Italie - Rome, l'Eternelle.
Rome... comment parler de
cette ville plus que deux fois
millénaire, berceau, après
Athènes et la Grèce, de toute
notre civilisation occidentale ?
Arpenter les rues de cette
ville, c’est, à chaque instant,
replonger en compagnie des
héros et fabuleux
personnages qui marchèrent
là jadis… Depuis sa
légendaire fondation par
Romulus, que d’histoires à
raconter, que d’épisodes
historiques incontournables,
de scènes de vie quotidienne
du forum au Colisée, de
discours mémorables
d’orateurs devant une foule
attentive… Nulle part ailleurs
au monde vous ne pourrez
visiter tant de monuments en
un si petit espace. Nulle part.
Et cela en partie parce que
Rome fut épargnée des bombardements lors de la deuxième guerre mondiale. Tout son centre, classé au patrimoine mondial,
constitue, à côté des colosses antiques, un unique ensemble baroque. 2000 palais, 300 églises, les richesses du Vatican tout
proche… il faut chausser de bonnes semelles et la parcourir de long en large. Il y a de fortes chances pour que Rome devienne, pour
tout voyageur, une ville coup de coeur, peut-être même LA ville.
Nota : le Vatican fait l'objet d'une page séparée.
Certes le Colisée, comme la Tour Eiffel pour Paris, est un cliché, un des monuments les plus célèbres au monde,
qui a aiguisé tous les fantasmes en repensant aux fameux combats de gladiateurs qui se déroulèrent là durant
des siècles, mais le Colisée est un tel choc qu’il est plus qu’incontournable.
Carte et choix des destinations. Puisque "tous les chemins y mènent" , allons-y !
1 – le forum antique 2 – la Curie 3 – Arc de Septime Sévère 4 – maison des Vestales 5 – basilique de Maxence 6 – arc de Titus 7 –
mont Palatin 8 – arc de Constantin 9 – Colisée 10 – thermes de Caracalla 11 – colonne de Trajan 12 – Panthéon 13 – château Saint-Ange
14 – Santa Maria in Aracoeli 15 – Santa Maria Sopra Minerva 16 – place du Capitole 17 – musées du Capitole 18 – Sainte-Marie
majeure 19 – Saint-Jean du Latran 20 – place d’Espagne 21 – place du Peuple 22 – Saint-Marie du Peuple 23 – église du Gesu 24 –
Sant Andrea dell’ Valle 25 – place Navone 26- Sainte -Agnès en Agone 27 – San Ignazio di Loyola 28 – Saint-Louis des Français 29 –
fontaine de Trevi 30 – palais Barberini 31 – monument Victor Emmanuel II
1 – le forum antique
Place principale de Rome durant des siècles, le Forum romanum est le coeur de la cité antique, à la fois économique, religieux
et politique. Tout, ou presque, se jouait ici (voir ci-dessous). Il est entouré de monuments d’importance capitale :
– la Curie, où les sénateurs se réunissaient pour discuter des lois
– le Tabularium, aujourd’hui soubassement des Musées du Capitole, qui abritait les archives de la ville.
– plusieurs basiliques (palais de justice)
– plusieurs temples
Historiquement, cette petite dépression marécageuse de huit hectares, coincée entre les deux collines du Capitole et du Palatin, fut
aménagée par les Etrusques, qui aidèrent les Romains à construire leur nouvelle ville. En échange d’ailleurs, ils eurent le droit
d’administrer Rome et les premiers Rois furent étrusques. Afin d’assécher ce qui deviendra le forum principal, les Romains, aidés
donc, créèrent la Cloaca maxima, un immense égout qui permit d’assainir l’endroit. Dès le début de Rome donc, le forum principal
était né, traversé par la Via sacra, la route sacrée menant au mythique Capitole.
1 - Vue d’une partie du forum, avec au premier plan les restes de la Basilique Aemilia. Construite en 179 avant notre ère,
elle avait plusieurs fonctions, comme abri pour les passants, les protégeant de la pluie et du soleil, banque, rassemblement de
boutiques, et bien sûr palais de justice, sa fonction première. Un hall principal de 90 mètres de long, aux colonnes doriques,
composait l’essentiel du bâtiment. Aujourd’hui seules subsistent les bases des colonnes extérieures.
2 - La Basilique Julia, encore au nord du forum. Elle est plus récente que l’Aemilia, érigée par Jules Cesar grâce à l’argent de la
guerre des Gaules. Elle tire d’ailleurs son nom du célèbre général, nom qui lui fut donné par le premier empereur, Auguste, en
l’honneur de son père adoptif. Elle fut détruite et pillée à plusieurs reprises, notamment pour récupérer son riche marbre. Comme
toute basilique, elle servit essentiellement de tribunal, pour juger, dans ce cas présent, des affaires de succession. Plusieurs procès
pouvaient avoir lieu en même temps.
Fonction du forum dans la Rome antique... L’étymologie du mot « forum » est intéressante et éclaire sur l’origine de cette vaste place publique. Forum vient de foris, "à l’extérieur" , « dehors », car comme nous l’avons signalé plus haut, ce premier centre romain fut construit en dehors des portes de la ville, à l’emplacement d’un marécage entre deux collines. Poumon de toute cité, elle la fait vivre économiquement et religieusement. Les Romains ont repris des grecs, avec leur agora, le système de vaste place et lieu de rassemblement.
Voici les principaux monuments que l'on pouvait trouver sur et autour du forum :
1 – Temple de Jupiter Capitolin
2 – Temple de Junon
3 – Archives de la ville
4 – Temple de Saturne
5 – Temple de Vespasien
6 – Temple de la Concorde
7 – prison
8 – Curie
9 – Rostres (estrade pour les orateurs)
10 – Basilique Aemilia
11 – Basilique Julia
12 – Temple de Castor et Pollus
13 – Temple et maison des Vestales
14 – Temple de Cesar divinisé
15 – Temple du grand Prêtre
16 – Forum de Cesar
17 – Forums impériaux
Le temple de la Concorde est adossé à la colline du Capitole,
pratiquement contre le tabularium. Dédié à la divinité de la
paix, il fut érigé pour célébrer le retour à des relations
sereines entre patriciens et plébéiens, après les nombreuses
années houleuses au IVème siècle avant JC. Il devait donc, aux
yeux de tous, symboliser l’unité du peuple romain. Il ne reste
plus aujourd’hui que quelques socles. C’est à l’empereur
Tibère que l’on doit la plus grande restauration de ce temple,
qui possède, due à son emplacement restreint au pied de la
colline, une étonnante particularité architecturale, avec une
cella (pièce principale possédant la statue de la divinité) plus
large que longue.
L’histoire retiendra surtout que ce temple servit à plusieurs
reprises de lieu de rassemblement pour les sénateurs, qui y
jugèrent des affaires capitales, dont la plus célèbre est sans
doute possible l’affaire Catilina, condamné par un Cicéron au sommet de son art : c’est ici, au temple de la Concorde, lors de la
quatrième et dernière intervention orale, qu’il le fait tomber, lui et ses conjurés.
Aux côtés de ce temple de la Concorde, on peut aujourd’hui encore admirer deux restes de temples, visibles cidessus
: le temple de Vespasien (trois colonnes de droite) et le temple de Saturne (huit colonnes restantes).
- le temple de Vespasien fut érigé par Titus pour son père l’empereur Vespasien. L’architrave a gardé une dédicace.
- le temple de Saturne, un peu mieux conservé, construit pour honorer au Vème siècle avant JC le dieu Saturne, une des plus
anciennes divinités de la ville. Ce dernier, bien que déchu, apporta aux Romains la connaissance du travail de la terre, et ils le
remercièrent en consacrant ce temple. Les huit colonnes restantes ne permettent malheureusement pas de se faire une bonne idée
de ce coin de forum romanum, mais offrent encore, avec leur 11 mètres de hauteur et leur style ionique, ainsi qu’une alternance de
granite gris – pour les six frontales – et rose – pour les deux du côté, un joli ensemble.
Deux autres temples possèdent encore quelques jolis restes et méritent que l’on s’y attarde.
|
|
1 - Le temple des Dioscures, ou de Castor et Pollux, coïncide avec le tout début de la République, afin de célébrer la victoire
des romains, aidés des deux jumeaux, sur le dernier Roi antique. Lui aussi fit l’objet de nombreuses restaurations : les trois colonnes
de 12 mètres restantes que l’on peut voir aujourd’hui remontent à Drusus en l’an 6. Elles sont surmontées par une partie de
l’entablement. En tant que symbole des nombreux succès militaires des romains, ce temple faisait l’objet chaque année d’une
cérémonie durant laquelle les chevaliers défilaient.
2 - Le temple de Vesta est plus ancien, puisqu’il remonte à la royauté romaine, au VIIème siècle avant notre ère. Entièrement
rond, la légende veut que ce soit Romulus lui-même qui ait ordonné son édification, même si les historiens lui préfèrent le roi Numa
Pompilius. A l’origine, le toit était en chaume et possédait une ouverture centrale, laissant passer la fumée. Car le temple de Vesta
possédait le feu sacré. D’après Ovide, la forme ronde et le foyer seraient une représentation de la Terre et de son feu central. En
plus du feu sacré, ce petit temple possédait une statue de Minerve des plus importantes, car ramenée de Troie par Enée en
personne ! C’étaient six Vestales qui étaient chargées de veiller nuit et jour sur le feu, qui ne devait jamais s’éteindre. Elles étaient
les seules avec le Roi à pouvoir y pénétrer par une porte ouverte entre les 20 colonnes corinthiennes. Le feu s’éteignit en 394 après
JC, après… 700 ans !
Qui étaient Castor et Pollux ? C’est la mythologie grecque qui relate la naissance des jumeaux Castor et Pollux, fils de Léda et frères d’Hélène et Clytemnestre. Zeus, métamorphosé en cygne, se serait uni à Leda, qui aurait expulsé deux oeufs : l’un contenant Pollux et Hélène, l’autre Castor et Clytemnestre. Ils sont devenus le symbole des situations désespérées, et les protecteurs des marins.
