Namibie - la savane du Namib
Nous voici à présent en
bordure du plus grand désert
côtier d’Afrique australe : le
Namib. Il alterne zones
arides avec 100% de dunes
(comme à Sossusvlei) et
zones semi-arides, de
savanes, comme c’est le cas
pour le paysage ci-dessous.
Nous allons passer deux
journées dans un camp situé
dans cette réserve privée de
plusieurs centaines de
kilomètres carrés. Le paysage,
magnifique, abrite une faune
variée que nous allons
découvrir.
la couleur incroyable du Namib
La réserve alterne savane plate et collines rocailleuses. La savane (photo ci-dessous: en route vers notre camp juchés sur le toit
du camion) est le milieu typique des zones semi-désertiques. Cette végétation est composée de plantes herbacées (des
graminées), et irrégulièrement parsemée d’arbres ou d’arbustes. Ce tapis d’herbe peut atteindre les trois mètres de hauteur en pleine
saison des pluies. Les graminées possèdent un réseau dense, inextricable, et profondément ancré, de racines, ce qui interdit
l’installation d’autres espèces végétales, et qui permet une résistance accrue aux incendies, qu’ils soient naturels ou d’origine
anthropique. Signalons enfin que ces herbes meurent chaque année à l’issue de la période sèche, mais qu’elles régénèrent grâce aux
graines dès les premières pluies. Plus bas, une colline avec une forme bien reconnaissable, la « chocolate hill »…
la savane dorée du Namib
chocolate hill
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1 - lever de soleil depuis notre tente sur la savane parsemée de petits buissons secs, à feuilles caduques
2 - On aperçoit notre camion sur la photo de droite, à la limite entre l’ombre et le soleil.
3 - A plusieurs reprises, nous avons pu surprendre ce superbe petit rapace, le fauconnet d’Afrique (Polihierax semitorquatus)
4 - vue de la savane avec quelques arbres parsemés
5 - Acanthoplus discoidalis
6 - Helichrysum roseo-niveumLe Républicain social (Philetairus socius) n’est pas ce que l’on pourrait appeler un oiseau craintif et passant inaperçu !! Les larges colonies de ces passereaux endémiques de cette région d’Afrique construisent des nids gigantesques (voir photos ci-dessous) allant parfois jusqu’à envahir des arbres entiers, ou des hauts de poteaux télégraphiques dans les zones ou les arbres se font rares !! Cet individu apporte son herbe à l’édifice.
Républicain social (Philetairus socius)
Ces nids font partie des plus grosses structures que l’on puisse trouver dans le monde des oiseaux. Ils peuvent contenir des centaines
d’oiseaux dans un des innombrables nids composites (notez à droite la forme d’alvéole qui permet de bien se rendre compte que le
nid du Républicain est en fait un assemblage de nids). C’est ça la vie en communauté : on travaille ensemble, on dort côte à côte.
Véro parmi les gros blocs surplombant le camp lors d’une marche de quelques heures en plein cagnard. Nous
ne verrons pas grand chose, c’est le moins que l’on puisse dire, mais le paysage vaut le coup.
Nos premiers grands animaux de ce séjour africain, des Grands
koudous (Tragelaphus strepsiceros). Ces immenses antilopes peuvent atteindre
chez le mâle plus de 1 mètre 50 de hauteur, et peuvent donc profiter de cette grande
taille pour accéder à de hautes branches dans les acacias ou autres arbres de la savane.
Ils ne sont dépassés en cela que par les girafes. Ils sont souvent inféodés aux savanes parsemées, comme c’est le cas ici, de collines rocailleuses. Comme chez beaucoup
d’antilopes, plus les cornes du mâle sont grandes et spiralées et plus son influence dans
un groupe est importante. Les koudous sont relativement sédentaires mais ont besoin
d’eau très fréquemment et sont parfois amenés (surtout en Namibie où l’eau est rare) à
effectuer des migrations très longues à la recherche d’une mare. Ils viennent boire tôt
le matin ou au coucher du soleil et restent au repos à l’abri durant la journée.
Lions, léopards et lycaons sont leurs trois principaux prédateurs (le guépard est trop petit pour lutter contre un koudou mâle et se reportera plutôt vers les jeunes ou les femelles). Un koudou n’étant pas très rapide à la course, il essaiera d’échapper au regard de ses ennemis en se réfugiant dans des rochers ou des terrains difficiles. Abusivement chassé, il nécessite un aménagement de conservation. Il bénéficie en revanche, parfois, de l’Homme en allant boire à des points d’eau artificiels, colonisant ainsi des espaces qu’il n’aurait jamais pu habiter autrement.
Un Springbok (Antidorcas marsupialis), le symbole d’Afrique du Sud !
Cette gazelle de taille moyenne (75 centimètres) pour un poids d’une quarantaine
de kilos est réputée pour ses sauts de plus de 4 mètres lorsqu’elle est poursuivie par un
prédateur. Son nom signifie d’ailleurs « bouc sauteur ». Quant au nom latin
« marsupialis », il vient d’une curieuse particularité du pelage : le long du corps la peau
forme un bourrelet replié comme une poche (les marsupiaux ont une poche, mais pour
une toute autre utilité ! ) qui s’agite lorsque l’animal saute, déployant une sorte
d’éventail blanc. Cela lui est utile lors des parades nuptiales pour attirer une femelle. Un Sprinbock peut détaler à plus de 80
km/heure ! La caractéristique la plus impressionnante est
sans nul doute sa possibilité… de ne jamais
boire ! En effet, le Springbok tire l’eau dont il a
besoin de ses aliments (feuilles, graminées) et
peut se passer de boire durant des années, voire
même, cas extrême, durant toute sa vie !! Tout
comme le koudou, il est victime d’une chasse
excessive.
Springbok (Antidorcas marsupialis)
Un Oryx gazelle, ou Gemsbok (Oryx gazella). Les Oryx, d’une taille d’un mètre quarante pour 250 kilos, sont
aisément reconnaissables à leur tête bicolore noire et blanche, leur corps gris avec deux parties plus claires sur
l’arrière-train et une longue queue noire. Les pattes se terminent par deux « chaussettes » blanches. Les Oryx
vivent généralement en groupes de 10 à 40 têtes, dans lesquels on trouve un mâle dominant, quelques autres
mâles et des femelles. Les individus vivant dans les milieux arides de Namibie ont moins besoin d’eau que
leurs congénères vivant plus au nord. Ainsi, on trouve même dans ce pays des Oryx arpentant les dunes de
sable du désert, et, tout comme les Springboks, ils peuvent se passer entièrement d’eau, tirant des plantes les
substances nécessaires à leur survie. Les cornes sont très longues (jusqu’à 90 centimètres) et parfaitement
droites. Les femelles en ont également, et même encore plus élancées que les mâles, mais plus fines.
Nous finissons notre séjour dans ce magnifique endroit par une sortie vers quelques dunes rouges pour profiter des couleurs du
coucher de soleil. Les oxydes ferreux contenus dans le sable donne une peinture incroyable (on rapportera d’ailleurs du sable en
souvenir dans de petites bouteilles en plastique…) Pur moment de bonheur… Avant de filer voir, dès le lendemain, des dunes
encore plus immenses : Sossusvlei !
quel coucher de soleil sur les dunes ocres !
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Namibie - la savane du Namib
Reviewed by RENOULT
on
10 mars
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