithe à cette époque. C'est entre 4500 et 4300 que des pierres, assez petites d'abord, sont levées, une soixantaine, en deux lignes. Quant aux grands menhirs que l'on voit aujourd'hui, c'est durant la troisième phase, au deuxième millénaire, qu'ils auraient été placés, avant que le site ne soit abandonné et les pierres dispersées. Comme pour le tout proche alignement de Stantari, l'emplacement près d'un point d'eau n'est en rien dû au hasard.

Vue d'ensemble de l'alignement de Renaghju.

Détail de quelques menhirs.

Dolmen de Funtanaccia

Parmi la cinquantaine de dolmens répertoriés en Corse, celui-ci est un des mieux conservés. Un dolmen est une sépulture collective qui fut très utilisée dès la fin du néolithique, parfois jusqu'au début du Moyen-Age. Les Anciens surnommaient celui-ci 'a stazzona di a Diavulu', la forge du Diable. Trois dolmens constituaient la sépulture de Funtanaccia, mais seul un demeure de nos jours.

Ce dolmen est composé de six dalles de granite couvertes d'un toit de 3,40 sur 2,90 mètres. On ignore si le monument était lui même recouvert d'un tumulus. La chambre funéraire mesurait 2,60 mètres de longueur. Malheureusement rien ne subsiste du contenu : ossements, poteries, armes, parures... certainement des pillages à une époque indéterminée.

15 tonnes au total pour ce magnifique dolmen ! 

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