France - Vallée des Merveilles, au coeur du Mercantour
Au coeur du Mercantour se cache une vallée que nos ancêtres du néolithique ont occupée comme lieu de rituel : la Vallée des Merveilles. Entre histoire et nature…
beauté des paysages du Mercantour
La marche d’approche et ses belles rencontres…
A cheval entre les Alpes-Maritimes et les Alpes de Haute-Provence, le parc du Mercantour fait partie des 9 parcs nationaux français. Jouxtant l’Italie, le parc est connu pour abriter quelques loups venus depuis la frontière. La Vallée des Merveilles qui nous intéresse aujourd’hui donne sur une vallée beaucoup plus grande, celle de Roya. Le parc est d’une richesse exceptionnelle, expliquée en grande partie par la présence de tous les étages de végétation : plus de 2000 espèces de plantes, et une faune qui n’est pas en reste : loups, cerfs, chamois, bouquetins, marmottes ou bien le gypaète barbu, réintroduit depuis 1993. Le départ traditionnel pour aller admirer les 40000 gravures des Merveilles (ou du moins quelques unes…) se situe au lac des Mesches, et il faut compter 4 heures et 650 mètres de montée pour atteindre la vallée proprement dite.
le lac des Mesches, point de départ à 1365 mètres d’altitude
3 - bardane
A l’entrée de la vallée des Merveilles, non loin du lac des Mesches, se trouvent des mines de plomb argentifère et de zinc qui furent exploitées depuis l’Antiquité jusque dans les années 1920. Les mines ont donné naissance au hameau « la Minière » qui servait à loger les mineurs. Laissé à l’abandon, le hameau a ensuite été restauré et sert de centre de vacances.
La Bardane (Arctium lappa), dont les capitules possèdent de puissants crochets leur permettant se s’accrocher aux poils des animaux, et plus accessoirement aux vêtements, ce qui leur permet d’être disséminés (principe de la zoochorie = fait d’être porté par des animaux). La bardane a servi à confectionner le velcro (nous confirmons, ça accroche !!!). C’est aussi une plante médicinale reconnue depuis longtemps, notamment pour soigner des lésions sur la peau.
2 - une superbe observation de rapace : un gypaète barbu (Gypaetus barbatus) vole haut au-dessus de nos têtes. Il n’a été réintroduit dans le Mercantour que depuis 1993.
3 et 4 - marmottes (Marmota marmota)
Les marmottes (Marmota marmota) sont de beaux rongeurs que l’on trouve partout dans les Alpes ou dans les Pyrénées (où elle a été réintroduite depuis le milieu du siècle dernier). Elles creusent de profonds terriers qu’elles quittent pour aller se nourrir. Toujours en alerte, certaines d’entre elles font le guet, perchées sur leurs deux pattes arrière, et, au moindre souci, elles poussent un cri strident audible des kilomètres à la ronde. Leurs principaux prédateurs sont le renard et l’aigle royal.
Arrivée non loin du refuge du CAF, où nous passerons la nuit : les gravures, c’est pour demain ! Non, ce n’est pas une libellule, une fleur ou un parapente à gauche (ce que les randonneurs croisés n’ont cessé de dire…), c’est Véro portant la trois secondes de chez Décathlon, qui, nous le reconnaissons, n’est pas des plus commodes pour une longue marche, mais nous n’avions que ça ! Et puis, lorsque le temps se gâte, comme c’était le cas, il ne faut que trois secondes pour être à l’abri.
Le lendemain matin, place aux gravures ! Sous un soleil radieux, nous avalons la demi-heure de marche qui nous sépare de l’entrée de la Vallée des Merveilles, dans un paysage de lacs de toute beauté.
les gravures…
Ces gravures datent de l’Age du Bronze, entre 2500 et 1500 avant Jésus Christ. 40 000 gravures ont été retrouvées dans deux vallées, les Merveilles et Fontanalbe, toutes autour du Mont Bégo, ce qui laisserait à penser qu’il s’agissait d’un endroit religieux. On ne sait pas encore très bien ce que représentent toutes ces gravures, qui ne sont pas réalistes mais figuratives. On peut les classer en 5 grands types :
- les figures corniformes (en forme de cornes). (46% des gravures) ces figures sont constituées d’une figure géométrique pleine (carré le plus souvent) d’où partent plusieurs cornes. Ce sont, d’après les archéologues, des représentations stylisées de bovidés : au néolithique, le culte du taureau était très répandu autour de la Méditerranée.
- les armes et outils (4% des gravures). Les poignards retrouvés sont de formes très variées mais les plus répandus sont une lame courte et triangulaire qui rappellent ceux retrouvés sur les sites archéologiques du Bronze ancien.
- les figures anthropomorphes (forme humaine, 0,2% des gravures). Bien qu’étant les plus connues, ces gravures sont exceptionnelles dans la Vallée des Merveilles : il s’agit de représentations de petits personnages ( la tradition populaire leur a par la suite attribué des noms qui sont sans rapport avec leur identité : le Christ, le Sorcier, le Chef de Tribu…)
- les figures géométriques (7% des gravures). Les figures géométriques (cercles concentriques) ou réticulés (assemblage de cases) se trouvent parfois : leur signification est inconnue (plan de champs ?).
- les figures non représentatives (42,8% des gravures). De toutes petites figures dont on ignore la signification.
Roche dite « de l’éclat » : beaucoup d’armes et de corniformes sur cette grande pierre de schiste orange
Le Christ : des coups de martelages pour créer cette figure ont fait penser à la couronne d’épines du Christ, d’où le nom de cette célèbre figure anthropomorphe.
3 - vue de la vallée
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France - Vallée des Merveilles, au coeur du Mercantour
Reviewed by RENOULT
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24 janvier
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