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Madagascar - les tsingy de la réserve de l'Ankarana


A une centaine de kilomètres au sud de Diego­ Suarez s’étend une merveilleuse réserve naturelle : les tsingy de l’Ankarana. Ces incroyables formations karstiques ne se trouvent que dans deux endroits à Madagascar : au nord de Morondava, ceux de Bemahara, et ici dans le nord. Sur 35 kilomètres, voici donc un formidable massif de pics calcaires acérés, impénétrables. Ces canyons ont certainement isolé de nombreuses espèces inconnues de la science, et il y a énormément à découvrir… encore faut-­il y arriver, et 90% du massif est inexploré tant les conditions d’accès sont impossibles ! Quant au sous-­sol, il n’a rien à envier à la surface, avec des dizaines de cavités gigantesques, et des rivières tumultueuses, dont certaines s’enfouissent ici dans l’Ankarana pour resurgir en mer, 50 kilomètres plus loin !

lames acérées des tsingy Ankarana
lames acérées des tsingy


vue d’ensemble des tsingy


carte du parcours effectué dans les tsingy


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tsingy Ankarana
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1 - Nous posons devant l’ensemble du massif, dont on aperçoit les grands canyons naturels, seuls passages possibles pour pénétrer dans les tsingy.

2 - Retour de la colline qui sert de bon point de vue sur le massif.


La végétation de l’Ankarana est typique des plateaux karstiques, avec une forêt sèche saisonnière sur sol basaltique, et une forêt sur sol calcaire et basaltique mélangé. Le climat est de type tropical sec, avec une moyenne de précipitation de 86-­92 jours de pluie par an. La température varie de 24,5°C à 28,3°C. Dans des conditions si difficiles, la végétation a dû s’adapter, et certaines plantes ont proliféré : c’est le cas des fantastiques Pachypodium.

Pachypodium rutenbergianum
L’espèce Pachypodium rutenbergianum abonde particulièrement. Leur nom signifie « pied épais », en raison des réserves d’eau qui s’accumulent à leur base. Leurs tiges sont le plus souvent épineuses, une évolution des végétaux que l’on retrouve typiquement dans les milieux arides (voir les cactus par exemple). Avoir des épines en place de feuilles (les épines doivent d’ailleurs être considérées comme des feuilles) permet d’éviter la transpiration et la perte d’eau. 

Pachypodium rutenbergianum
Pachypodium rutenbergianum


Ces autres plantes non moins incroyables font partie du genre des Adenia, de la famille des Passiflores. Les Adenia sont aussi appelés arbres bouteilles, et on peut bien le comprendre sur ces photos ! L’eau est stockée à la base. Ces arbres aux formes qui défient toute logique de la pesanteur poussent là où aucune autre espèce ne peut pousser, profitant de la niche écologique très difficile des diaclases des tsingy.


Adenia Adenia 
 Adenia




Comment sont nés les tsingy ? Les tsingy, de structure calcaire, sont le résultat de l’action de l’érosion causée par la pluie. De petites fissures verticales et horizontales commencent à se former : ce sont les diaclases. Progressivement, ces fissures s’élargissent pour former de gros blocs rectangulaires ou trapézoïdaux. Toutes ces micro­fissures sont autant de points de pénétration pour l’eau, qui vient dissoudre et ronger le calcaire peu à peu. La présence de CO2 dans l’eau augmente le taux d’acidité et accélère le processus d’érosion. Les tsingy sont donc le résultat d’une intense érosion qui a formé toutes ces failles. Le processus suivant est la création, comme dans tout milieu karstique, de grottes.

