Si vous voulez visiter ne serait-ce qu'une seule kasbah, foncez à Skoura ! Celle d'Amerhidil, au bord de l'oued, est une merveille d'architecture. Un vrai château de sable... Par ailleurs, la palmeraie dans son ensemble, une des plus vastes du Maroc, est encore vivante et habitée. Vous y croiserez de nombreux villages tournés vers l'agriculture, admirant au passage l'ingénieux système d'irrigation communautaire, dont on reparlera plus loin. Mais ce sont surtout les kasbahs qui vous laisseront littéralement bouche bée...
Amerhidil... magnifique exemple de kasbah familiale du XVIIème siècle entièrement restaurée ; autrefois laissés à l'abandon, de nombreux édifices attirent de nouveau les habitants qui les rénovent pour faire revivre ce patrimoine incroyable.
On appelle kasbah une citadelle défensive berbère. La kasbah (que l'on peut écrire également casbah) a donc une fonction militaire. Mais, par extension, elle désigne également le coeur d'une ville historique d'Afrique du Nord, qu'il soit fortifié ou non, l'équivalent finalement de la médina. Le mot "kasbah" provient de l'arabe et signifie "roseau", car ce végétal, économique et léger, était abondamment utilisé pour la confection des toitures (les ruelles des villages sont souvent intégralement recouvertes de roseaux pour amener un peu de fraîcheur).
Prenez un guide pour vous faire visiter ce somptueux site, dans lequel des scènes du film Lawrence d'Arabie ont été tournées. Il vous expliquera chaque détail de la kasbah, l'utilisation des outils, les symboles berbères dissimulés etc...
Détail de la décoration berbère : tout est ciselé à la perfection !
Une autre kasbah dans la palmeraie, sur fond de montagnes de l'Atlas enneigées.
Il y a trois niveaux d'habitations dans la kasbah d'Amerhidil : le bétail occupe le premier, les visiteurs le second, et le caïd et sa famille le dernier (on appelle caïd au Maroc le chef d'une tribu). Les murs sont épais, le pisé (mélange de terre et de paille) ayant fait ses preuves en tant qu'excellent isolant. On retrouve aussi des pièces à vivre, une mosquée, une école et la cuisine. Un vrai petit village !
la mosquée de la kasbah
De temps en temps, en regardant bien les détails sur les façades, vous remarquerez de fins motifs géométriques : ce sont des symboles berbères, qui font partie intégrante de la culture locale. Souvent, c'est la Nature qui est la plus représentée, ce qui n'est pas une surprise lorsque l'on connaît sa place dans une société longtemps nomade qui s'est sédentarisée progressivement en construisant, notamment, ces édifices en pisé afin d'améliorer leur confort. Ces symboles varient parfois de tribu en tribu. Le plus célèbre est sans aucun doute celui de gauche, l'Homme-libre. Il s'agit en fait d'une lettre, le yaz, dans l'alphabet berbère amazigh.
vue du patio principal
une pièce
la cuisine
sur le toit-terrasse
autre pièce
magnifique serrure en bois
Dans la palmeraie sont disséminées d'autres merveilles. Des koubba par exemples, qui sont des tombeaux de Saints musulmans, avec leur coupole blanche, d'autres kasbahs, et aussi l'ingénieux système d'irrigation : les canaux appelés séguias. Dans une région où l'eau est un don on ne peut plus précieux, chaque goutte compte et doit être équitablement répartie entre les diverses familles qui occupent la palmeraie. Notre guide nous a emmenés au nord, là où la source sort et l'eau répartie. Divers canaux à ciel ouvert (provoquant malheureusement une importante évaporation) partent en tous sens. Un système de trappes permet d'en fermer certaines afin de faire tourner, en fonction des besoins.
Divers canaux constituent cette séguia.
Une koubba renferme le corps d'un saint musulman.
Une autre kasbah parfaitement restaurée au coeur de la palmeraie.
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