2 – la Curie
Edifice rectangulaire que l’on voit à droite, la Curie est le siège du Sénat. C’est donc un lieu capital pour les Romains, situé en plein
forum. La première Curie remonte aux Rois étrusques, puis subit de nombreuses refontes et restaurations : Sylla, Cesar, Octavien,
ou Dioclétien, à qui l’on doit l’édifice actuel, conservé intact depuis. Seule la large porte de bronze est une copie, l’originale ayant été
transportée en la basilique Saint-Jean de Latran au XVIIème siècle.
A l’intérieur, une unique pièce de 18m sur 27m pour une hauteur de 21 mètres, avec des murs nus, exceptés quelques niches pour
recevoir des statues.
Ces deux bas-reliefs (ici et ci-dessous en miniature), appelés plutei de Trajan, sont exposés de nos jours à l’intérieur de la Curie, bien que n’en
faisant pas partie structurellement. On ne sait pas trop bien d’où ces balustrades viennent, d’ailleurs, mais
elles sont d’une grande valeur archéologique, car très bien conservées. On y voit Trajan, dans le forum
romanum, instituant un organisme de bienfaisance pour les orphelins . Assis sur un trône, il est représenté
avec une personnification de l’Italie, un enfant dans les bras.
Sur la scène de la photo ci-dessous, c’est une autre séance : l’empereur assiste à la destruction des dossiers d’impôts, sous forme de
tablettes de bois. Il est debout face à la tribune aux harangues. C’est la pratique du « pardon fiscal » qui l’a rendu populaire auprès
des Romains. Ces deux bas-reliefs nous permettent également, quant aux arrières-plans, d’admirer la représentation de nombreux
édifices du forum, tels qu’ils étaient à l’époque : basilique Julia, temple de Castor et Pollux, temples de Vespasien et de Saturne etc…
1 - la Curie
2 - intérieur
2 - intérieur
3 - destruction des dossiers
d’impôts
4 - Cet autre bas-relief représente
les trois animaux que l’on
sacrifiait lors des cérémonies de
purification : le porc, la brebis et
le taureau.
3 – Arc de Septime Sévère
Erigé en 202 et 203 de notre ère par le Sénat en l’honneur de l’empereur Septime Sévère et se des deux fils
Caracalla et Geta, cet arc de Triomphe à trois arches marque la victoire de Rome sur les Parthes, suite aux deux
conflits de 195 et 198. Il mesure 23 mètres de hauteur pour 25 de large et 12 de profondeur. Plus ancien arc de
Rome, il a inspiré celui de Constantin, et beaucoup plus récemment celui du Carroussel à Paris. Un quadrige de
bronze, conduit par l’empereur et ses deux fils, couronnait à l’origine le monument.
L’arc de Septime Sévère a conservé sa très riche décoration. Sur la partie supérieure, on y voit encore parfaitement la très longue
dédidace à l’empereur :
« IMP · CAES · LVCIO · SEPTIMIO · M · FIL · SEVERO · PIO · PERTINACI · AVG · PATRI PATRIAE · PARTHICO · ARABICO · ET · PARTHICO · ADIABENICO · PONTIFIC · MAXIMO · TRIBUNIC · POTEST · XI · IMP · XI · COS · III · PROCOS · ET · IMP · CAES · M · AVRELIO · L · FIL · ANTONINO · AVG · PIO · FELICI · TRIBUNIC · POTEST · VI · COS · PROCOS · P · P · OPTIMIS · FORTISSIMISQVE · PRINCIPIBUS · OB · REM · PVBLICAM · RESTITVTAM · IMPERIVMQVE · POPVLI · ROMANI · PROPAGATVM · INSIGNIBVS · VIRTVTIBVS · EORVM · DOMI · FORISQVE · S · P · Q · R »
que l’on traduira ainsi : A l’Empereur César Lucius Septimus Severus, Pertinax, fils de Marcus, le Pieux, Père de la patrie, Parthique
arabique, Parthique adiabénique, grand pontife, ayant détenu 11 fois la puissance tribunicienne et ayant été salué imperator pour la
onzième fois, consul pour la troisième fois, proconsul, et à l’Empereur César Marcus Aurelius, fils de Lucius, Antonin Auguste le
Pieux, ayant détenu heureusement la puissance tribunicienne six fois, consul, proconsul, père de la Patrie, aux princes très grands et
très vaillants, pour avoir restauré l’Etat et agrandi l’Empire du peuple romain au-dedans et au-dehors, grâce à leurs mérites visibles,
le Sénat et le peuple romain [ont élevé ce monument].
2 - Les scènes sculptées sont très
nombreuses, et surtout
remarquablement conservées.
Plusieurs panneaux relatent
divers moments de la vie de
Septime Sévère.
Fonction des arcs de triomphe : on dit souvent que l’arc de triomphe est une invention purement romaine. Or, s’il est vrai que la coutume de célébrer des victoires par l’érection d’un arc plein-cintre, à l’extérieur des villes ou en plein coeur pour Rome, est typiquement romain, les archéologues ont retrouvé beaucoup de monuments de ce type aux quatre coins du monde, pour des civilisations plus anciennes. Ainsi, l’arc est connu des Hittites, des Assyriens, des Babyloniens ou des Mycéniens. Plus proches des Romains, les Etrusques décoraient leurs villes d’arcs richement sculptés. Les Grecs, eux, ne l’ont pas utilisé en tant que tel, ils employaient l’arc en tant que structure porteuse, pour les voûtes des égouts par exemple. Les Romains, en revanche, ont vraiment été les premiers à combiner l’arc plein-cintre et l’entablement carré en une seule structure autoportante. C’est lors de la République qu’ont été signalés les premiers arcs triomphaux : les généraux souhaitaient par là commémorer leurs victoires. Généralement l’érection du monument se fait aux frais du triomphateur, mais le Sénat peut aussi en prendre la charge pour remercier quelqu’un. On en compta jusqu’à 36 à Rome, mais seuls trois sont encore debout. La plupart du temps à arche unique, on pouvait aussi en compter trois.
4 – maison des Vestales
La vaste résidence des Vestales est située dans la partie orientale du forum, adossée au Palatin, et bien protégée des nombreuses
crues du Tibre de l’époque. L’édifice remonte probablement à la toute fin de la Royauté ou début de la République, mais il ne reste
rien de cette époque, un incendie ayant fait rage. C’est Néron qui fait reconstruire une maison des Vestales, avant qu’elle ne soit à
nouveau la proie des flammes. Septime Sévère entreprend la restauration.
1 - Le plan de l’édifice est encore bien lisible ; c’est un vaste péristyle de 69 mètres de longueur au centre duquel trois
bassins se succèdent. Ce péristyle desservait de nombreuses pièces dans ses quatre côtés, dont certaines étaient pavées de marbre.
Pour la plupart il s’agissait de chambres des prêtresses, dont le temple tout rond, contenant le feu sacré, était à deux pas.
2 - De nombreuses statues de Vestales furent retrouvées dans et à proximité du bâtiment. Beaucoup étaient entassées sur
un côté, en attente d’être transformées en chaux. La disposition actuelle est arbitraire, de même que l’association à un socle.
5 – basilique de Maxence
Comme toute basilique, elle servait à résoudre les problèmes judiciaires de la cité. Edifiée par Maxence en 312 après JC, et achevée
par Constantin, on la nomma "basilica nova" , étant la dernière née à Rome parmi les basiliques. Aujourd’hui, nous sommes
toujours impressionnés par les dimensions de l’ensemble : 110 mètres de long et 35 de hauteur ! Trois immenses nefs voûtées avec
colonnes en marbre de 14 mètres, dont l’unique survivante fut placée sur la place de la basilique Sainte-Marie-Majeure où elle se
trouve encore aujourd’hui. L’immense salle devait être la plus grande jamais construite dans l’Antiquité ! Dans l’abside de la nef
centrale se trouvait une immense statue assise de Maxence, que l’on fit retailler ensuite pour lui donner les traits de Constantin. La
tête, retrouvée au XVème siècle, mesure avec le cou 2,60 mètres. On peut de nos jours l’admirer dans la cour du palais des
Conservateurs (voir plus bas musées du Capitole). On voit bien sur la photo de droite le plafond de la voûte en caissons hexagonaux
et octogonaux. Le toit de la basilique était couvert de plaques de bronze.
6 – Arc de Titus
Ce petit arc fut érigé en 81 après JC par l’empereur Domitien pour célébrer la victoire de son frère Titus lors des
révoltes juives, qui prirent fin avec la prise de Jérusalem. L’édifice s’effondra malheureusement en 1822 et fut
reconstruit par un architecte qui reconstitua les parties supérieures et extérieures. Il est orné, mais seulement
du côté du Colisée, d’une inscription et d’une frise relatant la campagne victorieuse. Sous la voûte, plusieurs
scènes des pillages du Temple de Jérusalem sont représentées.
On aperçoit au centre de
la voûte , un médaillon
illustrant Titus porté au
ciel par un aigle.
Quant à la célèbre inscription sommitale, en lettres capitales creusées (à l’origine elles étaient en bronze, disparu aujourd’hui), la
voici :
SENATVS.POPULVSQUE•ROMANVS DIVO•TITO•DIVI•VESPASIANIF VESPASIANO•AUGVSTO
que l’on peut traduire ainsi : "Le Sénat et le peuple romain au divin Titus Vespasien, Auguste, fils du divin Vespasien" . Le terme
« divin » indique que l’empereur était déjà mort lors de l’érection de l’arc.
