Le massif du Brandberg est
le point culminant de la
Namibie. Le massif occupe
une superficie de 650 km²
pour une altitude maximale
de 2573 mètres. Intrusion
granitique comme le massif
voisin de Spitzkoppe,
Brandberg, dont le nom
signifie « montagne de feu »
(la couleur rouge prise au
lever et coucher du soleil),
peut être vue à une distance
considérable depuis la plaine
aux alentours. Outre la
beauté de la montagne, une
visite dans le massif s’impose
pour des raisons
archéologiques, puisque les
parois sont truffées de
peintures rupestres de tribus bushmen.
le curieux massif de Brandberg surgit de la savane tel un mirage
Une fois encore, c’est du ciel qu’on peut avoir une bonne idée de la forme du massif, et là, c’est extraordinaire ! Un rond parfait surgissant du sol ! Cette immense pile de granite est une ancienne chambre de magma formée il y a des millions d’années, lors d’une forte activité volcanique, avec des épanchements de lave considérables, dans la région du Damaraland. Ces dépôts massifs de magma se sont lentement refroidis et ont été exposés à l’air libre par l’érosion. A une époque lointaine, il y a eu un effondrement du magma, créant une caldeira, ce qui explique la forme parfaitement ronde du massif. Ci-dessous, deux vues de l’intérieur de cet inselberg, au lever du soleil tout d’abord, ce qui permet de bien comprendre l’appellation ‘montagne de feu’, et quelques heures plus tard. L’été, le soleil tape très dur et les températures grimpent au-delà de 40°C. L’eau y est quasiment introuvable.
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1 - intérieur du massif
2 - L’Acacia de Brandberg (Acacia
montis-ustii) est endémique à ce
massif ! Il ne pousse que là au
monde… Outre la flore, la faune
se distingue aussi avec pas
moins de sept espèces
endémiques de serpents.
coeur du massif de Brandberg
Véro non loin des peintures rupestres de la White Lady, au fond d’une des vallées parcourant le massif.
les peintures rupestres
Petite histoire des peintures... Il y a 10 000 ans de cela, le désert de Namib est devenu encore plus aride et les peuples de cueilleurs -chasseurs ont commencé à migrer saisonnièrement. Le massif du Brandberg est devenu un refuge. Pour faire venir la pluie, des chamanes effectuaient des danses rituelles pour s’attirer les bienfaits de divinités, secouant le bâton de pluie. Les habitants San, des bushmen, qui habitaient ici, ont commencé à peindre dans des abris sous-roche (photos ci-dessous). Les plus anciennes peintures datent de 5000 ans pour certains monochromes, mais de 2000 ans pour les polychromes et les représentations plus détaillées, comme la célèbre « white lady ».
2 - reproduction des peintures
Qui était la « white lady » ?
Le groupe le plus connu du Brandberg est la « Dame blanche »(photo ci-dessous, peu visible), nom donné par
l’archéologue français Henri Breuil en 1929, qui voyait là une femme. Or, on sait maintenant que c’est faux : il s’agit d’un homme,
dont le pénis est bien visible, et plus particulièrement d’un chamane appelant la pluie ( plus bas, white lady à gauche avec un autre
chamane). Il s’agit donc d’un rituel fait par une personne réelle représentée sur la paroi. Les gouttes sur le corps se retrouvent
ailleurs sur d’autres peintures animales.
peinture de la White Lady
Importance des incantations
Les anciens habitants du massif de Brandberg demandaient aux chamanes de pratiquer ces « danses » pour améliorer leur santé ou
demander la pluie (voir ci-dessous) . Ils se procuraient des instruments de percussion fabriqués à partir de végétaux ou de cocons
d’insectes. La danse était fatigante et violente, et les chamanes étaient souvent en sueur (on voit sur les peintures les détails des
gouttelettes), et parfois saignaient même du nez. Ils utilisaient aussi des queues d’antilopes comme sorte de fouet. Certains animaux
étaient dotés de pouvoirs magiques pour les chamanes et ils les représentaient souvent sur les parois.
peintures de l’abri sous roche de White Lady
Pourquoi ces marques ?
La sueur des chamanes était très importante et il fallait la représenter sur les peintures car elle était considérée comme un liquide
puissant, contenant les puissances surnaturelles de certains animaux. En compagnie des chamanes, de nombreux gnous sont
présents (ci-dessous). Ils possèdent les mêmes stries que sur la peau des chamanes, soulignant le lien magique existant entre ces
créatures et le danseur. Ces témoignages permettent de comprendre quelles espèces étaient importantes pour les anciens.
gnou avec rayures
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