Plus de 100 km de passages souterrains sont inventoriés dans l’Ankarana. Des rivières souterraines se développent. Bien sûr, on retrouve toutes les formations typiques de ces milieux : stalactites, stalagmites, colonnes, rideaux, gours etc… Signalons enfin que le seul moyen de pénétrer à pied dans les tsingy est de suivre des canyons naturels. Ces canyons proviennent de deux différentes origines : déplacements tectoniques et effondrement de galeries. Le plus grand canyon fait 8 km !!


vue d’ensemble des tsingy au niveau du lac vert
 vue d’ensemble des tsingy au niveau du lac vert


Vero se promène sur les Petits Tsingy, une étendue de micro-­pinacles acérés. Certaines failles sont très profondes et peuvent cacher un véritable monde souterrain. Ci-dessous, notre guide nous conduit au pied des tsingy, ce qui permet d’observer de plus près cette végétation unique qui parvient à pousser dans les moindres anfractuosités.


 tsingy Ankarana tsingy Ankarana
 tsingy Ankarana

tsingy Ankarana
Voici une des nombreuses cavités qui occupent le sous-sol de l’Ankarana : la grotte des chauves-souris. Le milieu souterrain abrite toute une faune troglodyte : des invertébrés, comme ce criquet, cette énorme tarentule ou cette blatte. Les cavités accueillent aussi des vertébrés ; serpents, rongeurs ou chauves-souris bien entendu. Quant aux concrétions, elles sont variées : de grosses stalactites appelées pendeloques, et de petits bassins nommés gours.


Viridasius fasciatus
Viridasius fasciatus







les Grands Tsingy et le Lac Vert…


A partir de l’entrée Est du parc, 5 heures de marche sont nécessaires pour rejoindre les Grands Tsingy et leur lac Vert, enchâssé au pied des parois calcaires. Les tsingy peuvent atteindre ici 70 mètres de hauteur.

les grands Tsingy de l’Ankarana
les grands Tsingy de l’Ankarana


   
   
 

le lac vert, au coeur des Tsingy
le lac vert, au coeur des Tsingy

détail des tsingy
détail des tsingy

perte de rivière Ankarana
Ce trou appelé « perte de rivière » n’est autre qu’un énorme siphon rejoignant le canal du Mozambique où viennent se jeter, en saison des pluies, les rivières du massif de l’Ankarana. Pour donner une idée, durant ces mois de fortes précipitations, le niveau de l’eau arrive jusqu’aux branches du premier plan, et le bruit du tourbillon ainsi formé s’entend à des kilomètres à la ronde !!



L’Ankarana, c’est également un paradis pour la faune. Commençons ce petit tour par les fascinants geckos. Reptiles à mi­-chemin entre les Iguanes et les « vrais » lézards, les geckos pratiquent encore la chasse à l’affût. Pour certaines espèces, le camouflage est indispensable.


Phelsuma madagascariensis
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Paroedura stumpffi
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1 - Phelsuma madagascariensis, le plus célèbre des geckos diurnes malgaches, avec des superbes couleurs verte et rouge.
2 - Paroedura stumpffi 

Uroplatus sikore
Le plus incroyable pour le camouflage (cherchez bien…) : Uroplatus sikore. Ce gecko utilise presque toute son énergie pour son camouflage : corps avec les stries grises de l’écorce, barbillons sous la gorge pour adhérer parfaitement au tronc et éviter toute ombre causés par les rayons du soleil… Qui dit mieux ???



Restons dans les reptiles avec ce serpent qui fait partie des plus grands de Madagascar, le serpent à groin Leioheterodon madagascariensis.

Leioheterodon madagascariensis
Leioheterodon madagascariensis


Quelques dernières photos d’invertébrés :



Colossobolus giganteus

Nephila inaurata madagascar.

Phaon iridipennis

L’Ankarana n’est pas en reste avec les lémuriens, dont ces deux nouvelles espèces pour nous !

Lepilemur ankaranensis
Lepilemur ankaranensis, le Lepilemur de l’Ankarana, nocturne, sûr de son inaccessibilité au sommet de son tronc évidé.

Eulemur coronatus
Un diurne, Eulemur coronatus, le Lémur couronné, reconnaissable à sa marque orange en « V » sur le sommet du crâne. 

baobabs de l’Ankarana
baobabs de l’Ankarana

scène de vie au coeur de l’Ankarana
scène de vie au coeur de l’Ankarana

Phelsuma madagascariensis
un dernier Phelsuma madagascariensis pour la route ! 
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Madagascar - les tsingy de la réserve de l'Ankarana Madagascar - les tsingy de la réserve de l'Ankarana Reviewed by RENOULT on 16 février Rating: 5

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