Chili - le salar de Surire
Voici la réserve naturelle de Surire, à quelques encablures au sud : il s’agit d’un salar reculé, domaine des grands espaces et d’innombrables volcans. Ce parc est une zone biosphère de l’Unesco, et ne doit être manqué sous aucun prétexte lors d’un voyage dans ces contrées, même si l’accès difficile et les hautes altitudes ne rendent pas toujours les choses aisées.
espaces infinis en périphérie du salar de Surire
Il nous aura fallu nous y reprendre à deux reprises pour gagner le salar, car la piste partant plein sud depuis le lac Chungara était enneigée (dure année 2002 avec El Nino) et nous avons dû repartir plein ouest le village de Putre, puis sud-est pour Surire. Des heures de pistes avec des volcans enneigés dont certains actifs en toile de fond.
Le magnifique Salar de Surire, Biosphère de l’Unesco, dominé en arrière-plan par les 5597 mètres du volcan Arintica. Le salar est un lac temporaire superficiel, inondé après la saison des pluies, constitué de sels. Ces étendues salées se trouvent réparties, dans le monde, en des endroits à forte évaporation, d’où la précipitation du sel sous forme de cristaux. Un salar est donc une sorte de vaste cuvette dans laquelle l’évaporation est toujours plus importante que l’apport d’eau douce, qui n’arrive pas à s’en échapper. Quant à la dénomination de ces étendues, elle varie selon les continents : salar en Amérique du Sud, pan en Afrique australe, chott en Afrique du nord… Pour finir, signalons les six plus grands déserts de sel de la planète, que nous avons eu d’ailleurs la chance de traverser pour cinq d’entre eux :
la Salinas Grande en Argentine (région du NOA – 8900 km²)
le pan d’Etosha en Namibie (6100 km²)
le Chott el Jerid dans le sud Tunisien (5000 km²)
le salar de Copaisa en Bolivie (3200 km²)
le salar d’Atacama au Chili (3000 km²)
La grande majorité des déserts salés est exploitée : en effet, outre le sel commun de table (chlorure de sodium), on y trouve également du potassium, du lithium, indispensables à la réalisation de composés électroniques. Les hommes qui y vivent de l’extraction travaillent dans des conditions extrêmes : altitude (qu’ils essaient d’enrayer en mâchant la célèbre feuille de coca), froid intense… Certaines parties de ces salars sont donc constellées de petits tas de sel.
Thermes de Polloquere – Surire
Le salar de Surire possède à sa périphérie des sources d’eau chaude : Polloquere. L’eau y a une température relativement constante de 66 degrés ! Quand on sait qu’à l’extérieur le thermomètre chute à moins 20° la nuit, ça fait une belle amplitude ! Même sans se baigner pour soigner ses rhumatismes, l’endroit fumant sur fond de volcans est absolument magique !
Nombreux oiseaux, surtout les flamants. On les observe. Arrêt magnifique sur le bord du salar pendant 1h30. Affût avec Hervé, on approche une colonie de flamants à une quinzaine de mètres. C’est d’une beauté absolue. Nous sommes récompensés à la fois par les paysages et par la faune sauvage (à noter depuis ce matin deux nouvelles espèces : le renard des Andes qui courait dans la neige et les nandous, sortes d’autruches, qui courent très vite…). Après le repos dans ce magnifique endroit, nous continuons le (long) tour du salar, les couleurs sont de plus en plus belles. Arrivée à un point d’eau chaude en ébullition, de 40°C à 60°C selon les endroits, phénomène volcanique dû aux gaz de soufre qui remontent à la surface. L’ambiance est irréelle autour de ce lac fumant à 4200 mètres d’altitude, splendide salle de bain donnant sur les montagnes enneigées. Volent quelques flamants dans les volutes de fumée.Lumière du soir extraordinaire, moment magique. Le froid devient vite intense dès que le soleil se couche. On met des épaisseurs et Hervé conduit de nuit durant deux bonnes heures, après que Juju ait réapprovisionné le 4X4 en essence. On stoppe pour dormir à 3500 mètres, il fait meilleur, Julien dort dans le coffre du pickup. Ce fut encore une journée magique.
Au coucher du soleil, les couleurs changent à chaque minute, et le soleil vient enflammer les milliers de touffes de la graminée Festuca orthophylla, typiques de l’altiplano. Le nom de « Surire » vient du mot quechua « Suri » signifiant « nandu », cet oiseau aptère coureur, ressemblant à l’autruche, que l’on peut voir dans les environs. Cette réserve fut classée en 1983 pour y protéger la faune et la flore.
environs du salar, on recharge en essence
Mer de nuages en redescendant de Putre pour rejoindre Arica sur le bord de l’océan. On retrouve
traditionnellement le brouillard qui rend les côtes péruviennes et nord chiliennes si fantasmagoriques.
[full_width]
Chili - le salar de Surire
Reviewed by RENOULT
on
28 novembre
Rating:
Aucun commentaire: