Portugal - les palais de Sintra, un rêve de Rois...
A 25 kilomètres à l’ouest de
Lisbonne se trouvent des
collines bien étranges : là, au
coeur de forêts profondes,
une petite route en lacets
conduit le visiteur vers un
ensemble très particulier de
palais semblant sortis d’un
conte de fées. Voici Sintra,
inscrite sur la liste du
patrimoine mondial de
l’Unesco, source de
méditation et d’inspiration
pour de nombreux artistes et
écrivains romantiques, parmi
lesquels Lord Byron ou
Anderson. Byron qui s’écria
en venant à Sintra : « Je dois
juste faire remarquer que la
ville de Sintra est la plus
belle du monde ». Parmi la multitude de palais disséminés dans les collines, nous avons visité les deux plus importants : le palais de
Pena, le plus visité du Portugal, véritable gâteau multicolore (vu sous la pluie battante malheureusement) et le palais National, au
coeur de la ville.
dans une brume fantasmagorique, au sommet d’une colline couverte d’une épaisse forêt, surgit une tour,
rouge, puis une autre, jaune : un délire architectural nommé Palais de Pena
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un paysage culturel ancien... Les collines de Sintra ont été occupées depuis le néolithique, mais ce sont les Romains qui ont occupé le plus durablement le site, puis les Arabes au XIIème siècle qui dotèrent le lieu d’un château avec remparts. La région, abrupte et proche de la mer, est surnommée "le nez de l’Europe" , et on raconte que Christophe Colomb, lors d’une tempête alors qu’il rentrait des Amériques en 1493, se serait dirigé jusqu’à Lisbonne en ayant repéré de loin les collines. Au XIXème siècle, Sintra devint le haut-lieu de l’architecture romantique européenne : la nouvelle sensibilité des princes et rois s’exprima par l’utilisation d’éléments gothiques, égyptiens, maures ou Renaissance et par la création d’un parc mêlant essences locales et exotiques.
le palais de Pena
Le palais de Pena est le plus connu des folies architecturales romantiques de Sintra, et est même visible par temps clair depuis
Lisbonne, dominant les collines boisées. Véritable attraction à lui tout seul, il sert encore pour l’organisation de cérémonies d’Etat
par le président de la République portugaise. Si le palais que l’on visite aujourd’hui est relativement récent, l’emplacement lui n’est
pas sans une longue histoire, car dès le Moyen-Age fut érigée ici une chapelle dédiée à Notre-Dame de Pena, après que la Vierge
Marie soit apparue dans les collines. En 1493, le roi Jean II y effectue un pèlerinage pour accomplir un voeu, suivi de Manuel Ier,
très friand du lieu, qui ordonne même la construction d’un monastère dédié à Saint Jérôme. Pena devient pour plusieurs siècles un
petit endroit tranquille dans la forêt, pour méditer, avec quelques moines. Le grand tremblement de terre de 1755 le réduit
malheureusement en ruines, hormis la chapelle. Et voici la colline couverte de gravas et de formes intrigantes, ce qui n’a pas
manqué d’intriguer le jeune prince Ferdinand qui, en 1838, décide d’acquérir la ruine pour transformer le lieu en palais qui pourrait
servir de résidence d’été à la famille royale. On fait travailler des architectes qui reviennent de Bavière, et tout est achevé en une
douzaine d’années. C’est le Roi lui-même qui a voulu les décorations hétéroclites, mêlant des éléments médiévaux et arabes, ou
encore manuélins. L’Etat portugais l’a racheté en 1889 et a repeint l’édifice avec ses couleurs d’origine : rouge et jaune, surprenant
les habitants qui s’étaient habitués à un gris uniforme, les couleurs ayant disparu avec le temps. Mais c’est bien une sorte de gros
gâteau multicolore que l’on visite aujourd’hui !
tout est profusion de styles et de couleurs dans le palais de Pena, qui ressemble en s’y approchant à un
château de contes de fées
2 - pause photo devant
l’entrée du palais
3 - arrivée sous le palais
4 - la porte d’entrée du palais
Le palais de Pena possède donc une profusion de styles en conformité avec le goût exotique du romantisme. Ce mélange
intentionnel inclut le néo-gothique, le néo-manuélin, le néo-islamique et le néo-Renaissance. D’autres références à de célèbres
édifices portugais sont également présents, comme la Tour de Belem. La structure entière se dresse sur un rocher et peut être
divisée en quatre sections : les fondations et les murs avec deux passerelles d’entrée (dont un faux pont-levis !), l’ancien couvent
avec sa tour de l’horloge, la cour des Arches avec son mur en style mauresque et le palais proprement dit.
dominant la cour principale du palais, un immense triton grimaçant
symbolise la création du monde
le cloître de style manuélin est le coeur du palais et permet d’accéder à la plupart des pièces
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le palais national de Sintra
L’histoire du Palais National remonte à l’époque de la domination islamique, lorsque Sintra possédait deux châteaux : l’un
dominant la colline, appelé Château des Maures, et l’autre dans le bas, résidence des souverains maures de la région. Le Roi Alfonso
Henriques en prit possession au XIIème siècle. Ce que l’on visite aujourd’hui est plus ancien que le palais de Pena (c’est d’ailleurs
pour cela que j’ai préféré le Palais National, mais les goûts ne se discutent pas) : XVème et début XVIème siècle, avec un mélange
gothique, manuélin et mauresque. La partie la plus ancienne qui a survécu est la chapelle, construite durant le règne du Roi Dinis au
début du XIVème siècle. On reconnaît de loin le palais avec ses innombrables cheminées coniques qui dominent l’horizon de la
ville.
la façade d’entrée du palais national de Sintra qui fut habité par les familles royales jusqu’au XIXème siècle
La plus grande salle du Palais est la salle des Cygnes, car l’on retrouve le volatile représenté sur le magnifique
plafond, qui fut reconstitué après le tremblement de terre de 1755.
2 - la salle des pies permettait d’accueillir les notables : les pies au plafond portent la devise du roi Jean Ier : « Por bien »
4 - détail du plafond avec les pies
5 - azulejos du XVIème siècle
dans la chambre de Jean
Ier
6 - salle des Galères (XVIème
et XVIIème siècle) avec les
nombreux navires peints
7 - détail de deux navires de
la salle des galères
8 - la chapelle Palatine et sa
décoration d’influence
arabe voulue par Manuel
Ier
9 - décoration d’influence
arabe voulue par Manuel
Ier : la salle arabe fit office de
chambre pour Jean Ier
10 - les cuisines
11 - la vaste salle manuéline
La plus belle pièce du palais est sans doute la salle des Blasons, dans une
ancienne tour de la forteresse, bâtie par Manuel Ier. La coupole en bois
doré permet d’admirer les armoiries de 72 familles nobles portugaises ;
quant aux scènes en azulejos sur les murs, elles remontent au XVIIème.
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Portugal - les palais de Sintra, un rêve de Rois...
Reviewed by RENOULT
on
20 mars
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