7 – Mont Palatin
Le mont Palatin ! Peut-être, avec le Capitole, la plus célèbre des sept collines de Rome. Avec ses 70 mètres de hauteur, c’est un des
plus anciens lieux de Rome. En effet, selon la légende rapportée par Tite-Live, les deux jumeaux Romulus et Remus, abandonnés
dans le Tibre afin qu’ils ne contrarient pas les projets de pouvoir de leur père, furent secourus et allaités par une louve dans une
grotte appelée « Lupercale », sur les flancs du Palatin. Les Romains, depuis ces temps ancestraux, ont toujours conservé une
cabane, dite « maison de Romulus », et d’ailleurs, dès 1907, trois maisons en tuf volcanique étaient mises à jour par une équipe
d’archéologues (photo de gauche). Dès le Xème siècle avant notre ère, le site aurait d’ailleurs été utilisé.
Sous la République, la colline devient un lieu d’habitation prisé pour les riches patriciens : Cicéron ou Marc-Antoine y avaient leur
maison, Auguste y naquit, préfigurant l’implantation du palais impérial.
Car c’est bien durant l’Empire que la colline connut ses plus beaux jours. Les uns après les autres, les empereurs voulurent
construire leur palais sur le Palatin : Tibère, Neron, Domitien… Le nom est rentré dans le dictionnaire : « palatin » désigne ce qui
relève du palais d’un prince.
2 - La Flavia domus fait partie du palais de Dioclétien. Ce que l’on voit sur la photo est le péristyle, avec en son centre une
vaste fontaine octogonale avec des murets en pierre formant une sorte de labyrinthe.
3 - Extérieur de la domus
augustana, immense villa érigée
par l’empereur Domitien, qui
couvre 5 hectares.
L'immense stade Palatin constituait la partie occidentale du palais de Dioclétien. En forme de cirque de 88
mètres de longueur, il était entouré d’un portique à deux étages. La légende veut que Saint Sébastien connut
ici son martyre.
8 – Arc de Constantin
Troisième et dernier arc de triomphe à Rome parvenu intact jusqu’à nous, l’arc de Constantin est situé à un emplacement
remarquable, en bas de la via sacra et à quelques mètres du Colisée. Edifié par le Sénat en 312, et donc dernier de toute une série
d’arcs, ce monument devait célébrer la victoire de Constantin sur un autre empereur romain, Maxence. Il a une hauteur de 21
mètres pour 25 de large, et son soubassement est en marbre, tandis que la partie supérieure est en briques recouvertes d’un
parement de marbre. Son architecture est reprise de l’arc de Septime Sévère. Sous la porte centrale passaient les empereurs après
un triomphe lors de guerres. Plusieurs frises ont malheureusement disparu, ainsi que le quadrige qui devait trôner au sommet.
Quant à l’inscription principale, donnons-la :
IMP · CAES · FL · CONSTANTINO · MAXIMO · P · F · AVGUSTO · S · P · Q · R · QVOD · INSTINCTV · DIVINITATIS · MENTIS · MAGNITVDINE · CVM · EXERCITV · SVO · TAM · DE · TYRANNO · QVAM · DE · OMNI · EIVS · FACTIONE · VNO · TEMPORE · IVSTIS · REMPUBLICAM · VLTVS · EST · ARMIS · ARCVM · TRIVMPHIS · INSIGNEM · DICAVIT
que l’on traduira par : "Au pieux et heureux empereur Cesar Flavius Constantin le Grand, Auguste, parce que, sous l’inspiration de
la divinité, et par grandeur d’esprit, avec son armée et de justes armes, en un seul coup décisif il a vengé l’Etat sur le tyran et toute sa
faction, le Senat et le peuple romain dédient cet arc en signe de triomphe". L’expression soulignée (« sous l’inspiration de la
divinité ») a été vue comme le ralliement de Constantin à la religion chrétienne, après qu’il ait eu justement une vision du Dieu lors
de sa campagne militaire.
arc de Constantin
|
9 – Colisée
Le Colisée... quel autre monument peut le mieux représenter Rome? Certainement aucun autre n’a exercé sur les voyageurs, au fil
des siècles, une si grande fascination. En entrant dans l’arène, on s’imagine plongé 2000 ans en arrière, parmi la foule bigarrée qui
hurlait son impatience à voir entrer les bêtes sauvages, les gladiateurs, voire même les bateaux pour les fameuses naumachies. Le
Colisée, c’est LE monument de l’antiquité romaine.
En réalité, le Colisée s’est longtemps appelé « amphithéâtre Flavien« , car il fut construit par des empereurs de la dynastie
flavienne. Son nom actuel vient du grec « grande statue », du nom de la statue colossale Neron qui aurait été érigée non loin et qui
prit au fil des siècles la physionomie de divers empereurs. La statue finit par être démolie, pour être réutilisée, et l’amphithéâtre prit
le nom de « Colisée – Colosseo » vers l’an 1000.
C’est à l’empereur Vespasien, en 70 de notre ère, que l’on doit d’avoir posé la première pierre de l’édifice. Un vaste endroit plat au
fond d’une vallée fut choisi.
Une sanglante inauguration... Lors de la journée inaugurale de ce monstre, 9000 animaux sauvages auraient été mis à mort, puis plus tard, durant le règne de Trajan, 11000 animaux et autant d’hommes auraient été massacrés en plus de 100 jours de fêtes ! Rien que pour installer l’immense auvent en cas de fort soleil, il fallait 2000 hommes…
Le Colisée ne forme pas un cercle mais est elliptique, avec des mensurations de 189 mètres de longueur sur 156
de largeur. Le mur extérieur que l’on voit sur la photo mesure 48 mètres de hauteur ! On voit bien sur le cliché
les différentes couches du mur. En fait, la partie extérieure n’a pas été conservée partout, à cause de
dommages au cours des siècles, et de larges pans ont subi des tremblements de terre. Seul le côté Nord est
toujours debout, pour le reste, ce que le visiteur voit est en fait le mur intérieur. Ce mur extérieur possède
trois niveaux à arcades, avec au sommet de petites fenêtres. Chaque arcade est séparée de l’autre par une
demi-colonne dorique. Il faut aussi imaginer que plus de 200 mâts étaient dressés au sommet du Colisée pour
tenir un immense auvent rétractable, le velum, qui protégeait les spectateurs du soleil et de la pluie.
3 - Le fameux Colisée, magnifique
de nuit, est victime de son
succès et a besoin chaque
année de nombreuses
restaurations afin d’éviter qu’il
ne se détériore davantage.
Nous voici, comme les spectateurs de l’époque, à l’intérieur, et c’est un choc ! C’est immense, et ne manquent que les rugissements
des lions qui surgissaient via des trappes de sous l’arène. Comme dans un stade actuel, tout le monde n’avait pas la même place et
ne voyait pas aussi bien : des loges spéciales, les mieux placées, étaient réservées à l’Empereur et aux Vestales. Puis une large plateforme
était dévolue aux sénateurs, autorisés à apporter leur propre chaise. Venaient ensuite, en montant toujours plus haut, les
chevaliers, puis les simples citoyens, là encore divisés en deux niveaux : le niveau inférieur pour les riches, le supérieur pour les plus
modestes. Certaines zones sont réservées à des catégories spécifiques, comme scribes, prêtres etc… Domitien fit aménager un
dernier niveau, tout en haut, pour les femmes et les esclaves, qui devaient rester debout… Signalons enfin que des personnes y
étaient exclues, comme les anciens gladiateurs ou… les acteurs ! et oui, le métier d’acteur était dénigré à ce point !
Ce qui est le plus frappant en entrant dans le Colisée, c’est le sous-sol, la structure souterraine appelée
« hypogée ». S’il reste peu de chose de l’arène initiale, il en est tout autre de ces deux niveaux de tunnels et de
cages, où hommes et animaux se tenaient prêts avant de sortir à la lumière. De nombreuses trappes et plateformes
amenaient instantanément des lions, des éléphants, des gladiateurs… Toutes ces cages étaient, de
plus, reliées par un vaste système de tunnels, à divers points en dehors de l’édifice (écuries, casernes…). Une
incroyable organisation ! Comme au théâtre actuel, des poulies pouvaient même monter des décors pour
améliorer le spectacle. Et, chose la plus incroyable, et à peine pensable pour l’époque, un ingénieux système
hydraulique permettait d’inonder l’arène et de transformer le Colisée, ainsi connecté à un aqueduc voisin, en
une immense piscine qui pouvait devenir le terrain de jeu de batailles navales… Ils sont fous ces Romains !
1 - Détail du mur extérieur percé des nombreuses voûtes qui permettaient aux spectateurs de rentrer vers les gradins et les escaliers.
2 - De dimensions 83m sur 48m,
l’arène était composée d’un
plancher de bois recouvert de
sable (d’où le nom,
puisqu' »arène » vient du latin
arena, le sable).
Mais quels étaient les spectacles proposés au Colisée ? Ne vous inquiétez pas pour les Romains, ils avaient largement de quoi occuper leurs nombreuses journées de fêtes. Les jeux proposés au Colisée étaient variés, mais toujours spectaculaires, voire sanglants, comme on a pu le voir plus haut pour la journée inaugurale. Ce sont surtout des individus qui offraient ces journées de loisirs, ce qui permettait d’asseoir la renommée d’une famille. Un peuple content est un peuple qui vote (bien). Le plus fréquent, ce sont bien entendu les combats de gladiateurs. Mais on pouvait aussi y aller pour assister à des combats de bêtes sauvages, ramenées lors des nombreuses campagnes en Afrique ou en Asie : rhinoceros, hippopotames, lions, éléphants, girafes, tout était bon pour satisfaire les insatisfaits romains. Les naumachies étaient des reconstitutions de batailles navales !
10 – thermes de Caracalla
L’immense complexe des thermes de Caracalla proposait aux Romains non seulement les bains, mais toutes sortes d’activités :
massages, natation, exercices de gymnastique… 1600 baigneurs pouvaient s’y retrouver en même temps, et une visite de nos jours
permet de se rendre compte de l’aspect colossal de l’ensemble (11 hectares !). C’est Septime Sévère qui débuta le projet, finalisé
sous Caracalla en 216, et les architectes se sont inspirés d’autres thermes plus anciens, ceux de Trajan.
Les nageurs passaient par plusieurs bains, le frigadarium (froid), le tepidarium (tiède) et le caldarium (chaud).
Les voûtes s’élevaient à une hauteur incroyable, que l’on devine encore aujourd’hui : ainsi, celle du caldarium
culminait à 45 mètres !
1 - Des restes de mosaïques qui ornaient les sols.
2 - On a une idée de l’immensité des pièces. Les murs étaient épais de plusieurs mètres afin d’éviter l’influence de la température extérieure, et recouverts de parements de briques rouges.
Une journée aux bains... Après une journée de travail, en fin d’après-midi, les Romains aimaient se retrouver aux thermes, pour s’y baigner, prendre des bains de vapeur, mais aussi faire de l’exercice ou philosopher dans des salles de discussions. A leur arrivée, ils laissaient leurs affaires au vestiaire, où un esclave était chargé de les surveiller. Suivant les conseils des médecins, ils s’engageaient ensuite dans un long parcours : échauffement à la palestre (gymnase), jeux de balle, etc… Viennent ensuite les bains, avec le caldarium et ses 55 degrés, le sudatorium pour activer la transpiration (sorte de sauna). On se nettoyait la peau avec un strigile, sorte de lame recourbée que l’on passait sur la peau pour en enlever les impuretés. Autre bain : le tepidarium, pour se reposer dans un bain tiède. Enfin, dernier bain, le froid, qui permettait de nager à l’extérieur.
11 – colonne de Trajan
La célèbre colonne de Trajan fut édifiée en 113 par l’empereur du même nom pour célébrer sa victoire contre les Daces. Elle était
surmontée à l’origine d’une statue en armure de Trajan, qui tenait un globe, et c’est le pape Sixte Quint qui, au XVIème siècle, la fit
remplacer par une statue en bronze de Saint Pierre. Jusqu’au Moyen-Age, les cendres de l’empereur se trouvaient dans une urne en
or placée dans le soubassement de la colonne (dont on voit la porte sur la photo de droite).
|
|
1 - Le fût de la colonne est constitué de marbre de Carrare, 18 blocs en tout, évidé afin d’aménager à l’intérieur un escalier en colimaçon de 185 marches éclairé de nombreuses petites fenêtres que l’on voit sur les détails des photos. La caractéristique de ce fût, c’est bien entendu l’immense frise en bas-reliefs de… 200 mètres de longueur ! Avec le piédestal, la colonne atteint 40 mètres.
2 - Le piédestal est décoré sur trois côtés par des scènes représentant des armes empilées : les quatre angles, eux, abritent un
aigle soutenant une couronne de lauriers. Au-dessus de la porte, une dédicace en lettres capitales. Cette colonne de Trajan servit de
modèle à la colonne Vendôme à Paris, commandée par Napoléon Ier.
1 - L'immense frise, en spirale, et qui se lit de bas en haut, ne relate pas uniquement des combats militaires, mais aussi des
sacrifices, des préparatifs… Il y a énormément de détails, surtout lors des travaux de soldats : élaboration d’un pont, d’un camp…
Trajan, l’empereur, y est représenté plus de cinquante fois, sacrifiant aux dieux, parlant à ses soldats, les encourageant etc…
L’ensemble loue le courage et la loyauté de l’armée romaine.
2 - Le forum de Trajan et sa basilique Ulpia. C’était, avec ses 170 mètres de longueur, la plus grande basilique de Rome. Elle a toujours étonné les Anciens par sa décoration exubérante, son toit couvert de bronze et ses nombreuses colonnes en marbre. Elle avait, comme toute autre basilique, plusieurs fonctions : palais de justice, bourse, commerce ou lieu de promenade.
12 – Panthéon
Un des monuments les plus célèbres de Rome, situé sur l’antique Champ de Mars, le Panthéon fut érigé au 1er
siècle avant notre ère sur l’ordre d’Agrippa, bien que l’édifice actuel que nous admirons ait été entièrement
reconstruit, suite à un incendie, par Hadrien. Le Panthéon est le plus grand monument romain qui nous soit
parvenu dans un état intact, et ceci grâce à son utilisation ininterrompue depuis l’Antiquité, notamment
comme église chrétienne. C’est aussi la plus grande coupole de toute l’Antiquité (43 mètres de diamètre !), et la
plus grande au monde en brique.
C’est donc à Agrippa, ami du premier empereur Auguste, que l’on doit la première mouture de l’édifice, qui s’inscrivait dans la
politique d’embellissement de la ville. Rappelons qu’Auguste, en fin de règne, a pu se flatter d’avoir « trouvé une Rome de briques et
de l’avoir laissée en marbre ». Le nom d’Agrippa est d’ailleurs inscrit sous le fronton : M.AGRIPPA.L.F.COS.TERTIVM.FECIT.
On peut la traduire ainsi : "Marcus Agrippa, fils de Lucius, consul pour la
troisième fois, le fit construire". Sous le règne de Trajan, un immense incendie le détruisit. C’est donc à Hadrien que l’on doit la
version actuelle, incroyable d’audace. Car si le portique d’entrée (photo ci-dessous) est traditionnel, la cella intérieure, ronde, est
d’une architecture et d’une ampleur inégalées. C’est la première fois dans l’Antiquité qu’un espace rond est accolé à un portique à
colonnes rectangulaire. Et si la pièce ronde était déjà utilisée dans le temple de Vesta par exemple, ici, l’immensité de l’intérieur
donne le vertige.
1 et 2 - Vue rapprochée du pronaos, de 33 mètres de largeur pour 15 mètres de profondeur. Seize colonnes corinthiennes en granit, avec chapiteau en marbre, ornent la façade, huit au premier plan, quatre sur un second, et encore quatre. Elles proviennent toutes de carrières égyptiennes. Le fronton, s’il est aujourd’hui nu, était décoré d’éléments en bronze à l’époque.
3 - L’obélisque du Panthéon, sur la place de la Rotonde lui faisant face, fut ramené d’Egypte sous l’empereur Domitien, en
même temps que plusieurs autres, afin d’orner le temple d’Isis, sur le Champ de Mars. En granite rouge d’Assouan, il mesure 6,30
mètres et son inscription nous indique qu’il fut érigé à Heliopolis par Ramsès II. A Rome, il fut placé sur une fontaine préexistante
durant le XVIIème siècle.
Symbolisme du monument... L’idée d’un tel monument, qui possédait apparemment à l’époque de nombreuses statues de différentes divinités, était de promouvoir le culte de TOUS (d’où le nom Pan Theos) les dieux. Alors qu’en général un temple romain était dédié à une seule divinité (ou rarement deux comme pour les jumeaux Castor et Pollux), le Panthéon voulu par Hadrien, grand voyageur, était un synchrétisme des anciens et nouveaux dieux de Rome. L’autre idée, avec cette vaste coupole et l’oculus laissant entrer la lumière du soleil, est une amplification de la valeur divine, quasi solaire, de l’empereur, lorsqu’il faisait des discours sous la couronne d’Helios. C’est peut-être à Marguerite Yourcenar, dans ses Mémoires d’Hadrien, que l’on doit la plus intelligente description du monument : « J’étais remonté pour la structure même de l’édifice aux temps primitifs et fabuleux de Rome, aux temples ronds de l’Etrurie antique. J’avais voulu que ce sanctuaire de tous les Dieux reproduisît la forme du globe terrestre et de la sphère stellaire , du globe où se renferment toutes les semences du feu éternel de la sphère creuse qui contient tout. C’était aussi la forme de ces huttes ancestrales où la fumée des plus anciens foyers humains s’échappait par un orifice situé au faîte. La coupole, construite d’une lave dure et légère, qui semblait participer encore au mouvement ascendant des flammes, communiquait avec le ciel par un grand trou alternativement noir et bleu. Ce temple ouvert et secret était conçu comme un cadran solaire . Les heures tournaient en rond sur ces caissons soigneusement polis par les artisans grecs ; le disque du jour y resterait suspendu comme un bouclier d’or ; la pluie formerait sur le pavement une flaque pure ; la prière s’échapperait comme une fumée vers ce vide où nous mettons les dieux".
La rotonde est ornée de nombreuses colonnes et pilastres jaunes qui
délimitent une série de huit exèdres, dont l’entrée principale en forme
une également. De petits édicules en saillie, comprenant des statues,
complètent la décoration du niveau inférieur. Au-dessus, une zone à
double corniche fait la transition avec la coupole. Elle abrite de fausses
fenêtres carrées ainsi que des panneaux de marbre et de porphyre. Mais
cette décoration date d’une restauration au cours du XVIIIème siècle, car
dans l’Antiquité, c’étaient de vraies fenêtres qui laissaient passer une
lumière diffuse. Le sol est légèrement convexe pour évacuer aisément
l’eau de pluie qui entrait par l’oculus.
Car c’est bien la coupole qui impressionne tout visiteur, avec ses 43
mètres de diamètre pour autant en hauteur, une sphère parfaite donc.
140 caissons en stuc amènent le regard jusqu’à l’oculus central de presque
9 mètres de large, qui, en laissant pénétrer l’unique source de lumière,
donne une atmosphère mystique au Panthéon ! Ces caissons possédaient
des éléments de fixation, et certains historiens ont pensé à des étoiles qui
pouvaient reproduire la voûte céleste.
2 - Le Panthéon est utilisé comme
tombeau depuis la Renaissance.
Parmi les célébrités se trouve
Victor Emmanuel II.
13 – château Saint-Ange
Le château Saint-Ange est situé sur la rive gauche du Tibre, traversé par le pont éponyme. Ce pont date de la même époque que le
mausolée d’Hadrien (futur château Saint-Ange), soit l’an 134, avec le nom de Pons Aelius. Il est richement décoré de victoires et de
trophées et offre à son mausolée une voie d’accès royale. Durant le Moyen-Age, il devient l’axe principal pour rejoindre la Basilique
Saint-Pierre, et son nom change, se christianisant : ce sera le pont Saint-Ange. Pourquoi ce nom ? Deux légendes du VIème siècle,
tandis que Rome était frappée par une terrible épidémie de peste, racontent l’intervention de l’archange Gabriel, mettant à mort la
maladie. C’en était fini de la peste, et le pont, ainsi que le mausolée, furent rebaptisés Saint-Ange.
Au XVIème siècle, c’est à l’entrée de ce pont que sont réalisées les exécutions publiques, et les têtes exposées sur le parapet.
Au XVIIème siècle, pour sa rénovation, Clément IX demande à Bernin de s’en charger. Il élabore un parapet ouvert, une première à
Rome, afin que les passants puissent profiter de la vue sur le Tibre. Il le transforme en chemin de croix, ornant ces parapets de dix
grandes statues d’Anges tenant les instruments de la Passion.
Le château Saint-Ange est donc tout d’abord un tombeau : le mausolée de l’empereur Hadrien, édifié en 139
comme un pendant de celui d’Auguste, situé de l’autre côté du fleuve. Il est surmonté d’un quadrige en bronze
et d’une forêt d’arbres funéraires. Les cendres du souverain y sont déposées en 139, et Caracalla sera le dernier
empereur à y être enterré. Dès le Vème siècle la fonction du bâtiment change, puisqu’il devient un édifice
militaire. Pendant plus de 1000 ans il sera une prison. Ce n’est que depuis le XXème siècle qu’il est devenu un
musée.
1 - pont Saint-Ange
2 - statue du Bernin
3 - Reconstitution du mausolée
d’Hadrien, avec le quadrige au
sommet et la forêt d’arbres
funéraires.
4 - la cour de Leon X
5 - Nous voilà, après avoir grimpé
par une rampe hélicoïdale, au
coeur du mausolée antique :
c’est dans ce sanctuaire que
reposaient les Empereurs…
6 - Sur trois des côtés des niches
creusées accueillaient les urnes
remplies des cendres d’Hadrien,
de son épouse, et de leur fils.
Accrochée au mur, son
épitaphe, qu’il avait lui-même
rédigée.
7 - La cour de l’Ange est l’entrée
principale des appartements
pontificaux. On l’appelait aussi
« cour de la cloche » car on
pouvait, de cet endroit,
entendre la cloche qui signalait
les exécutions publiques.
8 - L’ange que l’on voit trôner est
l’archange Saint Michel qui
ornait l’édifice jusqu’en 1747.
La salle Pauline est la plus riche du château, destinée à recevoir les ambassadeurs et les invités de marque. Les
nombreuses fresques qui l’ornent du sol au plafond remontent au XVIème siècle et visent l’exaltation de la
figure de Paul III (c’est lui qui transforma Saint-Ange de prison en palais). Une porte amenait directement le
pape à une loggia avec vue sur le Tibre.
2 - La bibliothèque,
richement décorée, met
en avant le parallèle entre
la vie d’Hadrien et celle
de Paul III.
3 - Surplombant la terrasse
de l’ange, tout en haut
des six étages du château,
voici l’archange Saint Michel,
le sauveur, daté
de 1752.
4 et 5 - Deux vues dégagées sur Rome depuis la terrasse
du château : on devine le
monument blanc de
Victor Emmanuel II, ainsi que la
Basilique Saint-Pierre, au
Vatican.
14 – Santa Maria in Aracoeli
Santa Maria in Aracoeli est une basilique située au sommet du Capitole, à quelques mètres de la place éponyme. Jusqu’au XIVème
siècle elle était d’ailleurs nommée Sainte-Marie-du-Capitole. Elle tire son nom (ara = autel ; coeli = ciel) d’une légende voulant que
l’édifice ait été construit à l’emplacement d’un autel portant l’inscription « ara primogeniti Dei « (premier-né de Dieu) érigé par
l’empereur Auguste à l’endroit où une Sybille lui aurait prédit la venue du Christ. Une autre hypothèse veut que la basilique soit
située à l’emplacement du fameux temple de Junon, celui-là même qui était gardé par les oies du Capitole qui braillèrent la nuit de
l’irruption des Gaulois pour s’en emparer. Le bâtiment a donc une sacrée longue histoire ! De cette époque romaine ont été
conservées, à l’intérieur, les nombreuses colonnes bordant la nef. Quant à l’escalier de 124 marches, il date du XIVème siècle, et fut
offert en ex-voto à la Vierge pour la remercier d’avoir épargné Rome de la peste noire.
L’intérieur de la basilique vaut pour ses 22 formidables colonnes qui séparent l’édifice en trois nefs : toutes
sont romaines, et toutes sont différentes, issues de divers monuments antiques du forum et du Palatin. Le sol
est en marqueterie de marbre et l’incroyable plafond à caissons en bois vaut la visite. Ce dernier fut offert en
ex-voto après la victoire des romains sur la flotte turque lors de la bataille de Lépante.
1 - façade église
2 - plafond en bois
15 – Sainte-Marie sur la Minerve
Place de la Minerve, voici la Basilique sur la Minerve, fondée au VIIIème siècle mais entièrement reconstruite au XIIIème, ce qui en
fait une des rares, et la plus importante, églises gothiques de la capitale. Comme beaucoup d’autres édifices, elle tire son nom d’un
monument antique sur lequel elle aurait été construite, en l'occurrence un temple dédié à la déesse Minerve (Athéna pour les grecs)
ordonné par le général Pompée en 50 avant notre ère. La crypte de l’église renferme d’ailleurs plusieurs vestiges de cette époque.
Ce sont les Dominicains qui, au XIIIème siècle, bâtirent le monument que l’on visite aujourd’hui. Il abrite de nombreux tombeaux,
comme celui du célèbre peintre de la Renaissance Fra Angelico, ou bien ceux des papes Paul IV, Leon X et Clément VII.
2 - Au centre de la place trône un bien curieux monument, assemblage d’un éléphant et d’un obélisque qu’il porte sur son
dos. Ce dernier faisait partie de toute une série rapportée d’Egypte pour orner le nouveau temple d’Isis ordonné par l’empereur
Caligula. Il fut ramené de Saïs et date du VIème siècle avant JC. C’est au XVIIème siècle seulement qu’il intégra la place de la Minerve,
sous le pontificat d’Alexandre VII, et que Bernin fut chargé de créer un piédestal, le fameux éléphant.
L’intérieur à nef unique avec deux collatéraux est assez petit, mais d’une grande richesse. On voit très
clairement le style gothique des arcs brisés, qui cloisonnent une voûte peinte de bleu et d’or.
3 - Saint Thomas triomphant des
hérétiques, avec Averroès gisant
à ses pieds.
La chapelle Carafa, avec le tombeau du pape Paul IV sur la gauche, et surtout un ensemble de fresques très
bien conservées de Filippino Lippi (XVème siècle), en trois ensembles : une Assomption de la Vierge, une
présentation du cardinal Carafa à la Vierge par Saint Thomas d’Aquin, et un épisode de la vie de ce dernier.
16 – place du Capitole
Encore un haut lieu de l’histoire romaine ! Le fameux Capitole ! C’était tout simplement le centre religieux et du pouvoir de Rome (le mot « capitole » vient du latin " caput" , la tête), à tel point que toute ville romaine se devait par la suite d’avoir son Capitole. C’est la
plus petite des sept collines, avec seulement 460 mètres sur 180, mais c’était, à l’époque, un promontoire abrupt, entouré de
falaises. Pour être tout à fait exact, le Capitole est une double colline séparée par une petite dépression, aujourd’hui la place. Elle
culmine à 46 mètres au-dessus du forum.
Mais ce que l’on voit de nos jours du Capitole n’a plus rien à voir avec l’Antiquité, car un homme est passé par là : Michel-Ange.
1 - La place du Capitole, ou place du Campidoglio, ainsi que les palais environnants qui la bordent sur trois côtés, a été mise en place durant la Renaissance, entre 1536 et 1546. Au faîte de sa gloire, Michel-Ange, suivant la commande du pape Paul III, voulait créer un symbole de la nouvelle Rome. Et pour être fort, le symbole est fort : il ferme la légendaire vue sur le forum et ouvre la vue sur le Vatican : clairement, le Christianisme s’impose à l’Antiquité, qui est dans le dos de la modernité. Michel-Ange veut voir vers l’avenir, non le passé. Il restaure le palais des Conservateurs déjà existant et en fait édifier un nouveau, le Palazzo Nuovo, à gauche.
2 - Au centre de la place, il se doit de mettre en valeur l’immense statue équestre de Marc-Aurèle (c’est une copie qui est
aujourd’hui en place, l’originale étant dans le Musée des Conservateurs – voir plus bas).
Une colline aux légendes... Un tout premier temple, consacré à Jupiter capitolin, aurait été édifié par Tarquin le Superbe, roi étrusque. Il est également dédié à Junon. L’épisode le plus célèbre du Capitole se déroule en 390 avant notre ère, lorsque les Gaulois tentent une invasion. La légende est connue : les oies, consacrées à la déesse, et alertées par le bruit, auraient averti la garnison qui aurait repoussé les assaillants in extremis. Du côté du Tibre se trouvait également la fameuse roche Tarpéienne, du haut de laquelle on jetait les traîtres à la patrie.
|
|
1 - Au pied des palais, une immense personnification du Tibre, abritant sous son bras droit les jumeaux Romulus et Remus allaités par la louve, et tenant main gauche une corne d’abondance.
