Inde - Leh, une introduction au Ladakh
Avant de débuter notre long
trekking de presque 20 jours,
à des altitudes comprises
entre 3000 et 5000 mètres, il
est nécessaire de s’acclimater
correctement autour de 3000
mètres. Nous mettrons à
profit ces quelques jours pour
découvrir la ville de Leh,
capitale du Ladakh.
Située à 3500 mètres
d’altitude sur la route de la
Soie, la capitale du Ladakh a
connu une grande prospérité
puisque les caravanes
faisaient halte ici, sur le bord
du fleuve Indus. Au IXème
siècle, la monarchie tibétaine
s’effondre et la région se
tibétanise. La religion est le lamaïsme, une branche du bouddhisme très développée au Tibet. On appelle d’ailleurs le Ladakh et le
Zanskar voisin « le petit Tibet »
La photo est prise depuis le palais de Leh, réplique miniature du fameux potala de Lhassa. On distingue en
contrebas le terrain de polo, sport national et populaire dans toute l’Inde. Au premier plan, des drapeaux à
prière flottent au vent, dispersant les incantations.
Des écoliers en uniforme posent devant l’appareil dans une ruelle de Leh. Une constante durant ce mois en Himalaya : le
sourire de tous les habitants. Souvent même certaines personnes nous sollicitaient d’elles-mêmes pour qu’on les prenne en
photo. Nous avons du attendre une fois qu’une femme aille se recoiffer car elle voulait être la plus jolie possible devant
l’objectif….
Quid du Ladakh ? Le Ladakh, partie orientale du Cachemire indien, est souvent appelé « Petit Tibet », et c’est vrai que c’est un surnom qui lui va à ravir tant les similitudes avec le géant voisin sont nombreuses : géographiquement tout d’abord, le Ladakh appartient au Tibet, dont il est une extension en miniature. Les paysages, immenses, désertiques et austères y sont les mêmes. Culturellement ensuite, puisque les habitants sont de religion tibétaine, et les réfugiés tibétains sont très nombreux. L’Himalaya est une formidable barrière naturelle qui a protégé le Ladakh et sa culture durant des temps immémoriaux. De plus, peu de nuages réussissent à franchir cet obstacle et le Ladakh, replié derrière la grande chaîne, ne reçoit que peu les effets de la mousson. Voilà pourquoi on ne trouve jamais de végétation dans ces immenses territoires dénudés, hormis le long des fleuves venant de glaciers plus en altitude. C’est là que se sont installés les habitants, profitant de cette manne aquatique pour cultiver des champs.
Au premier plan, une mosquée. La région du Cachemire compte beaucoup de musulmans. C’est d’ailleurs la
raison principale de la revendication de ce territoire par le Pakistan, depuis l’indépendance de l’Inde en 1947.
Toute ville possède une mosquée. Au deuxième plan, le palais de Leh, construit au XVIIème siècle, fait 9 étages
; il est aujourd’hui abandonné. A l’arrière plan, sur les hauteurs de la ville, le Namgyal Tsemo Gompa, un
monastère bouddhiste du XVème siècle.
On voit ci-dessous un très gros moulin à prière, puis deux stupas en arrière plan. Un stupa représente la vision du cosmos pour les
bouddhistes, il renferme souvent aussi les cendres de moines. Il faut toujours les contourner par la gauche, soit dans le sens des
aiguilles d’une montre. C’est la même chose pour le moulin, qui doit suivre cette rotation.
3 - Un beau bazar, Leh…
Même au travail, on prie ! cet homme égrène un chapelet, tandis que le moulin à prière est posé à sa droite.
L’homme sur la photo est en pleine prière : le moulin et le chapelet sont censés
disséminer les incantations.
