Portugal - Evora, la capitale de l'Alentejo
La ville d’Evora, très
ancienne, est encore enserrée
dans des remparts
médiévaux. La cité possède
un grand nombre de
monuments de différentes
périodes historiques, ce qui
lui a valu un classement sur la
liste du patrimoine mondial
de l’Unesco : un vestige de
temple romain, une belle
cathédrale gothique, ou
encore une curieuse église
qui possède une chapelle-ossuaire
unique dans le pays !
En visitant Evora, vous êtes
dans la région de l’Alentejo,
une vaste zone de plaines
bordée au Nord par le fleuve
Tage et au Sud par l’Algarve.
le symbole d’Evora est ce temple romain du Ier siècle (époque d’Auguste) unique au Portugal, et
particulièrement bien conservé
Sommaire |
Histoire et ruelles
Evora a une histoire qui remonte à plus de deux millénaires, puisqu’elle était connue des Celtes sous le nom d’Ebora. C’est un
mot de l’ancien celtique qui signifie « l’arbre if ». Les Romains, après leur conquête de la cité en 57 av. JC, lui ajoutèrent des
fortifications, et elle prit de l’importance étant donné son emplacement stratégique. Pline l’Ancien la visite lors de son voyage à
travers la Gaule et la Lusitanie et la mentionne en raison de ses nombreux champs de blé qui l’entouraient. Elle passe ensuite sous
domination wisigothe, puis maure, avant de leur être arrachée par une attaque surprise des catholiques en 1165. Durant tout le
Moyen-Age, Evora est une ville prospère et dynamique, et demeure aujourd’hui un atout majeur du Portugal, devenant une ville-musée
agréable qui offre une belle variété de styles architecturaux (roman, gothique, manuélin, Renaissance, baroque).
Vero dans une petite ruelle blanche constituant le dédale de la vieille ville.
la cathédrale
Une fois la ville reprise aux arabes, les nouveaux dirigeants chrétiens de la ville commencèrent à construire une cathédrale dédiée à
la Vierge Marie. Elle prend sa forme actuelle de 1280 à 1340, de style gothique donc. Plus tard on lui ajouta un cloître et une
chapelle manuéline, puis baroque. C’est la plus grande des cathédrales médiévales du Portugal, et l’un des plus beaux exemples
gothiques. Les habitants aiment à rappeler (vrai ou pas difficile de le dire) que c’est ici que les drapeaux de la flotte de Vasco de
Gama lors de sa première expédition vers l’Orient ont été bénis en 1497.
La façade massive de la cathédrale, en granit rose, propose un portail
encadré de deux hautes tours rajoutées au XVIème siècle ; elles ont
chacune une forme conique différente. Comme beaucoup d’édifices
religieux au Portugal, les murs extérieurs sont décorés de créneaux.
L’intérieur a été conçu sur la forme d’une croix latine avec un transept, une nef surmontée d’un triforium (galerie voûtée donnant
sur l’allée centrale) et d’une abside à trois chapelles. Une coupole domine la croisée des transepts, eux-mêmes éclairés par deux
rosaces gothiques. L’autel principal est baroque.
2 - le choeur baroque
Le cloître de la cathédrale a été construit entre 1317 et 1340 dans le style gothique, et montre l’influence de celui de la cathédrale
de Lisbonne. Il donne au visiteur un aspect lourd, un peu trop massif, malgré l’utilisation d’entrelacs pour alléger le tout. Peut-être
est-ce dû en partie à la pierre, le granit. Chaque coin de la galerie du cloître possède une statue de marbre représentant un des
quatre évangélistes. L’étage supérieur, accessible via un escalier en colimaçon, offre une belle vue sur le paysage environnant.
3 - dans la galerie du cloître
le temple romain
Le temple romain d’Evora, aussi appelé temple de Diane, certainement édifié au premier siècle de notre ère durant le règne du
premier empereur romain, Auguste. Il se tenait au coeur du forum (place principale publique) mais fut détruit par les invasions
germaniques au Vème siècle. Bien plus tard, au Xvème siècle, alors que le temple est en ruines, on s’en sert pour les incorporer dans
une tour du château d’Evora : les colonnes et les linteaux du temple se retrouvent intégrés dans les murs de l’édifice médiéval. Au
XVIIème siècle, on commence à trouver les premières références de l’édifice, à tort appelé Temple de Diane, à cause d’une légende
créée par un prêtre portugais ; les archéologues penchent plutôt pour une consécration à Jupiter. C’est au XIXème siècle que l’on
démolit les structures médiévales pour étudier le Temple, avant de le restaurer.
le temple romain de la ville
Le temple est aujourd’hui situé sur la place centrale d’Evora, dans ce qui aurait été le point culminant de l’acropole antique. A
l’origine, il devait être très semblable à la Maison Carrée de Nîmes. La base est complète, avec un escalier et une colonnade (six) sur
la façade Nord. L’architrave et la frise sont également là. Il reste en outre quatre colonnes à l’Est et trois à l’Ouest.
église Saint-François et chapelle des os
L‘église Saint-François, vaste et de style gothique (avec quelques influences manuélines) fut érigée entre 1475 et 1550 pour
remplacer un ancien édifice roman. Cette église est unique en son genre par son narthex à arcades sur la façade : sept arches qui
ont toutes une forme différente (arcs en plein cintre, pointus ou à cheval), ce qui constitue un étonnant mélange des styles
gothiques et mauresques.
3 - la nef de 36 mètres de
longueur
Mais si les visiteurs poussent jusqu’à Saint-François, c’est pour découvrir une tout autre curiosité beaucoup plus… morbide : la
chapelle des Os, attenante à l’église, qui tire son nom parce que les murs intérieurs sont intégralement recouverts et décorés avec
des crânes et des ossements humains !
Elle fut construite au XVIème siècle par un moine franciscain qui, dans l’esprit de la contre-réforme de l’époque, voulait frapper ses
frères en méditation et leur transmettre le message que la vie n’est qu’une éphémère transition. Ce qui est clairement annoncé
dans le fameux avertissement placé dès l’entrée de la chapelle : « Nos ossos que aqui estamos pelos vossos esperamos » (nous
les Os qui sommes ici, attendons les vôtres). La chapelle est formée de trois travées de 18 mètres de longueur et la lumière y
pénètre par trois petites ouvertures sur la gauche. Les murs, ainsi que les huit colonnes, sont soigneusement décorés par les os et
les crânes maintenus dans du ciment. Le plafond est en briques blanches. On a estimé le nombre de squelettes de moines à environ
5000, provenant des cimetières qui étaient situés à l’intérieur de plusieurs dizaines d’églises ! Pour rajouter au goût douteux, on
trouve même un cadavre desséché d’enfant se balançant au bout d’une chaîne…
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Portugal - Evora, la capitale de l'Alentejo
Reviewed by RENOULT
on
17 mars
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