Pologne - Cracovie, une capitale culturelle
Remontant au VIIème siècle
et construite sur la Vistule, la
ville de Cracovie, dans le sud
de la Pologne, est une
des cités les plus
anciennes du pays, et son
centre culturel et artistique.
Celle qui fut même capitale
de la Pologne durant cinq
siècles s’est progressivement
développée à partir de la
colline du Wawel, un des
sites les plus visités du pays.
La ville qui compte parmi ses
plus célèbres habitants le
pape Jean-Paul II a
beaucoup souffert durant la
seconde guerre mondiale :
Cracovie devint capitale du
gouvernement général de
l’Allemagne, et les nombreux juifs de la ville finirent dans le tristement célèbre ghetto de Cracovie avant d’être emmenés dans le
tout proche camp d’extermination d’Auschwitz. De nos jours, fort de son classement par l’Unesco sur la liste du patrimoine
mondial, Cracovie se présente comme un des fleurons de l’architecture européenne, attirant des visiteurs du monde entier. Et la
ville possède dans le domaine de l’art un des fleurons de la peinture italienne, la dame à l’hermine du grand Leonard… alors en
route !
vue des bords de la Vistule avec la colline du Wawel en arrière-plan, dominée par la tour de la cathédrale
Sommaire |
Histoire
Comme toute ville ancienne qui se respecte, l’histoire de Cracovie débute par une légende : celle du fondateur de la cité,
Krakus (qui lui a donc donné son nom) qui aurait édifié un village au-dessus d’une grotte occupée par un dragon. Si l’on estime que la ville proprement dite existe depuis le VIIème siècle, c’est véritablement lors du XIème qu’elle va s’avérer être un
important centre économique, devenant même la capitale de la Pologne. C’est de cette époque que datent la plupart des édifices en
briques, ainsi que le château royal sur la colline du Wawel. Cracovie connut ensuite une destruction intégrale par les mongols avant
d’être reconstruite à l’identique au cours du XIIIème siècle. Mais le véritable âge d’or, la Renaissance polonaise, sera durant le
XVIème siècle, avec l’édification de nombreux bâtiments comme ceux sur la place du Marché.
la colline du Wawel
Il s’agit du complexe architectural fortifié qui domine depuis sa colline la Vistule et le reste de la ville. Deux imposants monuments
forment le coeur du Wawel : la cathédrale, ancien lieu de couronnement des Rois, et le château royal (jusqu’en 1611 Cracovie fut
le siège de la monarchie polonaise).
la cathédrale de Cracovie domine la colline du Wawel
La cathédrale, appelée aussi basilique royale des Saints Stanislas et Venceslas, fut le lieu de couronnement des Rois. Elle
remonte à plus de 900 ans. C’est ici que le futur pape Jean-Paul II donna en tant qu’évêque sa première messe en 1946. C’est également un panthéon national puisque bon nombre d’auteurs, de rois,
de héros nationaux y sont enterrés. Incendié à deux reprises, l’édifice actuel date du XIVème siècle, dans le style gothique, même
s’il connaîtra par la suite bon nombre de remaniements. Ainsi, la façade montre divers styles, avec son porche baroque
(photo ci-dessus) flanqué de deux chapelles appuyées sur la structure gothique.
2 - autre vue de la cathédrale
lors de la montée de la
colline Wawel
3 - la statue du pape Jean-Paul
II, évêque de la ville,
trône devant la
cathédrale
Le château royal, à deux pas de la cathédrale, fut commandé par le Roi Casimir III qui régna sur la Pologne au XIVème siècle.
Durant la Renaissance, il fut largement remanié par les meilleurs artistes nationaux et étrangers, rendant encore plus luxueuse cette
résidence royale. Le château connut ses heures sombres lorsque la capitale fut transférée à Varsovie en 1609 et est alors
progressivement abandonné.
cour intérieure du château de Wawel
1 - salon du Gouverneur avec
son aménagement des
XVIème et XVIIème
siècles
2 - la chambre des Planètes
tire son nom de la frise
murale qui dépeint une
allégorie des planètes
(elles datent du XXème
siècle seulement car les
originales n’ont pas
survécu)
3 - la salle des envoyés dans
la quelle trônait le Roi
lors des séances
auxquelles il participait
4 - la salle de la Sénatrice, la
plus grande du château,
servait pour les grandes
occasions : mariages,
représentations
théâtrales, bals…
La dame à l’hermine, Leonard de Vinci (1488/90). Ce chef-d’oeuvre de la peinture
mondiale est le fleuron de l’art en Pologne. La toile fut acquise par la famille
Czartoryski en 1798, fit un long séjour à Paris à l’hôtel Lambert, propriété de la
famille, fut saisie par les nazis durant la guerre, et revint finalement dans sa ville
d’origine, Cracovie. La dame à l’hermine est un des quatre portraits de femmes
que nous a laissés le génial italien. Cette dame doit être Cécilia Gallerani, la
maîtresse du duc de Milan Ludovic Sforza. Dans une robe somptueuse, Cécilia se
tourne de trois-quarts vers le spectateur, la tête enveloppée d’un voile
transparent. Elle tient une hermine, symbole de pureté.