2 - Le pavage de la place, également
signé Michel-Ange, est une
étoile à douze branches,
symbole des douze
constellations, et donc
confirmant le statut de centre
du monde de la place…
17 – musées du Capitole
Les musées du Capitole, répartis dans les deux palais se faisant face, celui des Conservateurs et le Neuf, possèdent un record : ils
sont les plus anciens musées au monde. Fondés par Sixte IV en 1471, ils se devaient d’être les plus beaux des écrins pour quatre
pièces de bronze qui en sont encore les joyaux : la fameuse louve capitoline, le tireur d’épine, le Camille et deux fragments d’une
immense statue de Domitien. C’est à cette période que la louve va orner la façade du palais, en remplacement d’un lion, et devenir
le symbole de Rome. Les papes qui suivront enrichiront le musée, avec l’Hercule en bronze, puis le Galate mourant. C’est en 1734
que les collections s’ouvrent au grand public. Au XVIIIème siècle, c’est un peu le déclin pour les Musées du Capitole, d’une part car
Napoléon fait transférer beaucoup d’oeuvres en France (heureusement, les pièces maîtresses ont été restituées), d’autre part car les
musées vont souffrir de la concurrence avec le Pie Clentino, fleuron du Vatican. Il n’en reste pas moins que la visite de ces musées
est un enchantement et qu’elle permet de voir des oeuvres intemporelles.
Dans une cour du palais des Conservateurs, adossés au mur, reposent les immenses restes du colosse de Constantin, du IIIème siècle de notre ère, qui occupait autrefois l’abside centrale de la Basilique de Maxence, sur le forum. Si l’on en juge par les parties restantes -en marbre- l’ensemble devait mesurer 12 mètres. La tête (photo de droite) mesure deux mètres. Le regard est posé, l’attitude sereine, quasi divine. Le menton proéminent est caractéristique de tous les portraits que nous avons retrouvés de Constantin. Petite anecdote : les deux mains retrouvées sont toutes deux des mains droites. On a émis l’hypothèse que la première a été refaite, retravaillée. La gauche n’ a jamais été retrouvée.
3 - La salle des Triomphes doit son
nom à la frise en fresques qui
court sous le plafond et qui
représente le triomphe du
romain Lucius Aemilius Paullus
sur le roi de Macédoine.
4 - La grande salle des Horaces et
des Curiaces avec fresques du
Cavalier d’Arpin.
5 - Le fameux tireur d’épine, un bronze antique du Ier siècle après JC. D’une hauteur de 73 cm, la statuette est un
assemblage de plusieurs pièces soudées. Un jeune garçon se retire une épine du pied. On peut le rattacher à l’univers des faunes,
donc du monde de Dionysos. Les yeux devaient être incrustés d’ivoire, aujourd’hui disparu. Les spécialistes de l’art ont beaucoup
digressé à propos de ce Tireur d’épine : étant donné la position de la tête, les cheveux du jeune garçon, la pesanteur aidant,
devraient tomber. Cela laisse à penser que la statuette a été réalisée en deux fois, le corps, puis la tête, copiée sur un autre modèle.
Et quelle interprétation donner à ce geste ? Peut-être cette histoire légendaire d’un jeune berger romain qui aurait sauvé Rome en
courant apporter un message au Sénat, et qui se blesse au pied avec une épine, mais qu’il ne retirera qu’après avoir accompli sa
mission. Dernière anecdote : la statue fut amenée au Louvre durant plus de 15 ans par Napoléon, avant de retrouver ses pénates.
6 - Ce buste de Commode, daté du IIème siècle de notre ère, est un des plus célèbres portraits de la statuaire romaine.
l’empereur s’est représenté en Hercule, dont il possède les attributs (massue dans la main droite, pommes d’or du jardin des
Hespérides dans la main gauche, peau du lion de Némée sur la tête). A ses pieds, deux Amazones agenouillées (une seule subsiste)
encadrent un globe et deux cornes d’abondance se croisant autour du bouclier des femmes-guerrières. Le culte divin de l’empereur
est évident.
Cette immense statue, placée par Michel-Ange au centre de la place du Capitole, mais remplacée par une
copie, est la plus ancienne des statues équestres et, surtout, la seule qui nous soit parvenue, alors que Rome
en contenait beaucoup. Toutes les autres furent fondues pour réutiliser le bronze. Pourquoi celle-ci a-t-elle
échappé à ce sort ? Cela serait dû à une erreur d’interprétation : Marc-Aurèle aurait été confondu avec
Constantin Ier, premier empereur à s’être converti au christianisme, et la statue n’aurait donc pas été détruite
comme les autres symboles païens.
A l’origine, elle était entièrement dorée. Le cheval est exécuté sur trois pattes, et l’ensemble donne
l’impression d’un mouvement parfaitement maîtrisé.
La célébrissime louve capitoline n’est pas un bronze antique, mais médiéval, puisqu’il remonte au XIIIème
siècle. D’une hauteur de 75 cm pour 114 cm de longueur, elle représente un des épisodes les plus connus de la
mythologie romaine : les jumeaux Romulus et Remus, abandonnés au gré du Tibre, sont recueillis et allaités
par une louve au pied du mont Palatin, dans la grotte du Lupercale, puis par le berger Faustulus. Une fois
devenus grands, Romulus sera désigné par les dieux pour fonder Rome à l’endroit où ils furent secourus. Ce
n’est que récemment (2008) que l’on s’est rendu compte à quel point la datation de l’oeuvre, que l’on croyait
étrusque, était erronée. La datation au carbone 14 a reculé sa fabrication de 1700 ans ! Plus rien à voir, donc !
Les jumeaux, eux, mais cela était acquis depuis longtemps, sont un rajout du XVème siècle.
|
|
||||
|
|
||||
|
|||||
|
|
8 |
1 - détail statue Marc Aurèle
2 - détail louve
3 - Autre oeuvre colossale, en
bronze, les restes de la statue
de Constantin, dont la tête
mesure 1,77 mètre.
4 - Main Constantin. Elle date du
IVème siècle après JC.
5 - Deux parmi les nombreuses
statues de marbre du musée.
6 - le baptême du Christ, de Titien
(1512)
7 - l’enlèvement des Sabines, de
Pierre de Cortone (1627)
8 - statue de Minerve
La diseuse de bonne aventure, du Caravage (1595). Il s’agit de la première version de la toile, une autre, un an
plus tard, étant conservée au Louvre. Il s’agit d »une scène de genre, à une époque où le peintre s’intéresse aux
bohémiens et vagabonds. Une jeune femme lit l’avenir dans la main d’un jeune homme, en profitant pour lui
voler sa bague. Le message du Caravage est moralisateur : il critique les mensonges des charlatans, il met le
doigt sur la fausse séduction. Le cadrage très serré permet au spectateur de rentrer dans la toile et d’être très
proche des deux protagonistes. Les rayons de lumière à l’arrière-plan sont contrastés, caractéristique du
peintre.
Nous voilà dans l’autre partie des Musées capitolins, le Palais neuf, voulu par Michel-Ange pour fermer le troisième côté de la place
et faire face au Palais des Conservateurs. Il possède uniquement des sculptures antiques, dans une série de salles magnifiques. C’est
Clément XII qui l’inaugura en 1734.
|
|
||||
|
|
||||
|
1 - Galerie du palais neuf, qui possède une centaine d’oeuvres alignées dans un pur souci esthétique. L’aménagement est inchangé depuis l’inauguration du musée au XVIIIème siècle.
2 - La salle des Empereurs, comme son nom l’indique, rassemble des bustes d’empereurs romains et de personnages de la famille impériale.
3 - Le grand salon central conserve
sa décoration avec plafond à caisson et dorures du XVIIIème
siècle.
4 - Le chef-d’oeuvre de la salle est
ce centaure jeune, daté du second siècle après notre ère –
époque d’Hadrien.
5 - La célèbre mosaïque des
colombes : quatre volatiles s’abreuvent à un vase couleur
bronze. Il s’agit d’un très
précieux panneau,
magnifiquement exécuté, trouvé
en 1737 dans le complexe de la
Villa Adriana, à Tivoli.
|
|
1 - Dans la salle du faune trône… un faune rouge, originaire lui aussi de la Villa Adriana, et datant de la même époque. Le choix du précieux marbre rouge est à mettre en parallèle avec l’offrande du vin faite aux Hommes par Dionysos, dont les faunes sont des représentants. Elle ne fut trouvée qu’une dizaine années avant l’ouverture du musée en 1746, et suscita dès le début l’admiration des voyageurs. Le placement des deux pieds symbolise la danse, stimulée par le vin. Les faunes étaient d’ailleurs souvent représentés en état d’ébriété. Les détails anatomiques sont particulièrement bien rendus, puisque l’on distingue les côtes. Sur les épaules du faune a été jetée une peau de faon.
2 - Le cabinet de la Venus est une minuscule pièce octogonale qui abrite la célèbre Venus capitoline, une copie d’après
l’originale de Praxitèle. Elle mesure près de deux mètres et est datée du IIème siècle après JC. Il en existe de nombreuses copies
dans les musées du monde entier. Venus, déesse de l’amour, est représentée sortant du bain, nue, légèrement penchée en avant.
Ses bras couvrent la poitrine et le bas-ventre. La tête présente une chevelure complexe. Elle est l’archétype de la « Venus pudique »,
probablement destinée à décorer une riche demeure impériale.
Le célèbre groupe d’Amour et Psyché, copie d’un original grec du IIème siècle avant JC.
La pièce principale du Musée neuf est le Galate mourant : rarement une sculpture aura été représentée avec
un tel pathos, une telle souffrance dans le visage et les traits de ce Gaulois vaincu, au sol. Ses attributs
permettent de le reconnaître sans peine : torque (collier caractéristique des Celtes) au cou, moustache, épée
brisée au sol, et profonde blessure sur son flanc droit. Le soldat est nu, et là encore ce fait est confirmé par
Jules Cesar dans ses commentaires de la Guerre des Gaules, car les Celtes avaient l’habitude de se dénuder
avant un combat. Les archéologues ne sont pas d’accord sur la datation de cette oeuvre, ne sachant même pas
s’il s’agit d’un original ou d’une copie.
