vendredi 25 mai 2018

Acinonyx jubatus - le Guépard



Acinonyx jubatus - le Guépard
Deux frères regardent passer un groupe d'Impalas dans le parc du Kruger, Afrique du Sud.
Il court, bondit, le guépard ! Jamais un animal n'aura autant symbolisé la vitesse... Depuis notre tendre enfance, nous connaissons tous le record du monde détenu par cet animal hors norme : 115 km/h, ce qui en fait le plus rapide des êtres vivants terrestres ! Ce jour-là, nous désespérions d'un voir un, au parc Kruger, alors que c'était notre 5ème jour dans le parc et notre deuxième voyage en Afrique du Sud. Mais ce matin-là, alors que le soleil n'était pas encore levé dans la savane non loin de Lower Sabie, une voiture est arrêtée sur le bord de la route et nous fait signe : deux têtes poilues laissent apercevoir seulement les oreilles dépassant des hautes herbes. Ils sont là ! Jubilation... On attendra une heure 30 avant qu'ils ne se lèvent, visiblement peu pressés d'aller manger. Pourtant, des Impalas, il y en a eu, à 100 mètres à peine devant eux : ils ont regardé tranquillement, mais rien. Pourquoi ? 
Le guépard connait parfaitement sa vitesse de pointe et ses capacités. Il sait qu'il doit calculer le moment juste avec précision s'il veut s'éviter une course inutile et désastreuse sur le plan  de l'énergie dépensée. Or, un impala, ça va vite aussi ! Et les impalas qui sont passés ce matin-là avaient parfaitement repéré les deux fauves. Ils n'étaient pas stressés car ils connaissent eux aussi leur zone de sécurité, leur distance de fuite. Inutile de lancer une attaque si les impalas vous ont repéré ou sont trop loin, c'est perdu d'avance... Car malgré les 115 km/h, ce n'est pas gagné pour le guépard, qui ne peut pas maintenir un rythme si élevé bien longtemps. Et ce prédateur se fait de plus en plus rare... Outre la difficulté pour se nourrir, les guépards sont victimes de beaucoup d'espèces (hormis l'homme), comme les lions ou les hyènes ; et, surtout, ils doivent faire face à de sérieux problèmes génétiques. Il n'y a pas assez de variabilité dans leurs gènes, et ils ont du mal à se reproduire. Les scientifiques mettent ça sur le compte de leur histoire passée: il y a 10000 ans, le guépard a dû passer tout près de l'extinction (ce que l'on nomme un "goulot d'étranglement"). Si l'espèce est restée vivante, elle est génétiquement fragile et a du mal à repartir. 
Mais quoi qu'il en soit, je peux vous assurer, ce matin-là, en regardant ces deux frères se reposer avant une nouvelle journée sur la terre africaine, nous étions les plus heureux du monde, et nous espérons qu'ils arpenteront le plus longtemps possible les savanes afin de faire admirer leurs courses audacieuses.
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