Pérou - la réserve naturelle de Paracas
La réserve naturelle de
Paracas fut créée en 1975
afin de protéger les espèces
animales et végétales
présentes dans le vaste désert
côtier du sud péruvien. Du
fait de l’action de courants
très froids et de la remontée
vers la surface de plancton,
la vie prolifère, et plus de
300 000 hectares furent
protégés autour de la
péninsule du même nom,
englobant aussi une portion
d’océan. Aujourd’hui, c’est
une réserve Ramsar. Le
climat est bien évidemment
désertique, avec seulement
1,8 mm de précipitations par
an !
envol de Pélicans thage – Pelicanus thagus
Ci-dessous, deux vues des paysages côtiers désertiques de la péninsule. Si l’essentiel du site est constitué de sable, certains secteurs abritent
néanmoins une petite végétation buissonnante. De fait, la richesse faunistique et floristique augmente : on a recensé à Paracas pas
moins de 216 espèces d’oiseaux (dont certains menacés comme le Goéland dominicain ou le Bec-en-ciseaux noir), 19 de
mammifères, 52 de poissons et 74 espèces végétales. Comme on peut le voir sur les clichés, le bord de mer est occupé par de hautes
falaises rocheuses. Signalons aussi que c’est dans cette péninsule de Paracas que furent retrouvés de nombreux corps de la
Préhistoire, le plus ancien remontant à 5000 ans av. JC. L’endroit fut occupé ensuite par la civilisation Paracas : société
précolombienne vivant de l’élevage et du tissage, elle est connue pour sa pratique de la déformation crânienne (allongement) dans
un but esthétique. Cette civilisation s’est plus tard fondue à celle de Nazca.
Parmi les paysages les plus célèbres de Paracas figurait cet énorme rocher surnommé « la cathédrale ». L’eau
et le vent ont, au fil des siècles, creusé une immense grotte à la voûte concave, rappelant l’intérieur d’une
grande cathédrale. De nombreux oiseaux et quelques Loutres marines s’abritaient fréquemment à l’intérieur.
Ce site était même classé au patrimoine mondial de l’Unesco ! Mais nous écrivons ce texte à l’imparfait, car la
cathédrale n’est plus : depuis le tragique tremblement de terre de 2007, déjà évoqué à propos de la destruction
de la petite ville côtière de Pisco, épicentre du séisme, tout s’est effondré !
intérieur de la cathédrale, qui n’existe plus aujourd’hui !
Le climat désertique ne favorise pas bien entendu la flore. Néanmoins, certains secteurs reçoivent assez de brumes matinales pour
voir se développer plusieurs espèces, tels des lichens et des tillandsias.
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3 |
1 - petit port de pêcheurs dans la
péninsule
2 - longue marche pour rejoindre
un site propice à l’observation
ornithologique
3 - un Cormoran vigua –
Phalacrocorax brasilianus
Beau vol de laridés, pélicans et becs-en-ciseaux noirs. La zone, comme précisé plus haut, est très riche en
nombre d’espèces, alors que l’on s’attendrait au contraire à un appauvrissement biologique du fait du climat
désertique. Comment expliquer cette bizarrerie ? Tout est une histoire de courants. Le phénomène se nomme
upwelling (remontée d’eau en français). Des vents violents balayent la surface de la mer, poussant au large les
masses d’eau plus chaude, et laissant de la place pour que les eaux froides des profondeurs remontent,
amenant avec elle le plancton, maillon essentiel de la chaîne alimentaire : davantage de plancton, donc de
poissons, donc d’oiseaux…
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Pérou - la réserve naturelle de Paracas
Reviewed by RENOULT
on
16 mars
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