Voilà qui fut pour nous une belle découverte ! Petite station balnéaire normande, Veules-les-Roses charme avant tout par son cours d'eau pas comme les autres, qui donne un cachet fou à l'ensemble. Il faut dire qu'elle est spéciale, la Veules ! Car avec son bon kilomètre, c'est tout simplement le plus petit fleuve de France ! En 20 minutes de marche, vous partez de sa source et rejoignez la mer en découvrant des moulins et de belles maisons traditionnelles normandes. Une chouette promenade donc, à faire de préférence au printemps, voire au début de l'été quand les roses sont en fleurs.
1100 mètres pour un fleuve, ça fait bizarre et pourtant...
Pour qu'un cours d'eau soit un fleuve, c'est tout simple, il faut qu'il se termine dans la mer... peu importe sa longueur donc ! La Veules mesure 1149 mètres exactement, ne possède aucun affluent (normal étant donné sa taille...) et dégringole de... 20 mètres, différence d'altitude entre la source et la mer... C'est quand même incroyable de se dire que l'on peut descendre l'intégralité d'un fleuve en 15/20 minutes d'une marche tranquille...
Source de la Veules, 20 mètres d'altitude !
Et voilà, c'est ici, toujours dans la commune, que le fleuve se prépare à son long trajet. La source est joliment aménagée et dès les premiers mètres, le cours d'eau s'engage dans un vaste replat où le courant est très faible, ce qui est parfait pour cultiver une plante qui fait la réputation depuis fort longtemps du village : le cresson.
Culture du cresson à Veules-les-Roses
C'est à partir du XVIIème siècle que les habitants du village décidèrent de tirer partie économiquement du cours d'eau. Le ruisseau est désormais parcouru de dizaines de petits moulins, dont certains demeurent aujourd'hui en état de fonctionnement (voir celui de la photo au-dessus par exemple). Ces moulins servaient à moudre le blé ou le colza pour en extraire de l'huile. C'est non loin de la source que, depuis cette époque, on cultive le cresson que l'on faisait ensuite acheminer dans la capitale. Toute cette activité s'est éteinte progressivement au XIXème siècle, tandis que le village devenait davantage un lieu de villégiature apprécié pour son bord de mer. Néanmoins, outre les moulins, on peut encore voir une culture traditionnelle du cresson, et d'ailleurs, tout près de la source, vous pourrez acheter de la soupe maison au cresson !
Une cressonnière est un bassin d'eau courante à faible courant (1 mm de pente par mètre) dans lequel on cultive le cresson. Plusieurs fossés parallèles sont séparés par des talus permettant d'accéder aux plantes. Le cresson est cultivé de septembre à mai. Ensuite, les fossés sont curés et ensemencés.
la Veules se faufile dans le village
Le village possède également un joli patrimoine, qui lui vaut d’être classé label "plus beaux villages de France". Il se découvre au fil de la promenade le long du cours d'eau. On retient avant tout les quelques moulins qui fonctionnent toujours et dont certains sont très anciens, mais aussi l'église Saint-Martin.
moulin Anquetil, il fut tour à tour moulin à blé, puis à huile au XIXème siècle, avant d’être détruit lors de la deuxième guerre mondiale
la belle voûte en bois de l'église Saint-Martin date du XVIème siècle
vue extérieure de l'église
autre vue du moulin Anquetil
la Veules
une maison historique
la mer est en vue...
C'est cet ensemble pittoresque que nous venons de voir qui a rendu Veules si populaire. Au XIXème siècle, on vient s'y reposer et admirer les lieux, regarder tourner les roues des moulins, récupérer du cresson, et profiter de la Manche et de son air pur. A une époque où les vacances ne sont pas encore nées, on saisit déjà l’intérêt du village. La Veules peut courir tranquille, elle n'a pas fini de séduire les visiteurs, même en disparaissant dans les eaux salées...
Fin du (court) voyage pour la Veules qui rejoint la mer...
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