18 – Sainte Marie Majeure
La basilique Sainte-Marie Majeure est une des quatre majeures de Rome (avec Saint-Jean du Latran, Saint-Pierre et Saint-Paul hors
des murs). C’est la plus ancienne église de Rome consacrée à la Vierge Marie. En accord avec les traités du Latran de 1929, elle
appartient au Saint-Siège et non à l’Italie. C’est le pape Sixte IV, en 432, qui ordonna sa construction, un an seulement après le
concile d’Ephèse qui proclama Marie mère de Dieu. C’est dans cette optique de célébration qu’ont été réalisées les fameuses
mosaïques de la nef, qui relatent des épisodes de la vie de la Vierge, mais aussi des scènes de l’Ancien Testament. De cette époque,
il ne reste plus grand chose, étant donné le nombre de restaurations successives, dues à des tremblements de terre et autres aléas.
La somptueuse nef est bordée de 40 colonnes antiques, dont 36 sont en marbre et 4 en granite. Elles
proviennent vraisemblablement de la première mouture de la basilique, au Vème siècle. Le plafond à caissons
est lui beaucoup plus tardif, de l’époque Renaissance. Il est couvert d’or massif, don du Roi d’Espagne grâce à
l’or des Amériques. Deux coupoles furent ajoutées durant le Baroque.
Une sacrée apparition... En août 356 la Vierge apparaît au pape et lui demande de lui construire une église à l’endroit même où il aura neigé durant la nuit. Le 5 août au matin, un espace au sommet de l’Esquilin est entièrement recouvert de la poudre blanche… La construction peut commencer.
|
|
||||
|
|
||||
|
|
5 |
2 - La façade principale date du
XIIème siècle, mais fut
transformée en 1743 par l’ajout
d’une loggia pour les
bénédictions papales.
3 - Vue sur le choeur avec ses
nombreuses mosaïques. Celles
au-dessus de la nef et dans l’arc
triomphal sont du Vème siècle,
tandis que celles de l’abside
remontent au XIIIème.
4 - Les petits panneaux de
mosaïques sont placés, le long
de la nef, entre le haut des
colonnes et les fenêtres. Ils
remontent au Vème siècle.
5 - Détail des mosaïques de
l’abside, du XIIIème siècle,
représentant le couronnement
de la Vierge.
6 - La chapelle Borghese abrite une
icône, la Salus Populi Romani
qui selon la légende aurait été
réalisée par l’évangéliste Luc.
7 - La colonne de la Paix est
constituée d’une colonne
antique de style corinthien.
19 – Saint-Jean de Latran
Siège de l’évêché de Rome, Saint-Jean de Latran, dont l’évêque n’est autre que le pape est, tout comme Sainte-Marie Majeure,
propriété du Saint-Siège. C’est la plus ancienne des basiliques romaines, et la « mère » de toutes les églises du monde. Elle fut
consacrée en 324 par le pape Sylvestre Ier, sous le règne de Constantin. Avec ses 130 mètres de nef, c’est la deuxième plus vaste
église après Saint-Pierre. Dans le palais adjacent séjournaient les papes, et cela jusqu’au transfert du Saint-Siège à Avignon en 1309.
Alors bien entendu, et c’est normal pour un monument aussi ancien, ce que nous admirons aujourd’hui n’a plus rien à voir avec l’édifice du IVème siècle. Il subit de nombreux sacs, des tremblements de terre, des incendies etc… Saint-Jean du Latran actuel date
du XVIIème siècle pour l’intérieur et du XVIIIème pour l’extérieur.
1 - La façade principale, en travertin blanc, de style baroque, est ornée de colonnes et de pilastres qui la divisent en cinq parties…
2 - La seconde façade qui donne sur la place Saint-Jean du Latran, avec son obélisque, diffère profondément de l’autre.
|
|
||||
|
|
||||
|
|
||||
|
|
||||
|
1 - La façade principale, en travertin blanc, de style baroque, est ornée de colonnes et de pilastres qui la divisent en cinq parties…
2 - La seconde façade qui donne sur la place Saint-Jean du Latran, avec son obélisque, diffère profondément de l’autre.
3 - L’obélisque du Latran, sur la
place du même nom, date du
XVème siècle avant notre ère, et
vient du temple d’Amon, à
Karnak. Avec ses 36 mètres, c’est
le plus grand obélisque égyptien
connu.
4 - A la croisée du transept, voici le
baldaquin papal, du XIVème
siècle (style gothique).
5 - Reposant sur des colonnes, seul
le pape peut y monter : il
contient deux reliquaires avec
les crânes de Saint Paul et de
Saint Pierre.
6 - Le transept est décoré de
fresques du XVIème siècle
relatant essentiellement la
fondation de la basilique.
7 - Les mosaïques de l’abside
remontent au IVème siècle,
mais ont été largement
remaniées au XIIIème. Le visage
du Christ est placé au-dessus
d’une croix sur laquelle coulent
les eaux du baptême.
8 - Vue du baldaquin éclairé par un
rayon de soleil.
9 - Un des colossaux apôtres dans
la nef.
C’est Borromini en 1650 qui réalisa la restauration baroque de l’intérieur. Le nombre d’arcades des deux côtés
de la nef fut revu à la baisse, passant de 14 à 5, créant ainsi des espaces comblés qui accueillent désormais des
niches avec statues colossales, commémorant les 12 apôtres. Le sol du XVème a été conservé, ainsi que le
plafond, du XVIème.
20 – place d’Espagne
La place d’Espagne, haut lieu du tourisme romain, est toujours noire de monde. Les habitants viennent discuter sur les marches du
somptueux escalier reliant la place à l’église de la Trinité des Monts. Elle tire son nom de la présence de l’ambassade d’Espagne
depuis le XVIIème siècle. C’est la perspective incroyable qui doit sa renommée à l’endroit. Ce sont les français qui firent construire
l’escalier monumental en 1725, afin de relier les deux parties de la ville, ainsi que l’église et ses deux clochers symétriques de 1495. L’obélisque que l’on aperçoit est pseudo-égyptien : les hiéroglyphes ont été imités, mais le monument date de l’époque de Salluste.
21 – place du Peuple
La place du peuple -ou devrait-on dire place du peuplier, car popolo désigne aussi l’arbre qui aurait poussé sur le mausolée de
Néron- est une vaste et agréable place au bout de la via Corso. Baroque, elle fut aménagée à la fin du XVIIIème siècle, sur ordre des
papes Pie VI et Pie VII.
3 - L’obélisque de la Place du
Peuple est un des tout premiers
à avoir été ramené d’Egypte. En
granite rouge d’Assouan, il
mesure 23 mètres de hauteur,
et vient d’Heliopolis, ramené par
l’empereur Auguste.
vue sur la fontaine au pied de l’obélisque et en arrière-plan l’église Sainte-Marie du Peuple
1 - Sainte-Marie du Peuple fut érigée en lieu et place d’une ancienne chapelle au XVème siècle, mais entièrement restaurée en style baroque courant XVIIème.
2 - Parmi les nombreuses oeuvres
d’art présentes à Sainte-Marie
du Peuple se trouve la fresque
du Pinturrichio : Adoration de
l’enfant Jésus.
La chapelle Cerasi abrite deux toiles magnifiques du Caravage, mais seule l’une
d’entre elles était visible lors de notre visite. Il s’agit de la Crucifixion de Saint Pierre
(1601). Comme la tradition le veut, Saint Pierre demande à subir le
châtiment tête en bas de manière à ne pas imiter son mentor le Christ. Le maître,
avec une maîtrise incroyable de la lumière, montre les efforts des romains pour
soulever le corps certes vieux mais musclé de Saint Pierre. Ils ont besoin d’être
trois pour hisser la croix, comme si le crime qu’ils sont en train de commettre
pèse déjà des tonnes.
23 – Eglise du Gesu
En plein coeur du centre historique, l’église du Gesu revêt une importance particulière en tant que siège principal des Jésuites.
Quelques années après la fondation de l’ordre par Ignace de Loyola, le pape Paul III offre un bâtiment, qui sera ensuite agrandi. Le
style baroque est florissant et l’église sera achevée en 1584.
L’intérieur de l’église est un parfait exemple baroque. On est saisi par la décoration exubérante dès notre
entrée, qui s’oppose aux idées de la Réforme, combattue par les Jésuites. Une large nef est surmontée, au-dessus
du transept, par une immense coupole.
La façade (ci-dessous) est traditionnelle, mélange de classique et de baroque, avec une dédicace au cardinal Alexandre Farnèse,
petit-fils de Paul III. Le premier niveau présente trois volées de deux pilastres de part et d’autre de la porte principale, surmontée
d’un fronton. Les deux plus petites portes latérales sont elles aussi surmontées d’un fronton. De grandes volutes bordent le
deuxième niveau. L’église vaut surtout pour ses fresques en trompe-l’oeil, que l’on doit à Baciccia au XVIIème siècle. Celle du
plafond (photo ci-dessous) représente le triomphe du nom de Jésus : dans la lumière divine les lettres JHS, le monogramme du
Christ, apparaissent, tandis que les hommes rachetés entrent au paradis et les damnés chutent du ciel. La voûte semble s’ouvrir
sous les yeux médusés des fidèles qui devaient être impressionnés.
3 - détail coupole
Et pour finir, l’incroyable coupole en trompe-l’oeil, toujours du même peintre, le Triomphe des Anges.
24 – Sant’ Andrea delle Valle
Sant’Andrea delle Valle possède un atout immense : son incroyable coupole, la troisième de Rome en taille après Saint-Pierre et le
Panthéon. Elle fut construite pour l’ordre religieux des Théatins. Sa nef de grande ampleur n’est pas sans rappeler celle du Gesu.
1 - la façade baroque date du XVIIème siècle
2 - vue d’ensemble de la nef
3 - détail de la coupole
La coupole de San’t Andrea delle Valle détonne ! Elle est l’oeuvre de Giovanni Lanfranco au XVIIème siècle, qui
y a représenté la gloire du paradis. La puissance divine est proclamée, avec ce ciel qui s’ouvre au-dessus des
fidèles. Les quatre évangélistes peints dans les pendentifs de la coupole ont été exécutés par Dominiquin.