Où que l’on se trouve en pays bouddhiste, la prière est partout, et sous toutes les formes. Le bouddhisme compte plus de 6 millions de pratiquants en Inde, ce qui peut paraître peu, mais presque tous situés dans cet état du Jammu et Cachemire. Ici, au Ladakh et au Zanskar, nous sommes plus près du Tibet que de New Delhi… Le mantra est omniprésent : c’est une prière que l’on répète continuellement, à longueur de journée, et souvent tirée de textes sacrés. Celui qui récite bien ses mantras peut accumuler des mérites, et surtout le plus connu : Om mani padme hum (écrit en tibétain au centre des photos). Il est sur les lèvres de tous les habitants. On l’écrit n’importe où : voici quatre exemples : – moulin à prière manuel, le moulin contenant un papier enroulé sur lequel le mantra est répété continuellement. Il faut le tourner dans le sens des aiguilles d’une montre. – mantras écrits sur des pierres : des manis. – drapeau à prière accrochés un peu partout et toujours aux cols des montagnes, domaine des dieux : le vent se charge de disséminer les mantras. – moulins à prière beaucoup plus gros, fixes, que l’on vient tourner en faisant le tour du monastère. Le mantra « Om mani padme hum » est difficile à traduire : ce pourrait être « Bijou dans le cœur du lotus » ou bien « l’Eveil existe dans tout ».
Une cérémonie en pleine rue, offrant des couleurs incroyables et un
moment de religiosité qui se poursuivra à l’intérieur d’un petit
monastère. Les jeunes moines intègrent très jeunes un monastère et y
passent toute la journée à prier pour eux et pour toute la population. Ils
sont d’ailleurs bien vus de l’ensemble des gens.
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1 - La cérémonie se poursuit à l’intérieur de ce petit monastère…
2 - La cérémonie va durer une bonne heure, au rythme de prières, tandis que tout le monde fait tourner son moulin (dans le sens des aiguilles d’une montre).
Une région ouverte récemment. Cette région du Ladakh n’est ouverte aux voyageurs occidentaux que depuis le milieu des années 70. Le vol pour atterrir à Leh, la capitale, est un des plus impressionnants au monde. Le Zanskar, quant à lui, est encore bien plus isolé ! Ancien royaume situé au sud du Ladakh, il ne se rejoint qu’à pied. Ce bout du monde fascine car les habitants s’accrochent à leur bout de terre dans un environnement des plus hostiles. L’hiver, les cols sont infranchissables et seule la rivière Zanskar, gelée, sert de « piste » pour y rentrer ou en sortir. Au printemps, après la fonte des neiges, c’est l’heure des travaux des champs. Exempt de tout matérialisme occidental, le Zanskar est une vraie leçon de vie et d’humilité pour ceux qui veulent se donner la peine d’aller à la rencontre de ces gens d’une hospitalité rare.
La vallée de l’Indus est un long serpent vert au milieu d’une immensité désertique : si l’on s’éloigne de ces
zones de cultures largement irriguées, on ne trouvera plus un seul arbre. Il fait si sec que la neige ne se
rencontre que vers 6000 mètres ! La chaîne himalayenne, qui forme une barrière infranchissable pour les
nuages, se trouve plus au sud de la chaîne du Ladakh, et la mousson ne parvient pas dans ces contrées.
On distingue au loin, sur la photo, un stupa récent construit sur une colline.
3 - coucher de soleil sur la
montagne
La langue... Au Ladakh, deux langues principales sont parlées : le ladakhi (langue du groupe tibeto birman) et l’ourdou, dont la langue à l’oral est la même que l’hindi, mais qui emploie l’alphabet arabe à l’écrit. Les jeunes enfants à l’école apprennent aussi l’anglais et l’hindi ! Au Zanskar, on parle tibétain ou ourdou.
La danse du Ladakh est une danse traditionnelle, très lente et colorée, où chaque geste est porteur de
symbolisme. Nous avons eu le droit à un beau spectacle au soleil couchant, au pied du palais de Leh.
Un jeune moine en habits modernes récite une prière dans un monastère. A sa gauche, le gong fait partie des
instruments incontournables de la musique bouddhiste. Au fond de la pièce, dans des étagères, et entourés de
papier jaune, on distingue des livres : feuilles verticales enserrées dans du bois.
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Inde - Leh, une introduction au Ladakh
Reviewed by RENOULT
on
30 janvier
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