la place principale (Rynek Glowny)
Au coeur de la vieille ville se trouve la plus grande place médiévale d’Europe. Elle remonte au XIIIème siècle. Au
centre des quatre hectares s’élève la halle aux draps depuis 1555, dans le plus pur style Renaissance. Tout autour, de nombreux
monuments historiques, des palais, des églises, et les deux tours immanquables de la basilique gothique de Sainte-Marie. La
fonction d’une telle place était le commerce, mais elle a également vu d’autres événements comme des cérémonies royales ou des
exécutions de prisonniers. Elle est située sur la route royale, l’axe qui reliait la porte Barbacane au nord au château de Wawel au
sud.
La halle aux Draps fut conçue dès le XIVème siècle comme un centre de commerce du drap ; il fut reconstruit
après un incendie dans le style Renaissance par un architecte de Padoue (il existe à Padoue quasiment le
même bâtiment d’ailleurs). Les arcades furent rajoutées au XIXème siècle. A gauche, la tour de l’hôtel de ville.
2 - une sculpture moderne
sur la place
3 - la tour de l’hôtel de ville
est la seule partie
restante de la vieille
mairie ; elle mesure 70
mètres et penche de 55
centimètres depuis une
sévère tempête dans le
courant du XVIIIème
siècle
4 - quelques stands sur la
place du marché
La basilique Sainte-Marie est dédiée à l’Assomption de la Vierge. Très fréquentée à l’époque par les marchands, elle est construite
de briques faites à la main et est demeurée le principal édifice religieux de la ville durant des siècles. Elle est réputée pour
son retable en bois, le plus grand de l’époque médiévale. On raconte une légende à propos de ses deux tours
de hauteur inégale (81 mètres contre 69 mètres pour la plus petite qui sert de clocher). La construction de la basilique aurait été
confiée à deux frères qui rivalisèrent afin d’édifier la plus haute possible. Le plus jeune, ayant perdu le défi, ne put le supporter et
alla tuer son aîné ; pris de remords, il s’enfonça ensuite un couteau dans le coeur. Une autre histoire relate que lors de l’invasion des
Tatars, un habitant est monté au sommet afin de jouer du clairon pour prévenir la population de l’arrivée des ennemis ;
malheureusement il reçut une flèche en plein cou et mourut sur le champ, laissant sa mélodie sans fin, en plein milieu d’une phrase
musicale. Mais les habitants furent tout de même prévenus et purent repousser les Tatars. De nos jours, chaque heure, un pompier,
après la surveillance du sommet de la tour comme le voulait la coutume, joue l’air musical au clairon.
basilique Sainte-Marie sur la grande place de Cracovie ; on voit bien ses
deux tours de hauteur inégale
2 - retable en bois de Veit
Stoss, le plus grand du
Moyen-Age ; il est
constitué de cinq parties
et d’une prédelle, le tout
relatant la vie de Marie et
de Jésus
autres bâtiments
Le Collegium majus est le plus ancien bâtiment de l’université de Cracovie. Il fut construit au XVème siècle dans un style gothique
tardif, autour d’une belle cour intérieure à arcades. Ce collège eut un élève parmi les plus célèbres qui soient : l’astronome Nicolas
Copernic !
2 - petit jardin du collège
3 - détail de la cour
intérieure avec une
horloge se mettant en
branle toutes les heures
4 - couloir reliant la cour aux
jardins
L’église de Sainte-Anne, appartenant à l’Université, est un des plus beaux exemples de style baroque de la ville. Gothique tout
d’abord, elle fut ensuite entièrement détruite car jugée trop petite, pour connaître un renouveau baroque : décoration en stuc,
polychromie etc…
La barbacane est l’avant-poste fortifié, intégré aux murs de la ville, qui servait de porte d’entrée ; elle est
encore en parfait état malgré ses 600 ans d’âge. Il n’en n’existe plus que trois de ce type dans toute l’Europe.
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1 - église Saint-Pierre et
Saint-Paul avec les
statues des douze apôtres
2 - l’opéra de la ville
3 - une ruelle le long des murailles
3 - une ruelle le long des murailles
4 - murs fortifiés de la ville
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Pologne - Cracovie, une capitale culturelle
Reviewed by RENOULT
on
17 mars
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