25 – place Navone
La piazza Navona doit sa notoriété à sa forme unique, qui épouse parfaitement l’ancien stade de Domitien (86)
que l’empereur avait créé pour la pratique d’épreuves sportives (lancer de javelot, course, pugilat). Son nom
d’origine était « in agones », le lieu où se déroulent les jeux, transformé ensuite en nagone, puis navone
(« grosse nef »). L’église de Sainte-Agnès en Agone, sur la place, rappelle ce nom antique. De nos jours, la place
Navone, si vivante, est le plus bel ensemble baroque de Rome, avec ses façades ensoleillées, ses fontaines, son
église… C’est un véritable théâtre où il se passe toujours quelque chose.
1 - La fontaine du Maure est située côté sud de la place. On la doit à Giacomo della Porta en 1575, mais c’est Bernini qui, en 1653, ajouta le Maure, debout sur une conque, aux prises avec un dauphin.
2 - La belle fontaine des quatre fleuves, au coeur de la place, face à l’église Saint-Agnès, fut construite en 1648 par le Bernin. Les quatre fleuves renvoient chacun à un continent.
3 - Le Danube pour l’Europe, le Nil
pour l’Afrique (son visage est
voilé car on ne connaissait pas
encore sa source), le Rio de la
Plata pour l’Amérique et le
Gange pour l’Asie (l’Australie
n’avait pas encore été
découverte).
Il existe encore une légende tenace auprès des Romains, liée à la rivalité entre deux sculpteurs : le Bernin et Borromini (le créateur
de l’église). Certains pensent que la statue représentant le Rio de la Plata (photo ci-dessus) a le bras tendu vers l’église San’t Agnese
in Agone de peur d’un effondrement de cette dernière et que celui du Nil se cache le visage pour ne pas la voir. C’est faux, tout
simplement car l’église n’existait pas encore lors de la création de la fontaine…
26 – Sainte-Agnès en Agone
Edifiée sur les restes du stade de Domitien, dont elle tire son nom (voir explication plus haut), l’église de Sainte-Agnès s’élève
également à l’emplacement du martyre de la sainte, exposée nue à la vue de tous. La légende dit que ses cheveux auraient alors
poussé miraculeusement, lui couvrant entièrement le corps et la protégeant de l’outrage. C’est à Borromini que l’on doit la façade
baroque concave, flanquée de deux campaniles et d’une coupole à lanternon.
C’est une toute petite église, en forme de croix grecque, dont la coupole décorée de fresques est due à Ciro Ferri. Elles évoquent la
gloire du paradis.
27 – San Ignazio di Loyola
L’église San Ignazio di Loyola est une grande et célèbre église romaine, dédiée au fondateur de l’ordre jésuite. Elle date de 1626, et
prend modèle de sa grande soeur la Gesu. Si la façade (photo ci-dessous) est quelque peu austère, l’intérieur émerveille par sa
richesse : pilastres corinthiens de part et d’autre de la nef, stucs, autels surchargés, dorures, fresques et peintures en trompe-l’oeil.
Cette église est le plus bel exemple de trompe-l’oeil qui soit : quand on lèvre les yeux vers l’incroyable plafond dont la fresque occupe 17 mètres sur 36
mètres de long, on ne peut qu’avoir le souffle coupé. L’artiste, Andrea Pozzo, mit en pratique toutes ses théories sur l’art de la perspective, et le moins
que l’on puisse dire, c’est que c’est convaincant. L’immense peinture représente l’apothéose d’Ignace de Loyola et est une allégorie de tout le travail
des Jésuites. L’homme est accueilli par le Christ et la Vierge Marie, accompagné de tout un cortège de Jésuites. Il est impossible de distinguer le réel
(un plafond quasiment plat) de la peinture qui propose des piliers s’élevant démesurément vers le Ciel. Pour que le subterfuge fonctionne, il faut se
positionner précisément au centre de la nef : plus on s’en éloigne et plus la fresque semble déformée ; c’est le propre de l’anamorphose qui ne donne
les proportions exactes d’un trompe-l’oeil qu’en un lieu précis.
L'autre chef d’oeuvre de Pozzo est une seconde fresque, photo ci-dessus à droite, située au-dessus de la croisée du transept ; il s’agit
de cette fausse coupole. Pour nous, le trompe-l’oeil a si bien fonctionné que ce n’est que beaucoup plus tard, une fois rentrés chez
nous et en nous documentant davantage sur ces peintures, que nous nous sommes rendus compte que ce que nous avions pris
pour une coupole n’était rien d’autre qu’une toile tendue… Incroyable ! Pour la petite histoire, la légende raconte que les voisins de
l’église ont refusé de voir s’élever une vraie coupole, qui leur aurait caché le soleil, et que l’architecte s’est tourné vers cet autre
moyen.
28 – Saint-Louis des Français
Consacrée Eglise nationale des Français à Rome, Saint-Louis fut achevée en 1589, après que le pape Clément VII en eut posé la
première pierre. Elle est dédiée à la Vierge Marie et à Saint Louis, roi des Français, et on doit son existence à la branche des Valois
(Henri II, Henri III et Catherine de Medicis). Un petit coin de France à Rome, en fait, et ce dès la façade (photo de gauche) où l’on
trouve, placées dans des niches, les statues de Charlemagne et de Saint Louis. A l’intérieur (photo de droite) on trouve des fresques
relatant l’histoire de ce dernier, ou encore la salamandre de François Ier. L’unique nef est très chargée, dans le plus pur style baroque. Mais ce n’est pas pour elle que l’on entre à Saint-Louis, c’est pour la cinquième chapelle au fond à gauche…
|
|
||||
|
1 - La vocation de Saint Matthieu (1599) est la première toile du cycle. Elle fait directement référence à la Bible, lorsque Jésus demande à l’évangéliste Matthieu de le suivre. A droite de la toile, deux personnages sont debout : Jésus, dont on voit le visage et qui tend la main, et Pierre dont on ne voit pas le visage. Dans la partie gauche sont installés cinq hommes, avec bourse et livres de comptes sur la table. Trois seulement, dont Matthieu, observent Jésus, tandis que les deux autres sont trop absorbés par leurs comptes. Matthieu se désigne lui-même de la main gauche, l’air surpris.
2 - Saint Matthieu et l’ange
(1602) ; ceint d’une auréole dorée et vêtu de rouge, le Saint, occupé à écrire, est en pleine communication avec un ange vêtu de blanc. Matthieu est attablé et un genou sur un banc en bois. Le clair-obscur, mettant en évidence les deux personnages qui ressortent parfaitement sur un fond quasi noir, est caractéristique de l’époque.
3 - Le martyre de Saint Matthieu (1599) ; le Saint est frappé à mort par un garde, à l’issue d’une messe, pour s’être opposé à
l’amour de l’usurpateur Hirtacus pour la fille du roi d’Ethiopie. Le personnage principal de la toile, plein centre et bien éclairé, n’est
pas le saint mais son bourreau, un jeune homme qui lui tient la main droite. Un Ange s’approche du couple et tend à Matthieu la
palme du martyre. On reconnait déjà le clair-obscur si caractéristique de cet incroyable peintre.
29 – fontaine de Trevi
Ah ! la fontaine de Trevi de la Dolce Vita ! Plus qu’une fontaine, c’est un emblème, un des monuments les plus
visités de Rome, et à ses abords, étant donné la difficulté de s’approcher du bassin, on confirme. Au carrefour
de trois rues (tre vie), elle fut achevée en 1762, parfait exemple du baroque romain. L’effet monumental est
accentué par les quatre colonnes. La niche principale abrite Neptune, Dieu de l’Océan. Elle est entourée par l’Abondance et la Salubrité. Le char de la divinité est tiré par des chevaux et des Tritons. L’un des équidés est
paisible, l’autre agité, représentant les deux aspects possibles de l’océan. La fontaine est alimentée en eau par
un aqueduc antique du Ier siècle av. JC, qui apportait déjà toute l’eau nécessaire au Champ de Mars.
1 - Le palais Barberini date du
XVIIème siècle et plusieurs
architectes mirent la main à la
pâte, dont Borromini et Bernin
qui le termina…
2 - l’escalier hélicoïdal signé Borromini
2 - l’escalier hélicoïdal signé Borromini
3 - Hans Holbein, portrait d’Henri
VIII, 1540.
4 - Le Caravage,
décidément incontournable à
Rome, avec ce somptueux
Narcisse (1597-99). Narcisse se
contemple dans l’eau, les bras
ouverts servant de cadre au
tableau.
5 - Raphaël, la Fornarina (1518-
1519). Un des bijoux du musée,
mettant en scène sa maîtresse,
qui ne fut identifiée qu’au
XIXème siècle comme étant la
fille d’un boulanger.
6 - Canaletto, la Piazetta San Marco
avec la bibliothèque, 1735
7 - Canaletto, Piazza San Marco,
1735
8 - Pierre de Cortone, le Triomphe
de la Divine Providence, 1633-
39. Il exécute pour le pape
Urbain VIII sa fresque la plus
célèbre qui n’est autre que la
plus grande fresque de plafond
au monde.
Le Caravage, Judith décapitant Holopherne, 1598. La scène, célèbre épisode de l’Ancien Testament, souvent
représentée, met en scène la veuve Judith qui, après avoir séduit le général assyrien Holopherne, l’assassine et
le décapite dans son sommeil, aidée de sa vieille servante. Elle emmène la tête dans un sac et les assyriens,
épouvantés, abandonneront la partie. Le Caravage a figé l’instant de la décollation, avec le sang qui gicle.
Surtout, il a remarquablement su rendre l’expression des visages : la servante déterminée, et Judith avec un
mélange de détermination et de dégoût. Cette expression de Judith est ce que la peinture peut offrir de plus
beau.
31 – monument Victor Emmanuel II
Réalisé entre 1895 et 1911, il fut élevé en l’honneur de Victor Emmanuel II, premier roi de l’Italie unifiée en 1861. La structure
mesure 70 mètres de haut.
Italie - Rome, l'Eternelle.
Reviewed by RENOULT
on
08 février
Rating:
Aucun commentaire: